3ème étage Interdit {En correction}

Chapitre 14

A la seconde où je me retournais, une violente bourrasque de vent m'envoya valser sur le sol. Une silhouette haute et transparente me faisait face. Son regard indiquait que je n'étais pas la bienvenue ici. D'abord blanc, ses yeux devinrent aussi sombre que les ténèbres. Étendue sur le dos, je tentais de reculer tant bien que mal.

Avant même que je ne tente une approche diplomatique, je sentis ses paumes s'enrouler autour de ma gorge. Impossible de savoir si l'esprit avait été autrefois un homme ou une femme. Il ou elle n'était que ténèbres et désolation. Son étreinte se resserrait encore et encore jusqu'à me priver dangereusement de souffle.

- Arrêtez ! Implorais-je.

Mes larmes ne changeaient rien car l'étreinte ne cessait de s'affermir davantage. J'étais autant terrifiée par sa dentition noircie que par le manque d'oxygène qui se faisait ressentir. Mon dos s'enfonçait dans un morceau de bois qui me lacérait douloureusement la peau. L'envie de mourir me traversa un instant.

Je tentais de me redresser mais le démon ne relâchait pas son étreinte. Une voix résonna subitement dans ma tête. Une voix pleine de colère, de rage...

« TU N'AS RIEN À FAIRE ICI. VAS T'EN IMMÉDIATEMENT ! »

Puis soudain, une bourrasque de vent plus puissante ravagea le couloir. Mon bourreau fut immédiatement projeté à l'autre bout de la salle. Deux autres silhouettes apparurent à ses côtés en l'attrapant par les bras. Le mauvais esprit semblait se débattre, il me hurla une ultime fois de déguerpir avant de disparaître avec les autres.

C'était le chaos dans mon esprit. Un mélange de peur et d'angoisse omniprésent. Plusieurs petites voix résonnèrent à nouveau pour que je poursuive mon ascension vers la dernière salle.

Je me relevais difficilement avec un douloureux mal de dos. Aucun esprit ne m'empêchera de continuer ma route. J'ouvris sans plus attendre la première porte sur ma gauche. N'étant pas illuminée, je m'empressais d'allumer la torche de mon téléphone. Cette pièce était totalement vide. Pour une fois, rien ne semblait morbide dans ce lieu infernal. En revanche, une odeur de moisissure envahit mes sinus. En avançant un peu plus, je compris qu'un massacre avait quand même eu lieu ici. Une cinquantaine d'impacts de balles pourfendaient le mur du fond. D'innombrables tâches d'hémoglobines les accompagnaient.

C'était une salle d'exécution. Heureusement, aucun cadavre n'était resté dans cette pièce. J'allais ressortir mais une inscription gravée sur le sol captiva mon attention. Elle fut sans doutes réalisée avec les ongles en vue de la faible épaisseur de l'inscription.

Vos crimes ne resteront pas impunis.

Je fis machine arrière afin de prendre la direction de l'une des deux portes qui me restait avant celle qui claquait. Une odeur nauséabonde et infâme vint s'abattre sur mes narines, me faisant reculer de plusieurs pas. Une larme roula le long de ma joue. Mon estomac se serrait face à ce carnage.

Je ne pensais plus découvrir une telle scène ici.