13. Alors on va sortir, et laisser papa s'habiller.

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Je me réveillai en sentant un poids s'écraser sur mon dos. En soupirant, je dégageai mes cheveux qui me tombaient sur les yeux, et me retournai. Aussitôt, un petit corps se blottit dans mes bras en tremblant :

« - Maman, cauchemar... »

Je me redressai en tenant Juliette contre moi, et lui caressai doucement les cheveux :

« - C'est fini, mon cœur. Je suis là. »

En deux ans, elle avait compris que c'était moi qu'elle devait aller voir si elle se réveillait la nuit, car Côme ne l'entendrait pas. Je sentais ses petites mains étreindre ma chemise, alors la serrait encore plus fort dans mes bras, et lui demandai à voix basse :

« - Dis-moi ma puce, de quoi as-tu rêvé ? »

Elle secoua la tête, et enfouit son visage dans mon cou :

« - Méchant, et... Et toi, et papa !

- Ce n'était qu'un mauvais rêve, c'est fini. »

Je l'écartai doucement de moi pour essuyer ses joues rebondies et humides que je devinais dans la pénombre, puis l'embrassai sur le front :

« - Tu veux rester dormir ici ?

- Oui ! »

Depuis quelques mois, elle avait une chambre pour elle seule, mais elle venait au moins deux fois par semaine se réfugier dans notre lit. Mais lorsque Côme et moi lui proposions de s'endormir avec nous, elle refusait.

Je me rallongeai, et elle vint se coucher tout contre moi :

« - Bonne nuit, maman.

- Dors bien, mon cœur. »

Je l'embrassai une dernière fois, puis l'enlaçai. Et rapidement, je la sentis se détendre, tandis que sa respiration se ralentissait. Elle s'était endormie. Je caressai doucement ses cheveux, et sentis soudain une main se poser sur la mienne.

En souriant, je tournai la tête pour recevoir un doux baiser, et entendis Côme me demander :

« - Tu vas bien ? »

Contre ses lèvres, je murmurai :

« - Elle a fait un cauchemar. »

En soupirant, il vint se mouler contre mon dos pour enlacer ma taille et celle de Juliette. Il embrassa encore ma nuque, mais resta silencieux. A son tour, il se rendormit rapidement. Un sourire m'échappa. J'étais si bien avec eux...

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Le lendemain matin, j'étais seule dans le lit. Je passai ma main sur le matelas, qui était tiède. Mes deux amours n'étaient pas levés depuis longtemps. Je m'étirai, mais alors que j'allais me lever, j'entendis un grondement. Ma peau devint moite, et je me plaquai une main sur la bouche pour retenir un gémissement horrifié. Et malgré les lourds rideaux, un éclair zébra la pièce. Un cri terrifié m'échappa, et j'enfouis ma tête sous l'oreiller en sanglotant. Le grondement étouffé du tonnerre me parvint. Je me recroquevillai encore plus, plaquant mes mains sur mes oreilles en pleurant. La terreur serrait brutalement mon cœur, m'empêchant presque de respirer. J'eus une plainte en entendant de nouveau le tonnerre, qui semblait se rapprocher de moi, comme pour me capturer toute entière.

Soudain, le lit s'affaissa sous un poids, et je fus brutalement tirée en arrière. En sanglotant, j'enroulai mes bras autour de ma tête, et je sentis une personne me serrer contre elle. Elle enleva mes bras, pour enrouler les siens autour de mon crâne et appuyer sur mes oreilles. Malgré mes pleurs, je reconnus l'odeur de Côme. Je m'agrippai à sa chemise en pleurant, me blottissant contre lui pour fuir l'orage.

The sound of silence (Tome 2) ✅Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt