Chapitre 64

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Par la fenêtre de ma chambre, je vois le parc de l'hôpital se réveiller doucement. Une journée ensoleillé s'annonce, mais c'est pas pour autant que je compte en profiter. Il est encore tôt mais on toque déjà à ma porte.

-Oui ?

-C'est moi mon grand, sourit mon père, je suis venu comme promis, et avec des viennoiseries, dit-il en m'embrassant longuement le haut de ma tête.

-Merci, je les mangerais plus tard.

Il retire sa veste.

-Tu t'es levé tout seul ?

-Oui.

-Tu sais que tu dois faire attention. Je préfèrerais que tu demandes de l'aide la prochaine fois. Ce n'est pas parce que tu as reçu des soins de kiné pendant ton coma que tu es complétement indépendant.

-Du kiné pendant mon coma ?

-Oui Morgan, sourit mon père en s'asseyant sur le rebord de la fenêtre, les personnes dans le coma reçoivent des soins de la part de kinés. Des exercices pour faire travailler les articulations pour maintenir les mouvements. Les muscles eux c'est une autre histoire... C'est pour ça que tu te sens si faible, m'explique-t-il en me servant un chocolat qu'il a ramené dans une thermos, et c'est pour ça aussi qu'il faut manger, maintenant.

-Vraiment p'pa, j'ai l'estomac de noué.

Il relâche ses épaules en me dévisageant de ses yeux soucieux.

-Tu ne veux pas au moins boire ?

-Ok...

Je prend le gobelet qu'il me tend.

-Tu as pu dormir cette nuit ?

Je secoue lentement la tête, hypnotisé par les rayons du soleil.

-Pourquoi ?

-J'ai tellement honte de ce qui c'est passé hier. Pleurer comme ça, vous dire tout ce qui n'allait pas, alors que j'aurais pu tout garder pour moi comme je l'ai toujours fait et ne pas créer de scandale. Maintenant tout le monde se fait du soucis pour moi, ou m'en veut. J'ai horreur d'être le centre de l'attention. Eh p'pa, oh pire on oublie ce qui c'est passé et on passe tous à autre chose. On a qu'à faire comme si j'avais jamais rien dit, proposais-je dans un sourire de pitié.

-Certainement pas. Je ferais plus jamais comme si il n'y avait aucun problème. D'ailleurs, commence-t-il en posant ses coudes sur ses cuisses, voir madame Amos t'intéresserais ?

-Non.

-Pourtant justement tu auras peut-être moins cette impression de déranger en parlant à une personne extérieur qu'à quelqu'un comme moi, tu crois pas ?

Je souffle et pose ma tête contre le mur.

-Peut-être.

-Je lui confirme le rendez-vous de quatorze heures ?

-Parce que t'as déjà prévu un rendez-vous ?! P'pa...

-Je sais Morgan, c'est difficile, et j'aurais dû te demander mais j'ai envie que tu rentres le plus tôt possible à la maison, pas toi ?

-Si si, soupirais-je fatigué en ne sachant plus quoi penser.

On toque à ma porte. Je pose ma tête contre ma fenêtre et regarde le parc.

-Je viens chercher le plateau du petit-déjeuner, annonce Evangeline, plateau que tu n'as pas touché... Est-ce que tu vas bien Morgan ce matin ?

-Mmh.

-Tu as l'air perdu, dit-elle en venant près de nous, peut-être qu'il y a des questions auxquelles je peux te répondre.

-Pourquoi je me souviens de rien ?

Jify : Jealous Boy (Volume 4)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant