5•

592 67 2
                                    

Apres cet evenement plus que perturbateur, je n'était plus que l'ombre de moi meme. Je ne vivais presque plus. Je n'allais pas en cours, je ne bricolais plus, je ne dessinais plus, je ne faisais plus rien de mes journées.
Je me levais, je me douchais, je mangeais à peine, puis je regardais des séries ou la télé normale. Puis je me recouchais. Tel était devenue mon train train quotidien.
J'évitais mes proches, mes amis, tout ceux qui se souciait de moi. Je n'avais pas vu mon pere depuis un mois. Il était passer me voir une fois mais je ne lui ai pas ouvert. Fab avait mes clés, et il venait tout les deux jours à la maison, mais je m'enfermais toujours dans ma chambre quand il passait. Je ne voulais pas le voir parce qu'il me connaissait mieux que quiconque et je savais que je ne pouvais pas lui mentir. Je savais que sa réaction quand j'allais lui dire la vérité, serait imprévisible. Il allait sûrement me forcer à rentrer chez moi, chez mon pere.
Karima et Diyé passaient aussi, meme souvent, mais je ne leur ouvrait jamais. Je ne voulais voir personne, j'avais pas envie d'expliquer mon absence, mon état, tout. Je preferait juste ignorer la situation.
En gros, ca faisait 2 mois que je n'avais aucun contact avec le monde exterieur. Je suis sortie une seule fois, et c'était parce que j'était à cours de choses à manger donc j'était obligée de faire le plein. Mais apres ca, j'ai complétement arreter de sortir. Je me suis encore plus enfoncée dans la solitude que j'aimais tant.
La seule personne à qui j'acceptait de parler, c'était Mohamed.
Depuis l'incident, il passait chez moi tout les jours, sans exceptions. Meme si c'était pour 15 minutes, il venait quand meme. Il ne me demandait jamais comment j'allais, il ne me posait jamais de question, il s'en tenait à me tenir compagnie, à me changer les idées. Des fois j'était execrable, super désagréable, insupportable mais il ne disais jamais rien. Il encaissais, puis changer de sujet. Je ne le réalisais pas, mais il m'aider en quelque sorte. Si j'avais continuer dans ma lancée, je serais sans doute devenue folle.
D'ailleurs, c'est lui qui a fini par me convaincre d'aller parler à mon frére. Il savait que je n'allais jamais le dire à mon pére, donc il m'encourager à au moins le dire à Fab.

- Tu ne peut pas rester comme ca eternellement. Regarde toi! Tu ne vie plus. Il faut que tu en parles.
- Et tu penses qu'en parler à Fab ca me fera du bien? Me rappeller de tout les détails?
- Oui. Ca te ronges de l'intérieur, c'est pour ca que tu es comme ca. Quand tu en parlera à tes proches, tu te sentira plus libérée et moins honteuse.
- Que est ce que tu en sais en fait? T'es psy peut etre.
- Pas besoin d'etre psy pour le savoir. J'utilises juste mon bon sens. Parle à Fabrice, Malika. Il faut que tu le fasses.
- Je suis pas prete, je sais meme pas comment lui dire.
- Si tu attends d'etre prete, tu ne le feras jamais parce que tu ne seras jamais prete. C'est des choses qui se font instantanément.
- Je sais pas, on verra bien. Pour le moment je suis bien comme ca.
- Et tu compte reprendre les cours quand?
- Je sais pas. T'es venu me faire chier aujourdh'ui c'est ca?
- Tu sais que tu risque de rater ton semestre?
- Je l'ai déjà rater, ca fais deux mois que je vais plus en cours, je sais meme pas ce qui se passe.
- Donc tu comptes rester dans cet appartement à te morfondre jusqu'à la fin de ta vie?
- Pourquoi pas?

À ce moment là, il a complétement changer de visage. Ca se voyait qu'il éssayait de se contenir. Mohamed c'est quelqun de calme alors le voir comme ca c'était un peu, choquant.

- Écoutes moi bien Malika. Écoutes moi bien parce que je ne vais pas me répeter. Ce que tu fais là, ca ne menera rien. Tu ne peut pas continuer à te lamenter sur ton sort. Oui, on t'a volé ton innocence, oui tu ne sais pas qui c'est, oui tu es en colére mais est ce que ca veut dire que tu dois mettre ta vie en suspens? Y'a plein de femmes qui ont était violées, qui sont peut etre dans un état pire que le tien, mais qui tiennent le coup. Je te connais assez maintenant pour savoir que tu es assez forte pour t'en sortir. Arretes de te lamenter sur ton sort, secoues toi et reprends ta vie en main. Sur ce bonne soirée, je repasserais demain.

Chronique de Malika • Le voyage interneWhere stories live. Discover now