5. Lâche ma sœur, sale ordure !

2.6K 245 55
                                    

Il écrasa ses lèvres sur les miennes. Terrifiée de ses intentions, je tentai de me dégager, mais il était bien trop fort. Il m'immobilisa contre son corps, et m'ouvrit la bouche de sa langue. Sans réfléchir, je lui mordis violemment la langue. Le goût du sang envahit ma bouche, et il écarta brusquement son visage du mien en jurant :

« - Petite garce ! Je vais t'apprendre ! »

Il plaqua sa main sur ma bouche pour m'empêcher de crier, tandis que son autre main s'immisçai sous mes jupes et jupons. Je m'agrippai à son poignet, les yeux écarquillés, pour tenter de l'enlever de ma bouche. J'entendis un bruit de déchirement. La dentelle d'un de mes jupons avait été arrachée par ses mains, qui se frayaient un passage jusqu'à mes cuisses. Je me débattis, ruant pour tenter de lui échapper. Je ne voulais pas qu'il me touche ! Pas lui !

Brusquement, il m'attira à lui pour m'immobiliser, et m'entraîna loin de la porte. Terrifiée, je tentai de résister, mais il était trop fort pour moi. Il semblait me maîtriser avec une facilité effrayante. Sa voix amusée me chuchota à l'oreille :

« - C'est que tu es moins docile que les autres nuits... Je vais arranger cela, ne t'inquiète pas mon ange. »

Je voulais lui hurler de me lâcher, appeler Geoffroy pour qu'il ne m'aide, mais j'étais bâillonnée. Où était Geoffroy ? Il m'avait promis de ne pas me laisser seule ! Il avait promis de rester avec moi !

Je fus brusquement jetée sur un lit. Avant d'avoir pu hurler ou me débattre, Philippe avait de nouveau plaqué sa main sur ma bouche. Il immobilisa mes bras, et se plaça au-dessus de moi, me dominant de sa stature, comme Louis aimait le faire. Il se pencha vers moi, me susurrant avec un sourire faussement tendre :

« - Voyons, calme-toi, ma douce Charlotte... Lottie... »

A l'entendre prononcer mon surnom, je me figeai. Il savait tout. Mes yeux s'emplirent de larmes. Il était trop fort pour moi. Louis n'était pas là pour me sauver.

Philippe tira sur mon corsage, en arrachant la dentelle. Mon corps fut collé contre le sien. Et brusquement, je sentis sa main remonter sur mes cuisses. La terreur me donna la force de me débattre de nouveau. Il m'immobilisa avec facilités, mais je mordis brutalement sa main. Il gronda un juron, et resserra son étreinte sur mon corps. Mais il enleva sa main de ma bouche. Aussitôt, je hurlai :

« - Geoffroy ! Geoffroy, je t'en prie !

- Tu peux crier, mon ange. Il y a peu de chances qu'il ne t'entende. A l'heure qu'il est, il doit être occupé à parlementer avec des connaissances... Peut-être ne réussira-t-il pas à entrer dans ces appartements. »

Il pressa sa manche de veste contre ma bouche pour me faire taire. Je croisai son regard sombre, dans lequel brillait une lueur d'amusement. Cette ordure s'amusait. Des larmes roulèrent sur mes joues. Je lui demandai malgré sa veste, la gorge nouée par les sanglots :

« - Pourquoi... »

Il enleva sa veste pour agripper ma mâchoire, un sourcil haussé :

« - Pourquoi ? Oh, mais voyons... Tu me semblais bien plus intelligente, ma douce Charlotte... »

Athénaïs. Cela ne pouvait être qu'elle. Elle était prête à tout, y compris à me livrer à un homme sans scrupule. Mon cœur se serra brutalement devant sa détermination. Elle m'avait livrée à un homme, lui avait révélé tous mes secrets, et...

« - Et je peux faire de toi tout ce que je veux... N'est-ce pas une formidable récompense, pour ce petit service rendu ?

- Laissez-moi ! Lâchez-moi sale monstre ! »

Deux sœurs pour un roi (Tome 2) ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant