Chapitre 9

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Point de vue Lui

19h50

Dans dix minutes, leurs vies vont basculer, ainsi que leurs futurs. 

Est ce que demain il fera soleil ? 

Est ce que mon grand-père m'en voudra d'être parti ? 

Est ce que mon petit frère trouvera que je suis un horrible grand frère ?

Est ce que mes parents seront enfin que j'existais ? 

Est ce que mon chanteur préféré fera de nouvelle musique ? 

Est ce que ma série que j'adore fera d'autre saisons ? 

Est ce que Charlie pourrait vivre avec un autre secret encore plus lourd ? 

Est ce que demain sera meilleur ? 

Je me pose ces questions dont je ne connaîtrais jamais les réponses. 

Nous sommes rentrés dans cette forêt depuis de nombreuses minutes et je ne vois pas où est le mal. C'est comme un endroit paradisiaque mais vide. Il ne fait pas encore tout à fait nuit, donc nous pouvons encore apercevoir la hauteur des arbres imposants. Par moment, des oiseaux chantent, des bruits de feuilles font peur à Charlie, la forêt reste un endroit calme. 

Il ne fait pas froid, malgré ce nuage de pluie au dessus de nous, le temps est chaud, le temps est doux. 

Bizarrement, je n'ai pas faim. Je n'ai pas le temps de penser à tous ces petits détails. 

- Alec, je suis désolé admit Charlie

- Oh mais, désolé de quoi ? 

Nous sommes allongés, elle est dans mes bras. Sous son nuages de pluie, j'ai l'impression que je suis en sécurité, que rien ne me m'atteindre. Rien. 

- Désolé d'arriver soudain sur ta route, te la bloquant au passe. Désolé, d'avoir rendu ta vie si triste. Et..et...

Elle se crispe, elle sert mon pull. D'ailleurs, je tiens à ce pull. Il est mon préféré. Nous avons tous un pull ou autre habit qui nous tient à cœur, bah moi, c'est celui-ci. 

- Tu as mal plus que d'habitude ? je lui demande

- Oui, mais c'est parce que c'est toi. Tu es tout prêt, la douleur est alors plus ancrée en moi. C'est terrible. Désolé, mais je ne vais pas pouvoir vivre sans toi. 

Et je regrette de ne pas pouvoir vivre avec elle. 

- Pourquoi tu dis ça ? 

- Oublie s'il te plait. 

Elle ne parle plus. L'heure est proche. 

C'est bizarre. Ce matin lorsque que je me suis réveillé, je n'avais pas pensé à ma vie. Je me suis levé, déjeuné, habillé, brossé les dents. Une vie normal pour un garçon normal. Mais au fond, peut-être qu'aucun de nous n'est normal. 

Nos destins sont tous différents, nos matins le sont aussi. 

Enfin bref, je suis allé au lycée, sans arrière pensée, sans me dire qu'un instant à l'autre je pourrai tomber sans plus jamais me relever. 

Je me m'y a penser à mon grand-père, mon frère. 

Mon grand-père, il a toujours été là pour moi quand je pensais que le monde ne m'avait pas offert des parents merveilleux. Mais c'est lui qui m'a offert mes cadeaux d'anniversaires, mes cadeaux de Noel. C'est lui qui a supporter ma crise pour mon entrée au collège, puis mon entrée au lycée. C'est lui qui m'a écouté lors de mon premier émoi amoureux. C'est lui qui m'a dit que j'avais l'âge de conduire, c'est lui qui m'a dit de ne pas fumer. C'est lui qui m'a dit et moi je n'ai fais que de l'écouter. 

Il va me manquer. Terriblement. Grand-père, je sais que tu ne m'entends pas mais je t'aime. Tu es la personne la plus belle au monde. Mamie avait de la chance d'avoir connu quelqu'un comme toi. Merci d'avoir était là quand mes larmes coulaient, de m'avoir offert ce grand lit, de m'avoir permis de croire à un avenir meilleur. Je voudrais que tu saches que je ne serai pas le Alec d'aujourd'hui sans toi. Je voudrai que tu saches que même là-haut je vais sourire car c'est ce que tu m'a appris à faire de mieux. Je vais sourire en pensant à toi. Et un jour, dans très longtemps, je sais que tu vas me rejoindre. Là, on pourra sourire à nouveaux tous les deux. 

Mon petit frère, quand mes parents se disputaient, il se réfugier dans sa chambre. Il a passé son enfance seul, peut-être même plus seul que moi. Quand nous sommes arrivés chez mon grand-père, je me suis rendu compte qu'il ne devait plus être seul, que j'étais son grand frère, que je devais être là. Il est tellement adorable, il a douze ans. Ce gamin sera intelligent, ce gamin aura un avenir meilleur. Sa présence était la chose la plus précieuse que j'ai eu ses dernières années. Noam, il s'appelle Noam. 

Noam, si tu m'entends, sache que ce matin quand je t'ai réveillé, je n'avais pas cette intention de partir. Je pensais même que samedi nous aurions pu jouer au terrain de foot rien que tout les deux. Mais toi, continu de jouer, continue d'émerveiller ce monde avec ton sourire. Soit heureux, ne m'en veux surtout pas. Dans le ciel, je trouverai le moyen de te guider, de t'aider. Prends soin de papy, ne soit pas coquin avec lui comme tu aimes le faire. Soit sage. Reste toi même quoi qu'il arrive. Au revoir Noam, ton sourire se traduit par le rayon de soleil qui s'illuminera sur ta vie. Je t'aime petit frère. 

Je fais mes adieux seul, dans ma tête. J'ai envie de les revoir une dernière fois. 

Qu'ils vont me manquer. 

Je regarde Charlie. Et j'ai envie de connaître quelques réponses qui me trottinent dans la tête. 

- Dit Charlie, tu prends quoi au petit déjeuné ? Que lis-tu le soir avant de t'endormir ? 

La fin reste proche. 

Alors, que pensez vous de l'histoire de ces deux jeunes personnages ? 

NeverSNever, 

Nuage de pluie - TerminéeWhere stories live. Discover now