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    Karen n'osait même plus regarder Anissa depuis son annonce. Le sol paraissait tellement plus intéressant que la brune à cet instant et Anissa pouvait parfaitement la comprendre. Mais elle avait besoin d'en savoir plus, d'entendre plus d'informations à propos de cette intervention.

   D'un côté elle espérait que Karen avait mal comprit les médecins et que Liam n'avait finalement pas besoin d'une seconde intervention. Que ce n'était qu'une mauvaise blague pour l'effrayer, lui rappeler que tout ne se passait pas toujours mal. Anissa l'espérait tellement.

     D'un autre côté, elle se dit que Karen n'était pas du genre à rigoler surtout lorsqu'elle se souvint de la réaction de la maman après avoir reçu la lettre, de l'état du vase contre le sol, de Liam s'écroulant sur les genoux sur les morceaux de verres, de sa mère dans ses bras pleurant à n'en plus finir. En lui annonçant la tumeur elle pensait faire face au pire mais Anissa s'était trompée.

     Quand elle regardait la mère de Liam qui continuait de fixer le sol, elle se dit qu'une nouvelle option se présentait petit à petit dans sa tête et qu'elle ne lui plairait pas. Karen devait sûrement sentir qu'Anissa la regardait car elle remonta ses yeux vers la jeune fille avant de soupirer, comme si elle en avait besoin, comme si la faire attendre changerait les choses, ou du moins les modifierait de la meilleure des manières. Et c'est quand sa main tremblante saisit le poignet droit d'Anissa lui indiquant de l'accompagner à l'étage où Liam était installé que la brune comprit que Karen avait besoin qu'elle la soutienne dans ce qu'elle allait dire, quand aucun cas Anissa ne devait s'énerver ou crier. La maman l'emmena vers l'escalier et Anissa se retins de soupirer ou de murmurer des injures avant de monter les trois étages. Elle savait très bien que c'était un moyen pour Karen de réfléchir à ses mots, à la manière de les expliquer à son fils tout comme à la française mais si Anissa avait bien compris une chose c'est que gagner du temps ça ne changeait rien au contraire, c'était bien pire. Et elle avait de la peine pour Karen, qui espérait encore plus que la brune de voir son fils sur ses jambes. Parce que c'était son fils et qu'une mère était censée tout faire pour que ses enfants se sentent bien. Cette phrase résonnait ironiquement dans la tête d'Anissa, elle était pleine de reproches envers ses propres parents. Ceux sont de bons parents, elle n'en doutait pas, mais ils ne réalisaient pas leur fonction de la bonne façon.

     Après avoir monté les trois étages, essoufflée, Anissa demanda à Karen :


    _Tu veux que je vous laisse, tous les deux ?


     La française comprendrait qu'elle souhaite se retrouver seul avec son fils, qu'ils soient ensembles en tant que famille et comme si Karen pouvait entendre ses pensées, elle lui répondit simplement.


    _Tu fais partie de la famille Anissa.


     Ses mots réchauffèrent le cœur d'Anissa qui lui sourit. Un sourire que Karen lui rendit avant de regarder un peu partout autour d'elle. Les murs étaient un peu plus colorés à l'extérieur de la chambre de Liam, ils étaient de couleur crème et le sol en carrelage était beige.

     Même si Karen avait autorisé Anissa à venir, la jeune fille essayait de rester dans l'ombre quand Karen frappa à la porte numérotée 314. Elle rentra et Anissa se contenta de s'appuyer contre le mur, les bras croisés. Et elle avalait ses paroles avec plus de difficulté qu'elle ne l'aurait cru.


    _Les médecins ont décidé que tu passerais au bloc demain.


Presque [H.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant