Chapitre 7

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Agatha fouilla les tiroirs et ses recherches n'étaient pas fructueuses. Chaque papier trouvé était écrit en russe. Elle se laissa tomber contre le dossier du fauteuil en jetant un coup d'œil à Rov qui avait fini par s'endormir. Elle se pinça les lèvres en fixant l'ordinateur portable fermé. La tentation de l'ouvrir était trop forte, Agatha l'ouvrit et l'alluma. Naturellement, à son plus grand désarroi, celui-ci était muni d'un code. Elle souffla en posant son front contre le bureau.

— Et bien ? Mademoiselle Kristy en voilà des manières.

Agatha hoqueta en se levant d'un bond. Elle frissonna immédiatement lorsqu'elle le découvrit devant l'entrée de la porte, mains dans les poches, le regard sévère.

Elle mit ses mains dans le dos et soutint son regard.

— Vous m'avez conseillé de chercher vos cadavres alors c'est ce que je fais. Dit-elle en haussant les épaules.

— En effet, mais c'était de l'ironie. Vous n'aviez aucun droit de fouiller dans mes affaires personnelles. Gronda-t-il en s'approchant les yeux noirs de colère.

Agatha s'éloigna du fauteuil alors qu'il rassemblait ses papiers en désordre par sa faute.

— Je suis désolé, je voulais juste découvrir qui vous étiez.

Il tapota ses feuilles les remit en place en la foudroyant du regard.

— Pourquoi ne pas demander au lieu de fouiner ?

Elle baissa les yeux.

— M'auriez-vous dit la vérité ? Lança-t-elle en le défiant du regard.

Il garda le silence, toujours énervé.

Puis il s'approcha, silencieux, mains dans les poches.

Quel homme ! Songea-t-elle en sachant pertinemment qu'elle ne sortirait pas indemne de cette conversation.

— Mon père était un mafieux.

Agatha réprima une expression d'horreur et resta immobile alors que son esprit lui dictait de courir à toutes jambes.

— Il a été abattu en 2011, parce qu'il avait refusé de se rendre. Reprit-il sans la moindre émotion dans la voix. Je n'ai pas de mère puisque cette dernière est partie le jour même de ma naissance.

Cette fois-ci, Agatha ressentit une vive douleur lui serrer le cœur. Son élan de pitié n'était pas au goût de l'homme.

— Ensuite j'ai fait ma vie et voilà où cela m'a mené. Dit l'homme d'une voix rauque en faisant référence à sa villa.

D'un dernier regard réprobateur, il s'éloigna et retira sa veste noire.

— Vous voulez savoir si je suis un dangereux mafieux ? Et bien la réponse est non. Suis-je dangereux ? La réponse est oui.

Agatha s'entoura de ses bras pour faire passer ses tremblements.

— Il y a des armes planquées un peu partout dans la villa. Reprit-il en revenant vers elle.

— Je n'ai pas la moindre envie de découvrir la suite de vos récits monsieur Ivankov. Parvint-elle à dire alors qu'il fixait sa bouche sans vergogne.

Sa peur se mêla à un sentiment étrange et qui n'avait pas du tout sa place dans un moment pareil. Elle s'imagina soudain qu'il la prenait dans ses gras bras musclés, l'obligeant à la soumettre à sa volonté. Quelle folie ! Se maugréa-t-elle intérieurement en repoussant cette pensée très loin dans sa tête. Ce n'était pas un homme bon, et Agatha commençait sérieusement, à regretter d'avoir accepté son aide.

— C'est bien ce que vous vouliez non ? Connaître la vérité ?

— Ou..oui mais ça suffit. Maintenant je vais rentrer à Seattle.

Il posa sa main sur le mur, l'empêchant de passer.

— Vous n'irez nulle part.

Agatha réprima son trouble en battant des cils. Une vague de panique la submergea.

— Vous n'avez aucun droit de me garder ici. Dit-elle pour seule défense.

Il était si sérieux qu'elle en perdit son souffle.

— Nous sommes liés à présent.

Les yeux révulsés, elle leva au plus haut sa tête, les jambes tremblantes.

— Et pourquoi ?

— Penelope, votre amie s'est entichée d'un certain Nicolaï Stavovich. C'est un petit bandit, qui sait si faire avec les femmes.

Agatha retint son souffle.

— Alors elle est en danger ?

— Non. Seulement idiote. Dit-il avec dédain. L'homme que j'ai mis sur le coup l'a vu sortir d'un restaurant sourire aux lèvres.

Incrédule, elle se toucha le front.

— Alors où est le problème ?

Il se redressa et se recula d'elle.

Apollon considéra la jeune femme avec un trouble qui l'affectait plus qu'il ne l'aurait voulu. Il ne supportait plus de la voir pâlir à chaque fois qu'il ouvrait la bouche.

— Le problème c'est que dans peu de temps elle se rendra compte qu'elle a fait une erreur et vous suppliera de venir la chercher.

Apollon marqua une pause.

— Et vous petite idiote, vous irez tête baissée sans prendre en compte le danger.

Elle s'indigna silencieusement de sa remarque brutale mais nécessaire.

— Ces petits bandits vous verrons comme un délicieux repas et ne feront qu'une bouchée de votre petit minois.

Apollon fut enfiévré par son regard horrifié. Oui il lui faisait peur, mais c'était la seule façon qu'il avait trouvée pour lui faire ouvrir ses grands yeux bleus.

— Alors que suggérez-vous ? Demanda-elle en proie à la panique.

— Restez avec moi, jusqu'à ce qu'elle vous appelle et je me chargerai de la ramener.

Elle hésitait, le regardait avec un œil soupçonneux. Longtemps sans femme, Apollon ne parvenait plus à réfréner son désir qu'elle éveillait en lui. C'est avec une tempête d'émotions incertaines qu'il glissa une main dans sa couronne de nattes.

— Vous êtes venue à moi et pour une raison troublante, vous m'avez fait confiance. Alors à vous de choisir Agatha. Restez avec moi, un milliardaire, fils de mafieux, qui vous assure la sécurité ? Où partir et attendre que votre amie se réveille, et vous attire dans un guêpier, où des pervers narcissiques att...

— Arrêtez ! Souffla-t-elle pâle comme un linge. Je reste avec vous, ça suffit arrêtez de me faire peur !

Apollon radoucit son visage, conscient de l'avoir terrorisée.

Elle expira en se retournant, lui exposant son cou fin et délicat. Il se comportait comme un véritable casanier, un homme des cavernes.

— Donc, je reste ici jusqu'à ce que mon amie retrouve la raison. Conclut-elle d'une voix empreinte d'angoisse.

— Oui, sous ma protection.

Il insista sur ce mot, car il ne voulait pas qu'elle pense que son passé faisait de lui un monstre. Même si en cet instant, Apollon avait eu la désagréable sensation d'être comme son père.

Elle se retourna avec un sourire crispé suspendu aux lèvres.

— Pourquoi faites-vous cela pour moi ? Après tout on ne se connaît pas. Et vous n'êtes pas du genre à vous encombrer d'une femme.

Sauf quand celle-ci éveille en lui une fougue sauvage qui le dévore. Pensa Apollon intérieurement.

Fascinée par un milliardaire Tome 1 ( Russian Mafia )Where stories live. Discover now