Le Contrat : Emmalia

Chapitre 39

Rentrée de voyage, je m'échoue sur le fauteuil de Jamie, dans son appartement. Je suis définitivement enceinte de quelque semaines. Il y a un léger ronflement sur mon ventre. Je suis tellement heureuse et comblée de toutes les façons possible.

- Tu devrais aller au lit, Emma. Dormir sur le canapé n'est pas bon pour ta nuque, surtout dans cette position, déclare mon mari en mettant nos valises dans un coin du salon.

Je lui fais les yeux doux et il comprend immédiatement.

- C'est d'accord, je te porte jusque dans la chambre, soupire-t-il en marchant vers moi.

Il passe ses mains sous mes jambes et me soulève. Il me porte jusque dans le lit et il me dépose délicatement.

- Dors maintenant et c'est un ordre. Ta mine est affreuse, ma puce.

J'acquiesce et m'enroule dans les chaudes couvertures. Je suis épuisée à cause de ma grossesse. Ce n'est que le début et je suis déjà tannée. Heureusement, je ne vomis plus. Les nausées ont disparu il y a quelque temps.

Je m'endors en repensant au vacance. Tout a été parfait ! Dans les moindres détails. Ma mère va se remarier avec son avocat. C'est une nouvelle surprenante mais je ne souhaite que son bonheur. Elle a l'intention de déménager en Belgique. Elle a adoré ce pays malgré la plupart du temps, le mauvais temps et les températures basses. Je suis triste à l'idée qu'elle m'abandonne encore une fois mais je ne peux pas la garder attachée à moi. Elle mérite d'être heureuse après ce qu'elle a traversé.

♦

- Alors, ta fille va bien ? demandé-je à Talia au téléphone.

- Très bien. Je suis devenue obèse pour de bon. Je n'ai jamais vu un ventre aussi gros que le mien. C'est lourd, j'ai mal aux pieds et j'ai tout le temps faim. J'ai du prendre 10 kilos d'un seul coup, tu t'en rends compte ?

- Heu ...Oui Talia. C'est juste que ça me démoralise.

- Tu vas aller faire une échographie prochainement ?

- Demain, normalement. Je suis bien remise du voyage, désormais.

Je croque dans mon fruit et savoure le jus en fermant brièvement les yeux. Peut-être devrais-je manger du fromage avec ma pomme. Je sens que ça va être délicieux. Alors que je m'empiffre de fromage et de pomme, Jamie entre dans la cuisine et s'arrête.

- Non, ne me dis pas que tu manges ça ? s'exclame-t-il figé sur le pas de la porte.

La bouche grande ouverte, je ne bouge plus également. J'allais rajouter du chocolat.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demandé-je en prenant une bouchée.

- Comment peux-tu manger un truc pareil ? demande-t-il indigné.

Les larmes me montent aux yeux. Mon mari se précipite vers moi et m'enlace avec force.

- Chut, mon amour. Ne pleurs pas pour une chose pareille !

Foutues hormones ! Pourquoi sont-elles là ? Elles me gâchent la vie. Je pleure à longueur de journée. 

- Désolée. Je vais essayer de me calmer, dis-je entre deux sanglots.

Mon mari est dans tous ses états. Il ne s'est pas quoi faire. Je suis sure qu'il n'a jamais consolé une femme avant moi et ça me met de bonne humeur. Mes larmes se tassent et un grand sourire orne mes lèvres.

- Et si on allait faire du parachute ? De la moto ? Oh...ce serait génial ! je m'exclame en enfonçant toute la nourriture dans ma bouche.

Je savoure la sensation de pomme, de fromage et de chocolat. Délicieux ! Jamie affiche une mine dégoûtée, presque amusée.

- Après ta grossesse, on ira faire tout ce que tu voudras.

- C'est injuste ! Au fait, je t'aime fort.

Il sourit et se penche vers moi pour m'embrasser. Puis il s'agenouille et pose ses mains sur mon ventre. Je le regarde faire avec l'envie de rire.

- Il est encore trop petit, par sur qu'il nous entende, je lui fais remarquer alors que Jamie s'apprête à lui parler.

- Je sais mais je veux qu'il sache qu'on sera toujours là pour lui. Coucou bébé, je suis ton papa. Oui oui, ton papa. Ta maman et moi t'aimons fort. C'est gênant parce qu'avant, j'étais ans émotion et je contrôlais ma vie. Mais Emma est arrivée, elle a tout bouleversé sur son passage. Ta maman est une tornade.

- Imbécile, je m'écrie en tapant dans son épaule.

Mon mari me lance un regard d'avertissement, m'intimant de me taire.

- Mais maintenant, je serai un homme bon et je travaillerai un peu moins pour te voir. On te promet qu'on sera là à chaque étape de ta vie.

Je souris, les larmes au coin des yeux. Oui, nous serons toujours là pour notre bébé. Quoi qu'il arrive, nous lui pardonnerons.