XXI

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(Musique, Two weeks, FKA Twigs)

« Je vais la recoudre, ta vie, je ferais de mon mieux, c'est promis,

Tous les petits fils qu'ils ont pris un malin plaisir à arracher,

Toutes les déchirures qui font sur ton cœur de larges plaies,

Laisse-moi tout réparer. »

-Laisse-moi t'aider Lexa. Je t'en supplie. Laisse-moi rentrer.

Jamais je n'avais senti mon cœur battre aussi fort contre ma poitrine, battre de peur, de stresse, d'amour. C'était comme attendre le moment où mon corps allait s'écraser sur le sol après une longue chute. Je ne savais pas quoi faire de mes doigts, ni de mes mains et encore moins de mes pieds. Je basculais de mon pied droit à mon pied gauche tout en jouant avec mes pouces, arrachant les petites peau prête à m'en faire saigner.

Lexa, elle, elle avait les yeux rouge écarlate d'avoir trop pleurer, ses joues n'étaient même pas encore sèches, et je voyais bien le combat qui se jouait en elle à cet instant présent. Alors que je m'attendais à recevoir un claquement de porte face à moi, elle se décala du passage pour me laisser pénétrer chez elle, mais pas seulement, ce geste voulait dire qu'elle allait essayer de me laisser entrer dans ses recoins les plus secret.

J'avançais de quelque pas, toujours dégoulinante d'eau de pluie, et toujours derrière Lexa. Elle se dirigea vers la salle de bain, tandis que je m'asseyais sur le canapé et elle me ramena une grosse serviette pour me laisser me sécher et déposa un plaid sur mon corps pour m'éviter d'attraper froid.

-Merci... Dis-je timidement alors que mes yeux se portait sur elle.

Il y avait beaucoup de photos aujourd'hui sur la table basse de leur appartement. Toutes représentant la même personne. Une jeune femme. Brune, par moment les cheveux longs et sur d'autres photos les cheveux court. Des petits yeux marrons qui explosaient de joie de vivre. Et son sourire... Magnifique, elle était magnifique.

Je devais avoir un regard un peu trop insistant sur les quelques clichés ou Lexa apparaissait à ses côtés, car cette dernière ramassa toutes les photos d'un geste ample des mains pour les regrouper en tas devant elle.

-Qui est-ce ? Tentais-je de demander alors que je savais que j'avais affaire à la fameuse Costia.

-Je n'ai pas envie d'en parler. Répondit froidement Lexa dont la fêlure dans la voix me brisa.

-Très bien... Mais Lex' ? L'appelais-je.

-Oui ? Répondit-elle sans lever les yeux des photos.

-Un jour, il faudra bien que tu en parles.

-Il n'y a rien à dire.

-Au contraire je crois qu'il y a beaucoup de chose à dire sur... Costia ? Dis-je comme une question.

Je vis son regard se relever sur moi, brillant prêt à déborder de larmes rien qu'à l'entente de son prénom. Elle attrapa les photos avec rage dans ses mains alors que des larmes revenaient encore couler sur ses joues pour s'écraser au sol. Elle prit la direction de la chambre d'un pas déterminé et claqua la porte me laissant dans le salon, sans savoir quoi faire. J'épongeais donc mes cheveux, tout comme mes vêtements du mieux que je pu, attendant de voir si elle allait me retrouver dans le salon, mais au bout de quinze minutes, ne tenant plus de la savoir mal à quelque pas de moi, je pris mon courage à deux mains et me rendis jusqu'à la porte de sa chambre.

J'entendais ses reniflements derrière la porte et mon cœur entier se serra au son. Je sentais les larmes monter, j'étais dans l'incapacité de les contrôler. Je toquais à la porte dans l'attente d'une réponse positive pour que je puisse la rejoindre mais un simple sanglot étouffé se fit entendre. Soufflant un bon coup j'abaissais la poignée de la porte et rentra dans la petite pièce dont les volets étaient ouverts, la pluie continuant de frapper le carreau. Elle était dos à la porte, m'empêchant de la voir pleurer, mais je pouvais entendre ses sanglots soulever son corps sur son matelas. M'avançant doucement dans le but de ne pas l'effrayer ni de la brusqué, je pris place sur le lit, assise sur le bord, cherchant mes mots, mes gestes. Que pouvais-je faire pour elle ? Après tout, j'étais celle qui venait de la blesser, pourquoi voudrait-elle me parler ? Après avoir prise une grande inspiration, expirant lentement, je repris le chemin de la conversation.

Essayons, murmure le cœur I & IIWhere stories live. Discover now