9. Je te souhaite un très bon anniversaire !

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Je sentis Titania bouger à mes côtés. Elle repoussa les couvertures, et sortit du lit. Aussitôt, malgré l'écrasante fatigue que je ressentais, j'ouvris les yeux, paniqué. Qu'avait-elle ? Un instant, je crus revivre mes cauchemars, dans lesquels une sombre silhouette, que je reconnaissais comme étant celle de mon oncle, faisait irruption dans la chambre avant de se jeter sur elle, et la tuer. Mais en la voyant, malgré la pénombre, près du berceau de notre fille, j'eus un grognement de soulagement, et plaquai une main sur mon cœur qui battait la chamade. Je restai un instant à la fixer, pour m'assurer qu'elle allait bien, puis soufflai. Je me rallongeai, remontant les draps sur moi, et fermai les yeux.

Après un long moment, je sentis un chaud froid se coller contre le mien. J'étirai un sourire amusé, et attirai à tâtons Titania à moi. Elle se blottit contre mon flanc, embrassant doucement mon cou avant de laisser reposer sa tête sur mon épaule, entourant ma taille de ses petits bras. Je tournai lentement la tête vers elle, faisant l'effort d'ouvrir les yeux pour lui demander :

« - Juliette... Va b-bien ? »

Elle colla sa bouche contre la mienne pour que je comprenne sa réponse :

« - Oui. Elle avait faim. Tu peux te rendormir. »

Rassuré, je refermai les yeux, la serrant plus contre moi. Depuis deux semaines, j'avais appris à enfouir la déception au fond de mon cœur. Je ne pourrai jamais entendre Juliette pleurer, ne pourrai jamais laisser Titania dormir et m'occuper de notre fille. Et c'était comme cela, je n'allais rien pouvoir y changer. Je voyais bien que cela faisait plaisir à la brune que je ne sois pas triste, et je ne voulais pas lui dire que je ressentais toujours une pointe de tristesse lorsqu'elle se levait la nuit.

Je sentis soudain des lèvres se déposer doucement à la base de mon cou, et un soupir amusé m'échappa. Je ne savais comment, mais elle parvenait toujours à percevoir mes changements d'état d'esprit. J'articulai difficilement :

« - Je vais b-bien. »

En réponse, je sentis sa bouche se poser sur la mienne. Je remontai ma main pour agripper sa mâchoire en répondant à ses baisers, regrettant de ne pouvoir la faire mienne de nouveau. Je sentais son corps pressé contre le mien, et nous fis soudain tourner pour être au-dessus d'elle, laissant un instant ma passion prendre le dessus sur moi. Je sentais ses rires vibrer contre mes lèvres, et cessai de l'embrasser pour enfouir mon visage dans son cou. Je respirais à plein nez sa douce odeur, tandis qu'elle me serrait fort dans ses bras. Elle parsemait ma nuque de baisers, alors je grognai, lui signifiant d'arrêter. Si elle continuait, j'allais finir par lui arracher sa chemise. Docilement, elle appuya sa tête contre la mienne, pendant que je resserrais mon étreinte autour de sa taille.

Je sentais les doigts de Titania caresser doucement mon dos, dessinant sur ma chemise des arabesques rassurantes. J'adorais quand elle faisait cela, je me sentais alors si... Aimé. Elle me murmurait des choses à l'oreille que je n'entendais pas, mais étonnamment, cela m'apaisait. Je pris soudain conscience que depuis la naissance de Juliette, je n'avais pas eu une telle occasion de me détendre. Normalement, nous passions toute la journée auprès de notre fille, puis nous nous couchions. Cela faisait longtemps que Titania ne m'avait pas pris ainsi dans ses bras, qu'elle n'avait pas été aussi tendre. Et rapidement, bercé par sa respiration régulière je sombrai dans un néant paisible.

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J'émergeai doucement de mon sommeil, éveillé par des lèvres qui embrassaient tendrement ma tempe. J'ouvris un œil, et le refermai bien vite à cause de la lumière. Je sentis quelque chose vibrer contre moi, et devinai malgré ma fatigue que c'était Titania qui riait. Sa gorge devait être appuyée contre mon épaule. A l'aveugle, je levai la main pour caresser ses cheveux, et la sentis se presser contre ma paume, comme si elle savourait mon contact. Elle vint se blottir dans mes bras, enfouissant son visage dans mon cou. L'une de ses douces mains vint se loger tout contre le côté de mon visage tandis que je la serrai contre moi avec tendresse. Les yeux fermés, je passai mes doigts dans sa longue chevelure, humant avec délice son délicieux parfum. Elle embrassa doucement ma peau, avant de bouger pour se lover un peu plus contre moi. Une douce quiétude m'envahit, et je lâchai un soupir heureux.

Mais soudain, brisant la magie de ce moment, Titania se redressa brusquement. J'ouvris aussitôt les yeux pour la voir se passer une main lasse sur le visage, et elle se leva pour allumer une bougie avant de prendre Juliette dans ses bras. En soufflant de frustration, je me levai à mon tour. Je ceinturai doucement sa taille, posant mon visage sur son épaule, et observai notre fille gigoter. Ses yeux verts, si semblables aux miens, papillonnaient sans relâche, observant la pièce avant de revenir se poser sur Titania et moi. Je levai un bras pour caresser doucement sa joue ronde et rose, le cœur gonflé de bonheur. Notre fille était magnifique. Jamais je n'avais réfléchi à mon futur, à mes potentiels enfants, car je ne pensais pas pouvoir trouver une femme qui m'aimerait comme Titania le faisait. Alors je n'étais pas déçu par Juliette, loin de là. Elle était le plus bel enfant sur terre.

Je me penchai doucement pour embrasser le cou de la brune, que je sentis frissonner contre moi. Elle tourna la tête vers moi, les sourcils froncés :

« - Non, pas maintenant ! »

Mais un éclat brillant dans ses yeux contredisait ses propos. En souriant, je pris Juliette dans mes bras, et vins me rallonger dans le lit. Titania ne mit pas longtemps à me rejoindre, se blottissant tendrement contre moi après avoir soufflé sur la bougie. J'embrassai le front de notre fille, la contemplant avec émotion. Je balbutiai :

« - Elle est... S-sublime. »

La pénombre m'empêcha de saisir la réponse de ma femme, qui déposa doucement ses lèvres sur ma joue avant de se rallonger à mes côtés. Je devinais qu'elle était honteuse d'avoir oublié que je ne pouvais pas l'entendre. Je caressai doucement la joue de Juliette, et marmonnai :

« - Dors, p-petite... »

J'embrassai son petit nez, et elle gigota entre mes bras. Je sentis Titania enrouler ses bras autour des miens pour soutenir notre fille, et elle posa sa tête sur mon épaule. Je restai un long instant sans bouger, et la sentis lentement devenir plus lourde, tandis que sa poitrine, pressée contre mon flanc, adoptait un rythme de respiration régulier. Apaisé par la présence des deux femmes de ma vie à mes côtés, je fermai les yeux, et sombrai à mon tour dans un profond sommeil.

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En me réveillant le lendemain matin, je perçus de l'agitation autour de moi. J'essayai difficilement de rassembler mes pensées en me passant une main sur le visage, et sentis des lèvres se poser rapidement sur ma joue avant que les draps ne bougent. J'ouvris les yeux, clignant des paupières à cause de la lumière, mais réussis à voir Titania se diriger vers le berceau de Juliette. Elle prit notre fille dans ses bras, et la berça doucement tout en se dirigeant d'un pas tranquille vers la porte. Le battant s'ouvrit, et j'aperçus Séraphine, qui prit notre bébé dans ses bras, avant de nous adresser un sourire attendri. Puis, elle referma la porte.

Titania se tourna vers moi, un immense sourire aux lèvres. Sans comprendre, je la regardai grimper sur le lit, se plaçant à califourchon au-dessus de moi. Elle articula, un air heureux et fière d'elle sur le visage :

« - Je te souhaite un très bon anniversaire ! »

Je fronçai les sourcils, avant d'ouvrir de grands yeux. J'avais oublié ! Et j'avais toujours un repas avec ma famille ! J'amorçai un mouvement pour me lever, mais elle appuya sur mes épaules pour m'empêcher de bouger, et parla à toute vitesse :

« - J'en ai parlé à Isabelle, et elle t'a laissé toute la matinée pour que je t'offre mon cadeau ! »

Je me détendis, mais gardai les sourcils froncés. Pourquoi avait-elle besoin d'autant de temps ? Je la vie rire devant mon air d'incompréhension, et elle tapa dans ses mains, excitée comme une puce :

« - Je t'avais dit que je t'offrirai un cadeau, n'est-ce pas ?

- Oui, m-mais... »

Je m'arrêtai, ne sachant que dire. Et sous mes yeux ébahis, elle retira lentement sa chemise, la jeta au sol, et ouvrit les bras :

« - Eh bien c'est moi, ton cadeau. »

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Hey !

J'adore Juliette hehehe, mais bon, vous deviez vous en douter ! xD

The sound of silence (Tome 2) ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant