Cursed Secret

Chapitre 3

Matt

_ Je me fous de savoir combien de temps prendra cette enquête, je veux des preuves, tu entends ! Des preuves concrètes cette fois-ci.

Énervé, je raccroche au nez de mon ami d'enfance, collègue et associé Zacharie. Cela fait des mois que nous menons cette enquête et on n'est pas foutus d'avancer. La famille Strauss est à bout et veulent enfin qu'on leurs fournisse des preuves concrètes de notre avancée. Bordel, j'ai tellement les nerfs. Mais je peux comprendre leurs désarroi, perdre leurs fille unique de à peine vingt ans assassiné et retrouver dans les bois de Cronwell, près de Berkeley, à environ une dizaine de minutes de Marchville,n'a pas du être chose facile à encaisser. Mon métier m'a appris qu'il n'y a jamais de fondement sans raison, qu'un assassin ne né pas tueur mais il le devient pour des raisons qui lui sont propres. Et c'est ce que je cherche à comprendre, pour enfin l'intercepter et arrêter tout ce merdier. Putain, pourquoi j'ai arrêté de fumer déjà ? Cette envie me démange. Me connaissant, vu mon état de stress et d'énervement, le paquet entier y aurait passé. Sur le coup, je ne me suis pas rendu compte que mes pas m'ont mené jusqu'à ma voiture garée près du parc. Ce qu'il y a de bon quand on est à son compte, c'est qu'on peut prendre la poudre d'escampette quand bon nous semble. C'est un avantage considérable. Je déverrouille mon Audi A5 Sportback noire, mon petit bijou que je ne me lasse pas de chouchouter et qui m'a coûté une sacrée somme d'argent. Gare à celui qui touche à mon précieux bébé. Bon elle ne vaut pas une Aston Martin, mais c'est déjà une belle beauté en ma possession. Je jette ma mallette rempli de dossiers sur le siège passager. Je tends le bras afin de refermer ma portière quand mes yeux dérivent sur une silhouette qui m'est étrangement familière. Un gamin traîne près de la route à la recherche de quelque chose ou plutôt de quelqu'un. Un petit blond, yeux clair, bleu je suppose, environ trois voir quatre ans. J'ai déjà vu ce petit garçon quelque part. Je ne mets pas longtemps à capter l'information qui fait aussitôt son cheminement dans ma tête. Je percute instantanément et je réalise que ce petit est le fils de ma très sexy voisine et que son gamin est tout seul, sans doute perdu. Bizarrement et à ma grande surprise, et oui je m'étonne moi-même, je le rejoins en deux enjambées. Je m'accroupis près de lui afin d'être à sa hauteur. D'après ce que m'a déjà avoué mon vieux pote Zacharie, c'est plus facile de dialoguer et d'amadouer un môme en étant au même niveau que ce dernier. C'est ça d'avoir engendré deux marmots, il en connaît un rayon, ce qui n'est pas mon cas et heureusement. Les enfants et moi ça ne fait pas très bon ménage, sa braille, sa court partout, des jouets qui traînent à vous en faire mal aux panards et je ne vous parle même pas de leurs odeurs nauséabondes quand ils lâches des caisses, voir pire ! Le mouflet se retourne dans ma direction, il est apeuré, effrayé même. Les yeux rougis, par les larmes, il se jette dans mes bras pour être consoler et me  susurre qu'il est content de me voir. Pourquoi est-il aux anges de m'apercevoir alors qu'on se connait à peine ?
Peut-être parcequ' il est effrayé et que de voir une tête connue le sécurise !
Effectivement, c'est logique !
Je le réconforte donc comme je le peux, enfin à la façon Matt, quoi.
Ses muscles se décontracte au fil de mes paroles. Il semble enfin apaiser, c'est le moment parfait pour le questionner.

_ Thibaut, que fais tu ici tout seul ?
_ Z'ai...z'ai... perdu ... maman.

Bien sûr, c'est ma veine ça !
Il faut que je reste rassurant. Plus tôt, on aura retrouvé sa mère, mieux se sera pour lui comme pour moi. Je ne me vois pas avec un marmot sur les bras pendant une heure ou deux, aussi attendrissant soit il.

_ Où as-tu vu ta maman pour la dernière fois ?

Pour toute réponse, il me désigne du doigt l'entrée du parc pour enfants à quelques mètres de là.
Très bien, alors on va commencer par là. Je place mes mains sur les épaules du jeune garçon afin qu'il me regarde.