Chapitre 10

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En fin de journée, mon frère et ma sœur m'attendent devant mon bâtiment, j'en reste surpris.

-Hey, sourit-il, est-ce que tu t'sens un peu mieux ?

Je baisse les yeux, n'ayant pas le cœur à parler.

-Rentrons, conclue ma sœur.

Nous sortons de l'école et je reste ému par le soutient que Léo et Melody m'apportent. Il m'entoure les épaules et elle m'accroche le bras.

-Ils sont là bas, indique Léo.

Je lève la tête et aperçoit mon père et Jean fumer près de notre voiture. Le moral à zéro, je supporterais pas une seule remarque moqueuse de Jean.

-Houla, qu'est-ce qui va pas, s'inquiète notre père en voyant nos têtes d'enterrement.

-C'est Morgan p'pa, y a un mec qu'a brûlé l'entièreté d'ses dessins, explique Léo.

-Quoi, s'exclame Jean, tes dessins ?!

Mon frère et ma sœur se desserre de moi, j'hoche la tête, la gorge encore nouée.

-C'est quoi cette histoire Morgan, hausse mon père.

Je baisse les yeux, à deux doigts de craquer.

-J'crois qu'il en a gros sur le cœur. Il t'expliquera plus tard. En attendant je suis intervenu pour le défendre, sinon il allait se faire frapper.

-Nan mais attend c'est quoi ces conneries, s'énerve à nouveau mon père, c'est qui c'malade ?!

-Thibaud Londis, c'est un élève qu'à pété un plomb. J'ai arrangé les choses p'pa. On peut rentrer maintenant, Morgan est vraiment pas bien, insiste Léo.

-Y a intérêt que j'ai des explications en rentrant, tonne mon père en montant dans la voiture.

Le trajet se fait dans le plus grand des silence et arrivé à la maison, je ne trouve pas la force d'aller dans ma chambre. En voyant tous les autres dessins, je serais susceptible de repenser à tous ceux que j'ai perdu... Alors sur la balancelle, je me laisse bercé par le vent et ne quitte pas des yeux le ciel gris. Perdre mes dessins c'est... Comme m'arracher une partie de moi. Des heures et des heures voir des journées entières perdues pour rien.

-Petit brun, fit la voix de Jean, je peux m'assoir avec toi ?

J'hoche négativement la tête, préférant rester seul. Malgré ma réponse, il s'assoit et saisit ma main pour attirer son attention.

-Ton père est partie t'acheter quelque chose qui te remontera le moral.

Je ferme les yeux sous le mal de tête que me procure la tristesse.

-Hey, j'imagine à quel point tu souffres. Si tu veux on peut essayer d'en redessiner quelques uns.

-C'est impossible, murmurais-je, il y en a que j'avais réalisé sur le moment, où je regardais Maman droit dans les yeux.

-Je suis désolé pour toi, fit Jean après un petit silence, j'te laisse un peu seul.

Il lâche ma main et s'en va. Abattu, je ramène mes genoux contre mon torse et pose ma tête dessus, seul, au fond du jardin.

*

-Mon grand, m'appelle mon père.

Je relève la tête.

-J'ai quelque chose pour toi, sourit-il timidement.

Il me tend un carton à dessin qu'il cachait derrière son dos. Je le saisis entre mes mains. C'est adorable de sa part mais... Ça ne remplacera jamais l'ancien.

-Tu peux l'ouvrir si tu veux.

Je le regarde, il est tendu. Je l'écoute alors et découvre mes dessins !

-Mais... Comment ?

-À chaque fois que tu dessines, je les scanne et les numérise sur mon ordinateur. Alors je te les ai tous imprimé. J'avais anticipé une situation comme un vol ou autre. Ce ne sont pas les originaux, mais... Tu les a aux moins en souvenir.

Je regarde avec stupéfaction cette magnifique surprise. Ils sont tous là... Je referme le carton que je serre contre moi en fermant les yeux. Je ne veux plus jamais qu'ils soient loin de moi...

-Merci beaucoup, dis-je ému en me levant, merci...

Je le prend dans mes bras, reconnaissant comme je ne l'ai jamais été.

-De rien, dit-il en frottant mon dos, tu vas mieux ?

-Oui, beaucoup, souriais-je à plein dents, tu pouvais pas me remonter le moral mieux qu'ça, rougissais-je.

Jean nous rejoins dans un sourire en voyant le mien.

-Alors si tu m'expliquais ce qui s'est passé, fit mon père en s'asseyant sur la balancelle.

Je m'installe à ses côtés. Le parrain de ma sœur fait de même.

-Ce matin, en interclasse, Judith, une fille de ma classe est venue me voir en me demandant de sortir avec elle. J'ai dit non. Alors le midi, y a un type qu'est venu et qui m'a pris à part pour brûlé mon carton en me disant qu'il détestait qu'on s'en prenne à sa sœur. Je savais même pas que Judith avait un frère. J'ai essayé de lui dire que j'm'étais pas moqué d'elle mais il a rien voulu entendre. Il m'a poussé contre le mur et au même moment Léo est arrivé pour me défendre.

-Quel c*n, peste Jean.

-J'te l'fais pas dire, grogne mon père, Léo m'a assuré qu'il allait te surveiller de loin maintenant.

-J'ai pas besoin d'un ange gardien, dis-je gêné.

-Peut-être mais de ton frère, si. Heureusement qu'il était là. Il m'a raconter lui aussi et m'a convaincu de ne rien faire.

-Tant mieux, soupirais-je.

-J'ai une autre question, fit mon père, c'est quoi ces marques ? Léo et Melody m'ont dit qu'ils ne savait pas.

-Ça, désignais-je mon bras du doigt, j'en sais rien.

-Moi je sais, dit Jean étonné, t'es comme ma mère et mon frangin. Dès qu'on te touche, ton stress se transmet par un choc électrique.

-J'en ai déjà entendu parler, réfléchit mon père.

Je vois ce dernier approcher rapidement sa main près  de mon poignet !

-Qu'est-c'que tu fais, paniquais-je en reculant.

-Fais moi confiance.

-Confiance ?!

-S'il te plaît, insiste-t-il, regarde ce que ça fait quand tu t'énerves ou stress, doit-il en serrant mon avant bras.

-Ah, grognais-je de douleur, lâche moi, m'énervais-je.

Je lève la tête vers mon père. Ça l'amuse ?!

-C'est quand tu...

-Tait-toi ! Pourquoi t'as fait ça ?! Tu sais qu'ça m'fait mal !

-Je veux juste t'aider ! Il faut juste que...

-Non arrête ! Laisse-moi ! 

-Laisse-le, tu verras avec lui plus tard. Là  j'ai  juste l'impression  que prince Morgan à  reprit du poil de la  bête, se moque jean.

Vexé, je me retourne pour aller dans ma chambre ! J'y entre et me laisse tomber sur mon lit en serrant mon carton contre moi. Je suis fatiguée  de cette journée éprouvante. Thibaud Londis, hein ? Attend toi à me revoir dans la semaine...

Jify : Jealous Boy (Volume 4)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant