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Chapitre 4

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— Excusez-moi votre altesse... dis-je, embarrassée.

— Vous m'avez fait beaucoup d'affronts ce soir, duchesse. Terminons cette danse et celle-ci terminée, nous irons parler vous et moi dans une salle, répliqua-t-il, en me relevant le menton à l'aide de son doigt.

    Je ne pouvais rien dire à part hocher la tête. Il replaça ses mains sur ma taille, en redonnant cours à la danse. Levant les yeux, mon cœur loupa un battement en voyant que lui aussi me fixait. J'essayais de déceler une ou plusieurs émotions, mais rien ne passait plus à travers son regard gris. Il me regardait juste, les sourcils froncés.

— Ma personne vous plaît-elle autant pour que vous me dévisagiez ainsi ? demanda-t-il, toujours son regard ancré dans le mien.

— Vous avez un cil dans l'œil, répondis-je, ne sachant que dire.

    Un sourire en coin était subitement apparu au coin de ses lèvres.

— Je l'aurai senti vous savez, dit-t-il, en continuant de mener la danse.

— Possible... murmurai-je, en haussant les épaules.

    Son sourire s'agrandissait un peu plus, avant que la musique ne s'arrête pour annoncer la fin de cette danse. Comme les autres femmes, je faisais une révérence. Le roi prit ensuite ma main, en y déposant un doux baiser dans ma paume. Tout mon corps s'électrisa en ressentant ses lèvres se poser sur ma peau.

— Suivez-moi. J'ai à vous parler, duchesse,
chuchota-t-il, en prenant ma main dans la sienne, comme il l'avait fait tantôt.

     Je me laissais encore emportée par cet homme, sous les regards médusés de la gente féminine. Mais je déchantais vite quand nous venions de rentrer dans une nouvelle salle, plus petite, mais néanmoins bien décorée. Le roi lâcha ma main et m'invita d'un mouvement de tête à m'asseoir. Il avait demandé aux gardes de nous laisser ; je me retrouvais désormais seule avec le souverain d'Italie.

    Je pris place sur un divan, lissant ma robe, en essayant de ne pas laisser paraître ma nervosité. Le roi se servit une coupe de champagne, je suppose, avant de se poser en face de moi.

— Vous avez changé de couleur de cheveux, duchesse ? Il me semblait que vous étiez brune, me demanda-t-il, en faisant tourner son verre entre ses doigts.

Je suis dans le pétrin.

— Hum, le brun ne me convenait plus... avouai-je, en me triturant les doigts.

    Il haussa un sourcil, en buvant une nouvelle gorgée.

— Je vois. Il me semblait vous savoir plus âgée, la quarantaine passée. Je me trompe, peut-être,
continua-t-il, en me fixant de son regard perçant.

— Il faut juste tirer les quelques rides par ci par là et le tour est joué, répliquai-je, en détournant le regard.

     La lune me paraissait soudainement très intéressante.

— Je vois, chuchota-t-il, en reposant son verre de cristal sur la table.

— Et vos yeux ? N'étaient-ils pas marrons ? reprit-il, ne voulant visiblement pas lâcher l'affaire.

    De nature calme, ça se voyait qu'il cherchait la petite bête. Il n'était pas idiot, loin de là. Il jouait avec moi, comme il devait sûrement jouer avec les autres femmes. La presse ne s'était pas trompée... Il est joueur.

— J'avais envie de changement. Le bleu me va mieux? Vous ne trouvez pas ? rétorquai-je, en croisant les bras contre ma poitrine.

    Le roi se leva d'un seul mouvement, en se rapprochant tel un prédateur de sa proie, qui n'était autre que moi. Il posa ses mains sur l'assise du divan, nos visages ne se trouvant désormais qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.

— Je n'aime pas les menteuses. D'habitude elles terminent au cachot, vous savez. Mais pour vous, mademoiselle, qui prétend être duchesse, je vais faire une exception, dit-t-il contre mon visage, de longs frissons venant parcourir mon échine.

    Oui. Il avait bien découvert mon identité. Pourtant j'étais certaine qu'il l'avait appris avant.

— Je vais directement passer au bûcher, c'est ça ? questionnai-je, mon souffle s'abattant désormais sur son visage.

    Une ombre d'amusement passa dans ses yeux, avant qu'elle ne laisse place à de la colère.

— Je ne suis pas comme ça, grommela-t-il, en se remettant droit, me surplombant totalement.

— Je n'en sais rien, répliquai-je, en me levant à mon tour et en commençant à me diriger vers la sortie.

— Où allez-vous ! s'exclama-t-il d'une voix tonitruante, en m'agrippant le poignet.

— Je retourne chez moi. Je n'ai pas ma place ici, vous l'avez sûrement remarqué. Passez une agréable soirée votre al...

    Je n'avais pu terminer ma tirade, qu'il m'attrapa par la taille et d'un seul mouvement, je me retrouvais sur son épaule.

King AngeloWhere stories live. Discover now