7. Elle est entre de bonnes mains.

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Le nez enfoui dans le cou de Titania, je me réveillai doucement. Sa douce odeur me fit sourire, et j'embrassai tendrement sa peau avant de refermer les yeux. Mais je sentis des mains se poser sur mon épaule. Je sursautai, et me retournai brusquement, terrifié. Ce n'était que Séraphine, qui s'inclina avant de déclarer :

« - Votre famille vous demande. Un ambassadeur étranger arrive bientôt. »

Je sentis un grognement vibrer dans ma gorge. Je ne voulais pas assister à une stupide cérémonie ! Mais je n'avais pas le choix. A regret, je déposai mes lèvres sur la tempe de Titania, puis m'écartai, repoussant les draps pour me lever. Je pris un bout de papier, et écrivis soigneusement.

Titania, quand tu te réveilleras, j'assisterai sûrement à une cérémonie officielle. J'essaierai de revenir dès que possible. Je vous aime, toi et l'enfant.

Je déposai le papier sur l'emplacement vide du lit, et après un dernier regard pour son corps allongé, je quittai la pièce. Dans la garde-robe, je m'habillai, morose. Dès que j'étais éloigné de Titania, je me sentais affligé. Séraphine m'aida à m'apprêter, rectifia ma tenue, puis me sourit :

« - Vous êtes parfait. »

Je hochai la tête, les pensées ailleurs. En sortant de la pièce, je me retins d'aller embrasser une dernière fois la brune. Je détournai la tête de la porte de la chambre, et m'avançai dans nos appartements pour emprunter le sombre couloir. Après un signe de tête de Séraphine, j'en poussai la porte, et sortis au grand jour.

Les gardes s'inclinèrent devant moi tandis que j'avançai d'un pas pressé. Plus vite j'arrivai à cette cérémonie, plus vite je pourrai m'en éclipser. J'arrivai dans la cour d'honneur, et vis que toute ma famille était déjà là. Ma mère m'adressa un sourire de connivence, et je vins me placer à ses côtés, ignorant les regards méprisants de mon frère et de mon oncle. Le petit Armand, malgré ses deux ans, était là, accroché aux jupes de sa mère. En le regardant attentivement, je devinais que plus tard, il allait être un beau jeune homme. Il avait le front lisse, un nez retroussé, une fine bouche, et de beaux yeux bleus. Sa mère eut un sourire amical pour moi, avant de se détourner pour ne pas se faire réprimander par son mari.

Je piétinai, pressé que ce maudit ambassadeur arrive. Je sentis une main se poser sur mon bras, et tournai le visage vers ma mère. Elle articula soigneusement :

« - Il s'agit de l'ambassadeur anglais. Il vient pour vanter les mérites de Marie-Henriette, afin d'espérer qu'elle épouse ton frère. »

J'acquiesçai, la remerciant du regard. Lorsque je reposai mon regard sur la cour, je vis au loin un défilé de carrosses arriver. Alors, je me redressai en priant pour que cela passe vite.

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Dans la salle du trône, debout à côté du trône de mon père, je m'ennuyais. J'avais si hâte de retrouver Titania que tout me paraissait long. Cet ambassadeur déblatérait sans fin sur les qualités de cette princesse anglaise, louant sa pureté, sa beauté etc. Je voyais du coin de l'œil mon frère faire mine de s'intéresser aux propos de l'anglais, mais son regard se promenait sur la pièce, et surtout sur les femmes présentes. J'étais sidéré par tant d'aplomb.

Soudain, l'ambassadeur s'inclina, et aussitôt après, mes parents se levèrent. Je retins un soupir de soulagement et amorçai un mouvement pour partir, mais mon père tapa dans ses mains :

« - Bien, maintenant, laissez-moi vous offrir de quoi vous restaurer. »

Il se tourna ensuite vers moi, le regard sévère :

The sound of silence (Tome 2) ✅Where stories live. Discover now