The sound of silence (Tome 2) ✅

5. C'est une option envisageable, en effet...

« - Mais je vous ai déjà dit que je refusais d'épouser cette anglaise ! »

J'en avais assez des jérémiades de mon frère ! Nous étions, encore une fois, de retour dans la grande salle du conseil. Mes parents tentaient, encore une fois, de convaincre Louis de se marier, et il refusait. En soupirant d'ennui, je me renfonçai dans mon siège. Mes pensées dérivaient toutes vers Titania. Je l'avais laissée endormie, et avais pris soin d'écrire un petit mot pour lui expliquer mon absence. Il me tardait de la revoir.

Ma mère attira mon attention en ramenant sa main vers la mienne, son air intrigué sur le visage. Je tournai mon visage vers elle, lisant une question sur ses lèvres :

« - Tout va bien ?

- Oui. »

Mon frère eut un regard courroucé pour moi, comme s'il m'en voulait de ne pas être totalement attentif à ses caprices d'enfant. Mon père s'énerva :

« - Louis, nous ne te demandons pas d'aimer cette jeune femme, mais de l'épouser !

- Mais pourquoi est-ce à moi de l'épouser ? Pourquoi pas Côme ? »

Je sursautai, avant de secouer la tête, les yeux écarquillés. Je ne voulais pas ! Ma mère fronça les sourcils :

« - C'est une option envisageable, en effet... Elle pourrait également convenir à un prince héritier. »

Je crus plonger dans un cauchemar. Je ne voulais pas me marier, je l'étais déjà ! Ma respiration se heurta, et j'enfouis mon visage dans mes mains, les larmes aux yeux. Qu'allais-je faire ?! Et si jamais cela se réalisait, qu'allait devenir Titania ? Une main se posa sur mon épaule. J'essuyai discrètement mes pleurs avant de relever la tête. Mon frère me fixait, l'air satisfait et méprisant, tandis que mon père regardait distraitement par la fenêtre. Isabelle, ma mère, avait son regard inquiet posé sur moi :

« - Ça ne va pas ?

- Je... Dois r-respirer ! »

Sans réfléchir davantage, je me levai brutalement et me précipitai hors de la pièce. Je ne voulais pas ! Comment pouvais-je faire pour éviter ce mariage ? Maudit soit mon frère, qui avait formuler cette hypothèse !

Je dérapai devant l'entrée de nos appartements, et m'engageai en courant dans les sombres couloirs, sans vérifier si personne ne me suivait. Je comptai machinalement le nombre de mes pas, et tendis la main pour pousser le battant. Sans m'arrêter, j'ouvris la porte de notre chambre, et m'arrêtai en voyant Titania, assise dans un fauteuil, devant la fenêtre. Eperdu, je me jetai à ses pieds, enserrant ses jambes de mes bras. Je pressai mon visage mouillé de pleurs contre ses genoux, laissant de violents sanglots me secouer. Un instant surprise, elle enserra ma tête de ses bras, me caressant doucement les cheveux. Je sentais son souffle près de mon oreille, signe qu'elle me murmurait des paroles apaisantes. Lentement, je cessai de pleurer, mais restai agenouillé à ses pieds. Je ne voulais pas la lâcher, je ne voulais pas la quitter ! Elle releva mon visage vers le sien, essuyant mes joues avec une moue inquiète. Je bafouillai, ne voulant surtout pas lui en parler :

« - Ce... R-rien. Angoisses. »

Titania haussa un sourcil peu convaincu, mais finit par acquiescer. Son beau visage s'illumina d'un sourire quand elle prit mes mains pour les placer sur son ventre. Je sentis aussitôt plusieurs petits coups sous mes paumes, et souris tendrement, repoussant le chagrin qui m'envahissait. Elle avait le don de m'apaiser. Je vis ses lèvres bouger :

« - Préfèrerais-tu une fille ou un garçon ? »

Surpris par cette question, je réfléchis un court instant avant de répondre :