Centre de gravité

Chapitre 4

J'avoue que les voyages interstellaires ne sont pas de tout repos pour l'estomac mais je crois qu'on se fiche un peu de mon ressenti physique ici. La vitesse est impressionnante et elle fait tourner la tête, beaucoup moins calme que les voyages dans le temps ! Qui l'eu crû. Johnson à dans les yeux une sorte d'admiration infantile absolument adorable, je dois bien l'avouer il est plutôt mignon avec ses airs de grand monsieur. Il paraît plus âgé que 17 ans et c'est cela qui est particulièrement intéressant. L'Ocelian commence à trembler, je tente de m'accrocher à n'importe quoi pour ne pas tomber. Je baisse par mégarde une manette, celle d'arrêt de système. Je me rend compte de mon erreur mais Johnson bondit et me relève par la taille d'une main tandis qu'il relève la manette de l'autre.
—Fais attention, si cette manette était restée dans cette position l'Ocelian aurait....
Je le dévisage, il semble inquiet comme après avoir dis quelque chose de grave. Mais qui est-il bon sang ? Je me relève prudemment et je le regarde fixement.
—Comment tu es censé connaître le fonctionnement de cette machine ? Je peux savoir ?
—C'est compliqué disons... Que le passé qui est en fait mon futur et le tien... Et tu sais.... Oh on arrive sur Alvaria !!
Il tente la diversion ? Non malheureusement c'est la vérité, sauvé par le gong, mais pas pour longtemps je vais finir par l'obliger à parler, je ne sais pas quand. Visiblement ce garçon est un peu plus qu'un simple lycéen lambda. J'ouvre le sas et une lumière intense se déverse sur nous, comme un épais rideau lumineux. Johnson est le premier à avancer en dehors de l'Ocelian. Je sors à mon tour et soudainement tout deviens flou, des images se déversent dans mon esprit, je crois apercevoir ma mère, pourquoi elle ?
—Alyss ca ne va pas ?
Je cligne plusieurs fois des yeux. Une ville bleue et noire s'étend devant moi, des montagnes grises qui semblent aussi pointues que des aiguilles, partout du sable violet et le ciel qui est d'un turquoise si pur que l'on a l'impression que c'est de l'eau au dessus de nous. Je me sens bien ici, je ne suis jamais venue mais c'est si pur ici, si beau...
—Alyss tes yeux...
Johnson me tend son portable et je me regarde dans la plaque aussi fine que du papier et je vois que mes yeux sont bleus fluorescents tandis que ceux de Johnson restent verts foncés. J'aimerai bien comprendre ce que c'est que ces visions, est-ce que j'ai un quelconque lien avec cette planète ? Je tremble un peu et Johnson le remarque, il pose une main sur mon épaule. Nous commençons à nous diriger vers la ville où les bâtiments ont la forme de prismes noirs avec des grandes baies vitrées, les bâtiments flottent dans l'air et c'est là que je me rend compte que la gravité est plus faible que sur terre, c'est agréable, on ne flotte pas mais on se sent léger. Johnson semble moins impressionnée que moi et je le trouve de plus en plus bizarre. Mes pieds ne s'enfoncent pas dans le sable et c'est là que je me rend compte qu'il n'est pas totalement violet, Il est violet foncé avec des reflets multicolores, comme un sable métallique. Nous posons pieds sur la route de dalles bleues.
—Vous êtes humains ? Pas un geste.
Nous nous stoppons, un homme aux yeux bleus et à la longue mèche noire pointe une sorte d'arme vers nous.
—La fille, regarde-moi.
Je m'exécute et le soldat paraît surpris.
—Intéressant, suivez-moi.
Nous le suivons jusqu'au plus gros bâtiment prisme où nous entrons. Le gemma nous fait monter l'étage à l'aide d'une sorte de plaque tournante lumineuse qui tourne. Il me donne une légère pression pour visiblement me faire avancer. Un autre gemma est allongé sur une sorte de lit impérial. La salle est tapissée de teintures de toutes les couleurs qui représentent des galaxies et des planètes magnifiques.
—Votre grandeur, ces individus à première vue pourraient nécessiter vos lumières, La fille semble des nôtres.
Le vieil homme me fait signe de m'approcher ce que je fais, je me met à genoux devant lui pour être à sa hauteur. Il tend les bras et prend mon visage entre ses mains. Elles sont extrêmement douces mais froides. Il me regarde avec attention.
—Impressionnant, ton corps est celui d'une humaine mais ton métabolisme est celui d'une gemma. En respirant notre air tu as déclenché les nanoparticules typiques de notre espèce et tes yeux ont pris la couleur des nôtres. Tu es une hybride en somme. Ton père est-il humain ?
—Était oui.
Il esquisse un sourire désolé.
—Je suis désolé, ce doit être ta mère qui t'a donné les gènes de notre peuple.
—Ma mère est morte quand j'avais 5 ans.
—À quoi elle ressemblait ?
—Elle avait de longs cheveux noirs comme les vôtres mais ses yeux bleus étaient loin d'être aussi fluorescents. Et pas de tatouages.
—Les lentilles peuvent masquer de tels yeux. Les tatouages n'apparaissent que lorsqu'on est sur Alvaria, c'est dû à notre air qui est très pur. Comment s'appelait elle ?
—Lilianna.
Les deux Gemmas se regardent.
—Ta mère était une de nos plus brillantes écrivains, c'était également ma nièce.
—Attendez... Je suis la petite nièce de l'empereur d'Alvaria ?...