while | 𝓭𝓪𝓻𝓵𝓲𝓷𝓰 𝓹𝓪𝓷 2

27 - Cœurs blessés

Au début, elle n'aurait su dire s'il l'avait vu arriver. Elle ne bougea pas. Elle se trouvait à quelques mètre de lui. Il ne bougea pas la tête mais son regard se posa sur la silhouette de la jeune femme. Son expression changea. Wendy avait peur du mauvais regard, mais elle ne vit rien de tout ça. Il eu un sourire au coin de la bouche. Il arrêta de jouer de son instrument et le posa sur le coté, sur la pierre où il était assis. Il se leva doucement et observa Wendy. Il se rapprocha légèrement, et même si la jeune fille n'arrivait absolument pas à décrypter ce que pensait ou ressentait le garçon, elle se sentait en quelque sorte rassurée. Elle s'approcha également, et Peter tendit son bras pour que Wendy puisse la prendre.

Ils  se serrèrent dans les bras.

Quoi ? Mais... comment ? Wendy pensait à cent à l'heure. C'était si bon de l'avoir dans ses bras. Le vrai et unique Peter qu'elle avait appris à aimer. Jamais elle n'aurait pu penser pouvoir se serrer contre lui à nouveau. Mais tout était si beau. Ils n'avaient même pas encore échangé une parole. Une longue discussion devait s'imposer. Mais Wendy ne voulait vraiment pas briser un tel moment.

Wendy. Sa Wendy. Il était là et avait sa tête posée contre son épaule. Il ne pouvait pas la fuir éternellement. Deux jours avaient passé, et une haine puissante s'était réveillé en lui, en redevant Peter Pan. Il savait bien ce qui l'avait déclenché. Il devait lui en parler. Il avait sourit à Wendy, mais tout cela n'était qu'une façade et il le savait bien. Ils devaient parler. Mais il ne pouvait ignorer la colère et la haine qui l'envahissait et qui prenait la place sur absolument tout ses autres sentiments. Il avait refermé ses bras derrière son dos mais il sentait que toute les émotions qu'il n'arrivait pas à contrôler prenait la place sur ce qu'il voulait exprimer.

Il aurait voulu rassurer Wendy, lui avouer tant et tellement de choses. Mais tout était si trouble dans son esprit, il avait peur de raconter n'importe quoi et de surtout d'oublier le sens des priorités. Il sentit un souffle mélodieux rentrer en contact avec son oreille :

-Comment... comment tu vas ?

Il ne répondit pas tout de suite. Il avait l'impression que son cœur ne voulait pas lui obéir. C'était plus fort que lui. Il arrêta l'étreinte, et lui tourna le dos et avança de quelques pas. 

-Bonne question, dit-il en se retournant et en l'affrontant du regard.

Wendy avala sa salive. Il avait une expression sournoise sur le bout des lèvres.

-Non. En réalité, je vais très bien. Tu n'imagines pas à quel point c'est un bonheur de se réveiller d'un seul coup et de se rendre compte qu'on a été une autre personne pendant des mois entiers sans se rendre compte de rien. Et le pire dans tout ça, c'est que toi... comment se fait-il que tu soit redevenu toi même avant moi, avant les victimes de la malédiction ?

-Je... j'ai eu recours à une potion. 

-Et je pourrais savoir pourquoi on ne m'en a pas donné, à moi ?

-Justement pour éviter que tu me parles avec ce ton, répondit-elle d'un ton sec.

-Alors, dit moi tout. Combien de temps t'es tu foutu de moi ? Combien de temps tu as fais semblant d'être encore Freya ?

-C'est très récent, Peter. Cela remonte à trois jours. Tu étais partis avec Dylan je ne sais où... et c'est là  qu'Emma m'a donné la potion, juste avant l'hôpital. 

-Enfin... tu veux dire Jason.

-Quoi... ?

-Dylan. Son vrai nom est Jason. Il était l'un de mes garçons perdus.

Wendy avait totalement oublié le visage de ce garçon. Mais désormais, elle se souvenait. Elle avait vu son visage plusieurs fois quand elle était au camp. Mais elle se rappelait surtout de la voix de Baelfire prononcer son prénom quand ils s'étaient retrouvés enfermés sur le bateau pirate, après que Félix l'ai capturé. C'était ce fameux Jason qui avait eu possession de la lettre que Peter devait lui donner si jamais il mourrait. Elle poussa un soupir de compréhension.