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Chapitre 5

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— Mais que faites-vous ! criai-je, tandis qu'il ouvrit la porte.

— Dites à mes frères que je pars et préparez la voiture immédiatement, annonça-t-il, en s'adressant aux gardes qui étaient restés dans le couloir.

— La voiture ? Où m'emmenez-vous ! m'exclamai-je, en m'agrippant tant bien que mal à son costume.

— Votre nouveau chez vous. Arrêtez de gesticuler ! répliqua-t-il, en continuant toujours sa course.

Mon nouveau chez moi ? Que va-t-il...

— Pas les escaliers ! C'est trop dangereux ! Vous êtes complètement fou ma parole ! hurlai-je, en commençant à le rouer de coups.

— Calmez vous un peu ! Si vous continuez nous allons finir par tomber !

    Je lâchais un juron, mais décidais d'arrêter les coups, ne voulant pas risquer de perdre un os avec ce fou. Il ralentissait légèrement le pas quand nous étions dans les escaliers avant de reprendre son rythme endiablé.

    Deux gardes lui ouvrirent la porte, en s'inclinant par la même occasion. N'étant pas passés par la salle principale, j'avais pu éviter les regards du peuple qui m'aurait sûrement arraché des bras du souverain.
Je recommençais à me débattre mais cela fut vain quand notre course se termina dans une voiture. Le roi me posa, plutôt délicatement, ce qui me surprit. Néanmoins, ma colère ne redescendait pas. Et elle n'était pas prête de redescendre quand on m'attacha avec la ceinture.

    Bah voyons ! Tout le monde adore se faire kidnapper !

    J'étais désormais dans la voiture royale, avec comme charmante compagnie l'homme qui venait de m'enlever : le souverain.

— Où m'emmenez-vous ? demandai-je sèchement.

— Dans ma demeure, en Italie, répondit-il, comme si cette réponse était la plus banale qu'il soit.

— Pardon ! criai-je, en me retournant brusquement.

— Vous avez bien entendu. Désormais vous allez vivre chez moi, continua-t-il, le visage neutre.

— Mais pourquoi ! Certes j'étais contrainte de commettre cette mascarade, mais ramenez moi et nous n'en parlerons plus !

    L'homme parut amusé de ma voix élevée, puisqu'un léger sourire vint étirer ses lèvres.

— Je vous ramène chez vous, calmez vous donc voyons, dit-il d'une voix posée, en s'appuyant sur sa main.

— La duchesse va me tuer, ripostai-je, en faisant de grands gestes avec mes bras.

— Tant que vous êtes avec moi, il n'y a rien à craindre. Maintenant cessez de faire l'enfant et reposez vous. Le voyage sera un peu long.

    J'avais essayé d'ouvrir la portière, mais il avait tout prévu. Tout était calculé pour que je ne commette aucune fugue. Je fulminais de l'intérieur mais décidais de me calmer, la violence ne servant à rien dans ce cas-là. Je m'enfonçais donc dans le siège, en marmonnant quelques insultes bien destinées à un certain homme. Je fermais les yeux et commençais ensuite à calmer ma respiration.

    Calme toi Flora. Ce n'est pas comme si tu venais de te faire enlever par le souverain de l'empire italien, voyons.

— Désolé, murmura soudainement une voix.

    Les yeux de nouveau ouverts, je lançais un regard à l'homme, cherchant à savoir pourquoi il s'excusait. Que suis-je bête. Peut-être s'excusait-il de m'avoir enlevé ?

— Votre poignet. Je n'avais pas l'intention de lui laisser une marque. Je vous prie de m'excuser, continua-t-il.

— Je survivrai. Par contre vous, je ne sais pas. Vous savez qu'il ne faut jamais énerver une femme ? répliquai-je, en déplaçant ma main.

    Il laissa échapper un rire sincère, me laissant admirer sa dentition parfaitement conçue.

— Je n'oserai pas, mademoiselle, compléta-t-il, en m'envoyant un sourire moqueur.

    Je levais les yeux au ciel, avant de me détourner de son regard et d'observer les alentours. La nuit était déjà bien entamée ; la lune était présente, me rappelant que le jour n'était pas prêt de se montrer. Et donc, que je devrais déjà être rentrée depuis un moment. Quand la duchesse apprendra que je suis partie, je me demande ce qu'il adviendra. Mais pour l'instant, pour un court instant, je pouvais dire au à revoir mon oncle tyrannique et à la vieille sorcière...

King AngeloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant