Olivia Jones [HISTOIRE TERMINÉE ! ]

Chapitre VII

« Nous avons tendance à faire des suppositions à propos de tout. Le problème c'est que nous croyons ensuite qu'elles sont la vérité. » [Don Miguel Ruiz]

La matinée se passa normalement. Peter la regardait de temps à autre. Elle lui avait dit qu'elle comptait faire des efforts pour se faire à cette nouvelle vie, mais il attendait de voir si c'était sincère. Il avait compris qu'il devait être méfiant avec elle. Le jeune homme se doutait bien que tous ces changements devaient la perturber, que, même si Olivia ne laissait rien paraître, intérieurement, elle devait s'inquiéter. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'il était si patient. La demoiselle était concentrée sur son travail. De temps à autre, le policier se levait, faisait le tour de la pièce et vérifiait qu'elle ne tentait pas d'en savoir plus sur l'affaire en cours. Étonnamment, elle ne fit rien ce qui lui fit plaisir. L'heure du déjeuner arriva enfin. Patricia débarqua dans le bureau et s'adressa à eux joyeusement :

« - Est-ce que vous seriez intéressé pour venir déjeuner avec moi au restaurant ? Je vous invite ! »

Son fils soupira un peu. Il adorait sa mère, vraiment, mais par moment, elle était tellement...exubérante. Il tenait plus de son père, un homme discret. C'était sans doute cette différence qui avait rapproché ses parents. C'est ce que dit le dicton après tout : « Les opposés s'attirent ». Il secoua un peu la tête.

« - C'est gentil maman, dit-il sur un ton calme, mais je pense que ce serait mieux si l'on restait manger ici, au bureau.

- Avec plaisir, s'empressa de répondre Olivia après Peter. Je meurs de faim et sortir me fera le plus grand bien. J'ai une de ces migraines ! Prendre l'air ne peut pas faire de mal.

- C'est tout à fait vrai, acquiesça sa patronne en regardant son fils d'un air victorieuse. Tu vois mon chéri, tu vas finalement devoir venir aussi car, si je me souviens bien, tu es censé la suivre partout.

- Comme un vrai petit chien, rit la journaliste en se moquant pour faire réagir le policier. »

Patricia fronça un peu les sourcils mal à l'aise de sa remarque et ne comprenant pas pourquoi elle lui lançait ça tout d'un coup. Avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, l'homme se leva.

« - Je fais mon travail, répliqua-t-il fermement et vexé, et je croyais que tu devais faire des efforts ?

- Mais j'en fais, râla-t-elle, je ne t'ai rien dit de toute la matinée, puis tu sais quoi, tu m'agaces, il faut que je sorte ! »

Sa réponse l'énervait. Elle ne savait pas si c'était sa migraine ou l'enfermement, mais un rien l'agaçait en cet instant. Olivia sortit du bureau puis prit l'ascenseur. Une fois à l'accueil, elle sortit des locaux. Le léger souffle du vent vint alors caresser son visage. Elle inspira un grand coup et, instantanément, sa colère disparue. Peu de temps après, son collègue la rejoignit, suivit de Patricia. Cette dernière posa sa main sur son épaule.

« - Est-ce que tout va bien ? S'inquiéta-t-elle.

- Oui, oui, articula l'intéressée, je suis vraiment désolée, j'avais juste besoin d'un grand bol d'air je crois. Je suis sortie deux minutes. Je ne suis pas habituée à tout cet enfermement et ça me pèse. »

Son regard se porta alors sur Peter qui la dévisageait. Elle soupira un peu avant de prendre à nouveau la parole.

« - Je suis désolée de mon comportement par moment. »

Il l'observa un instant. Cette fois encore, elle semblait sincère. Mais ce n'était pas la première fois qu'elle s'emportait, ni qu'elle s'excusait et, il était sûr que ce ne serait probablement pas la dernière non plus. Olivia était juste impulsive parfois, si impulsive que c'en était gênant. Elle réagissait au quart de tour et ses mots avaient parfois tendance à le rabaisser. Détestait-elle la police à ce point ? Il lui fit un signe de tête afin de lui montrer que ces excuses étaient acceptées, après quoi, tous trois partirent en direction du restaurant. Le lieu était agréable, rien de trop chic. C'était un restaurant italien ce qui ravie la jeune femme car elle adorait ça. Une fois à table elle sourit joyeusement à Patricia.