Presque [H.S]

4. (Tome 2)

    Après avoir dépensé la presque totalité de leur argent dans les boutiques du centre-ville de la Rochelle, Anissa et Anaïs s'étaient acheté des thés verts glacés au citron et avait marché jusqu'à la plage des Minimes. Elles s'étaient assises sur les galets et observaient l'Océan s'étendre à perte de vue. L'odeur salée de l'eau pénétrait doucement leurs narines et le vent de fin d'après-midi poussait délicatement leurs cheveux devant leurs visages. C'était un beau début de soirée.

    Anissa saisit l'une des nombreuses pierres et la jeta dans l'eau. Elle se concentra sur le bruit crée par le contact de la matière lourde une fois dans l'Océan. Le soleil reflétait ses couleurs orangées et c'était magnifique. Anaïs, assise à sa droite, observée les légères vagues, se demandant comment elle avait pu en arriver là, se demandant comment elle pouvait lui faire ça, comment elle allait la laisser. Elle lui en voudrait, elle n'avait aucun doute là-dessus, mais lui en voudrait-elle plus avec ou sans la vérité ? Anaïs ne voulait pas se battre contre Anissa, sa meilleure amie, sa sœur, sa moitié. Elle n'avait pas assez de force pour garder toutes ces pensées en elle mais se battre contre Anissa finirait par la tuer.

    -Je peux te poser une question discrète ? Demanda faiblement la rousse

    Anissa tourna son visage, lâchant la pierre qu'elle venait à peine d'attraper.

    -Tu n'as même pas besoin de me le demander. Lui sourit-elle

    -Est-ce que l'une de nos disputes finira par nous séparer, comme, nous mener vers des chemins différents ?

    Elle lui avait indirectement parlé de ce qu'il l'inquiétait le plus. Anissa lâcha un faible souffle.

    -Ce n'est pas nos disputes qui vont nous séparer Anaïs.

    Anaïs était soulagée.

    -Mais plutôt les secrets que tu me caches. Tu es ma meilleure amie, je te connais assez pour savoir que tu es constamment dans tes pensées. On ne se voit pas souvent, je l'admets, mais le peu de fois où c'est le cas, tu t'en prends à moi. Tu me sautes dessus comme un lion affamé. Et, j'espère vraiment me tromper, mais j'ai la forte impression d'être lié à ça. Je voudrais simplement comprendre mais tu ne me dis plus rien. Je ... Je suis perdue par rapport à tes secrets, je me sens inutile.

     -Je n'ai aucun secret.

    Un mensonge de plus.

    -Si tu le dis.

    Une légère brise passa leur provocant des frissons. Anissa lui en voulait pour ne pas se confier mais elle ne voulait pas la forcer. Elle changea donc de sujet.

    -Tu devrais faire une toile pour vos un an. Proposa la brune

    -Une toile ?

    Anaïs avait tourné son visage vers sa meilleure amie, intéressée.