5. Barbie

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Le lendemain matin, en entrant dans ma petite Fiat Punto rouge – enfin, rouge est un grand mot, le terme exact serait plutôt rose foncé aux reflets rouges – je remarque que monsieur Weber a bien lu mon message.

« T’as quel âge ? » trône sur mon pare-brise.  Je reste agréablement surprise. Ce geek a réussi à écrire à l’envers.

Bravo ! J’applaudis ! Bel effort !

J’actionne le bouton pour envoyer le lave-vitres, et effacer la petite question de mon cher voisin. Quand c’est soft comme ça, j’aime bien les chamailleries. Et je dois dire qu'Hugo est un bon joueur.
On aurait sûrement pu s’entendre s’il ne s’entêtait pas à me rendre la vie impossible.

Et même, s’il n’était pas si con, je pourrais même dire qu’il est plutôt pas mal avec ses faux airs de DiCaprio. Mais sa connerie le rend gigantesquement  moche.

En arrivant ce soir, je regarde une BMW blanche qui est en train de se ranger à l’emplacement numéro 12.
Nan mais c’est une blague ?  J’ouvre me fenêtre.

- Excusez-moi ! dis-je en direction de la voiture qui compte squatter. Mais c’est ma place !

Une blonde sort la tête de la voiture.

- T’as qu’à aller t’en chercher une autre. Je vais pas aller me garer à trois kilomètres pour te faire plaisir !

Oh putain  ! J’ouvre ma portière et descends pour arriver au niveau de cette pétasse blonde.

- Écoute Barbie ! C’est pas à moi d’aller me garer ailleurs.  Je suis chez moi ! Alors tu me vires ta caisse de là ou je l’éclate !

- Oh c’est bon ça va ! Pas la peine de s’énerver…

Si je m’énerve ! J’en ai raz le cul ! Ils me font tous chier ici !

Je regarde la pétasse blonde partir, puis gare ma voiture à SA place.

Une fois chez moi, j’allume la télé en mettant les clips et monte le son histoire de me défouler un coup. Je me dandine  sur le dernier tube du moment. De toute façon, je crois que même sur du JUL j’aurais pu me déchainer. 

On tambourine à ma porte.
Rohhhh !

- Perrine Thomas ! Ouvre cette porte !

Je baisse le son et me dirige vers l’entrée, essoufflée.

- C’est bon j’arrête, dis-je en ouvrant la porte.

- Y en a qui bossent là !  Avec ton bordel j’arrive à rien !  T’es pas toute seule ici !

- J’ai dit que j’arrêtais alors arrête de me gueuler dessus !

- Putain ! lâche-t-il en partant.

On dirait bien que monsieur Hugo a les couilles à l’envers.  Au moins, on est deux dans ce cas !

Faut que j’aille courir !  Ça sera plus efficace ! Et moins bruyant.

C'est ma place !Where stories live. Discover now