John Murphy » The 100 AU

Virilité

   Karma oblige, c'est finalement moi qui ait dormi pendant tout le reste du trajet. Je me suis seulement réveillée quand j'ai cru me retrouver au plein milieu d'un tremblement de terre, mais ce n'était en réalité que le chemin très pittoresque que le bus est en train d'emprunter. Des arbres qui nous entourent et des petits bungalows à côté desquels nous passons à très faible allure, j'en déduis que nous sommes presque arrivés à destination. Mon intuition se confirme lorsque je vois Kane se lever et demander le silence.

- Restez assis pour l'instant, restez assis. Bien. Comme vous l'avez vu aux autres voitures, on n'est pas les seuls sur le terrain de camping, donc comportez-vous de manière civilisée dès maintenant, je vous prie. Concernant les bungalows, il y a dix places à l'intérieur de chacun et nous vous laissons la liberté de choisir vos colocataires - filles et garçons séparés, cela va de soi. Pour les sanitaires, il y a deux installations qui sont communes à tout le camping, ce qui veut de nouveau dire que vous les partagerez avec les familles qui sont en vacances ici et il est hors de question que je reçoive la moindre plainte parce que vous avez fait trop de bruit ou je ne sais quoi, compris? Bien. En ce qui concerne vos bagages,...

   Kane a continué son explication jusqu'à ce que le bus s'arrête finalement. Une fois le troupeau descendu et chacun réunit avec sa valise, les groupes commencent à se former et je me suis retrouvée avec Raven, Harper, Clarke, Octavia et cinq autres filles dont les prénoms m'échappent. Je me dévoue pour aller demander la clé d'un bungalow à Kane, qui me tend la numéro 84. En passant, je ne peux m'empêcher de chercher nerveusement Murphy du regard en espérant qu'il ait eu autant de chance que moi, mais je ne le vois nulle part.

   Le bungalow 84 est, comme son nom l'indique, un bungalow qui a dût être rénové pour la dernière fois en 1984. Cinq lits superposés sont dispersés dans ce qui fait plus penser à une boîte en carton qu'à une véritable chambre. Pas d'armoires, pas de toilettes, mais pour cela on a une superbe kitchenette qui ne va probablement pas nous servir une seule fois.

- Au moins, ça veut dire qu'on a l'eau courante et l'électricité, dis-je en essayant de sonner la plus convaincante possible.

   Harper hoche perplexement un sourcil et va ouvrir le petit robinet à moitié rouillé. D'abord, un grondement se fait entendre dans la tuyauterie puis le manche crache une sorte de liquide verdâtre qui semble en effet avoir connu de meilleurs jours.

- Sans vouloir te vexer, Ava, mais je lui fais pas trop confiance à ton eau. Mais si tu veux nous prouver qu'elle est potable, libre à toi de la goûter.

- Oh non merci, je n'ai pas trop soif tout à coup.

   Alors que nous étions en train de déballer nos affaires, trois coups ont retentis contre la porte d'entrée que j'avais laissée ouverte pour aérer un peu. Jasper est apparu dans l'entrée quelques secondes plus tard.

- Jasper, tu sais ce que ça veut dire, filles et garçons séparés?

- Doucement, Raven, je ne suis pas venu commettre un crime contre l'humanité. Pour être exact, c'est Kane qui m'envoie pour vous demander si vous voulez venir avec à la mer.

- A la mer? On est à Madrid, Jasper! Il n'y a pas de mer ici!

- J'ai dit mer? Bon, tu as raison, ce n'est pas vraiment une mer - Kane a dit que c'était une genre de piscine naturelle, une sorte de lac aménagé? Dans tous les cas, apparemment il y a une plage, de l'eau, ce genre de trucs. Et comme on a le reste de la journée de quartier libre, d'autres groupes ont prévu d'y aller et du coup, comme je suis quelqu'un de très gentil, je me suis dit que vous voudriez peut-être aussi venir avec. C'est juste à dix minutes à pied d'ici.