Chapitre 58

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Nous sommes le deux décembre. Autrement dit le jour de mes quatorze ans. Et ce matin, à huit heures, je suis pris d'une paralysie.

-C'est pas comme ça que ça devait se passer, murmurais-je plusieurs fois.

Mes mains frottent mes cuisses comme pour essayer de me débarrasser de cette anxiété généralisé en moi.

Seul à la maison. Sans mon père. Sans mon frère. Sans ma sœur. Et sans ma mère bien sûr. Je commence la journée sans pouvoir la continuer. Agacé, je ferme fort les yeux.

J'veux juste qu'on me sorte de là...

-Morgan ?

Je les ouvre brusquement et tourne la tête en direction de ma porte ! 

-Jean ?

Son regard est soucieux. Je ne dois pas être beau à voir. En général j'inquiète le monde autour de moi en pleine paralysie avec mes marmonnements et mes agitations.

Jean s'approche de mon lit où je suis assis sur le bord, et me dévisage.

-Qu'est-ce qui ne va pas ?

-Y a rien qui va Jean, lui avouais-je de ma voix tremblante.

-Doucement, explique-moi tout.

-J'avais prévu un tas de choses hier soir à faire aujourd'hui. J'ai fais ma liste de tout ce que j'avais à faire comme à chaque fois. Ca a été dur parce qu'hier soir ni papa et ni Léo ont bizarrement pas voulu m'aider. J'l'ai fait tout seul et j'étais fier d'avoir réussi à m'organiser une journée complète sans l'aide de personne. Mais aujourd'hui j'suis puni parce-que j'ai accidentellement renversé ma tasse de chocolat chaud sur le jogging de mon père en déjeunant ce matin. Alors du coup tout est bousculé dans ma tête et je sais pas quoi faire. 

-Et ça te tracasse vraiment de ne pas pouvoir faire tout ce que tu avais prévu de faire aujourd'hui, demande-t-il sérieusement.

J'hoche la tête sans cesser de fixer mon parquet. Il semble réfléchir un instant.

-Bien, commence Jean en pliant les genoux et en sortant ses mains de sa veste en jean, voilà ce qu'on va faire. On va prendre ta p'tite liste, faire une par une toutes les choses que tu avais organisé, et une fois terminé, tu me suivras là où je veux t'emmener, c'est d'accord ?

J'acquiesce d'un oui muet tellement je suis reconnaissant qu'il se préoccupe de moi. Je finis par esquisser un sourire avec lui avant de le suivre jusqu'à sa voiture.

-Alors, s'exclame Jean enthousiaste en descendant les marches du porche, dis-moi tout ! On va où en premier ?! 

-Bah... Je dois aller au magasin "Le Cyclo".

-C'est quoi ? Pour les deux roues ?

-Oui, je dois réparer le vélo de Melody. 

-Attend, tu sais quoi lui prendre comme pièce exactement ?

-T'inquiète pas Jean, j'ai toutes les références qui me faut sur ma liste. Et c'est juste pour une chaine.

-Une chaine ? Bah justement, elles peuvent être d'apparence similaire, mais en réalité elles ont différentes dimensions ou formes Morgan. N'achète pas n'importe quoi pour le vélo de ta sœur. Montre le moi, j'peux y jeter un coup d'œil avant qu'on parte.

Je crois mes bras et le fixe, mécontent.

-Quoi ?

-Tu m'fais pas confiance ?! Celui qui répare les vélos, les trottinettes, les skateboards et les rollers dans la famille, c'est moi ! Pas Léo ! Pas papa ! Mais bien moi ! Mélo me file un coup de main des fois, précisais-je, alors non, tu vas pas jeter un coup d'œil car je sais exactement ce qu'il faut. Et quand j'aurais réparé le vélo de ma sœur, je t'enverrais une photo comme preuve, et là, tu devras t'incliner ! 

Jify : Jealous Boy (Volume 4)Where stories live. Discover now