La Strasbourgeoise (FR)

Chapitre 24 : L'enterrement

Madame Müllers s'était évanouie et Hans, lança l'arme de son frère avant de le prendre dans ses bras. Il essaya de stopper l'hémorragie en posant sa main sur le front d'Alexander. Thibault se rapprocha à son tour s'appuyant sur sa béquille. Il tomba en larme, devant le sourire de sa petite sœur, la tira vers lui, et la colla contre son torse. Comme il fessait durant leur enfance, Thibault berça sa sœur et la supplia de lui pardonner de n'être pas rentré. Claire qui avait aidé Madame Müllers à se reprendre, elle alla à coté de son amie.

- 12h00.

- De quoi 12h00 ? Demanda Thibault.

- Elle s'est faite fusillé à midi. Elle posa sa main sur l'épaule du grand jeune homme. Je suis tellement désolé, Thibault. Elle lança son regard vers Alexander. Il a tous fait pour essayer de la sauver.

- Oh mon dieu... Thibault fonda en larmes.

Monsieur Müllers était rentré le lendemain du drame. Il avait reçu une lettre de ses supérieurs, lui annonçant la mort de son fils et de sa future épouse.

Thibault s'était acheté une attèle en bois, Claire et lui s'étaient beaucoup rapprochés, elle lui racontait comment elles avaient vécu la guerre. Et quand à lui, Hans s'était fait à l'idée qu'il ne serait plus jamais comme avant.

2 juin 1918

Mr Dupont était assis sur le lit de sa défunte sœur, son regard était perdu dans le vide. Son meilleur ami arriva, mis son unique main sur l'épaule de celui qu'il avait toujours considère comme un frère et s'asseya à coté. Ils restèrent là pendant une bonne heure, ce fut Monsieur Müllers qui vint les ramener à la vraie vie.

Ils avaient beaucoup souffert, c'est Hans qui avait trouvé son meilleur ami, la jambe sectionné par un éclat d'obus. Il avait ordonné de soigner et d'en faire juste un prisonnier. Ils s'étaient enfuit pour éviter une mort certaine, malheureusement ils avaient tous les deux perdu une partie de leur corps. Et comme tous les soldats de cette grande guerre, une partie de leur âme.

15h00

Le dernier prêtre de la ville avait accepté de venir faire l'enterrement au Manoir des Dupont. Il avait expliqué à Thibault que se serais un honneur des les unir avant leur derniers voyages. Les deux amis avaient décidé, avec la permission de Monsieur Müllers de couper et déraciner la haie qui séparé les deux propriétés.

Mesdames Müllers et Tonne avaient lavé les deux corps pendant que Messieurs Müllers et Thibault s'étaient occupés des cercueils et des hostilités. Claire avait choisi la robe d'après les avis de son amie, une très jolie robe blanche, avec des jolies fleurs bleus. La jeune fille l'avait maquillé. Elles avaient tous fait en œuvre pour que le mariage soit parfait.

Alexander avait son uniforme de cérémonie. Il avait été rasé et ses cheveux avaient été coiffés. Mademoiselle Tonne lui avait mis une petite rose dans les mains et pour Laure un petit bouquet de rose blanche et de violette. On aurait pu croire à un enterrement de jeunes mariés, venant de se mourir le jour de leurs noces. C'était à la fois très touchant et très triste.

Beaucoup de monde avait été invité pour la cérémonie. Madame Dupont, avait accepté de faire le voyage de Nancy jusqu'à Strasbourg malgré son indifférence pour cette ville. C'était une très grande dame, bien habillé. Ses cheveux blancs brillaient presque au soleil et portait une canne en chêne avec un pommeau en or massif. Cette canne lui provenait de son grand père à elle, un grand noble. Elle n'aime pas l'Alsace. Il arrivait de dire que cette région portait malheur à qui y habite. D'autant plus après les tragiques événements.

17h00.

Les deux jeunes hommes, descendirent les cercueils dans la terre. Ils placèrent Laure entre sa mère et Alexander.

La pluie avait commencé à tomber, quand Thibault plaça une rose rouge sur la tombe de sa sœur. Il invita ensuite les invités à se réfugier dans le Manoir des Dupont.

Durant toute la nuit, ils offrirent aux deux jeunes défunts un hommage grandiose, en organisant une somptueuse réception pour leur mariage au delà de la mort.