C'est ma place !

10. Friday night fever

Depuis la déclaration méga chelou d'Hugo cette nuit, j'ai peur de le voir. Ce matin en partant au boulot, je savais que je ne tomberais pas dessus. Mais ce soir, en arrivant chez moi, je croise les doigts pour que personne ne se soit garé à ma place. Je n'ai pas trop envie d'aller râler à la porte de mon voisin sachant les confidences qu'il m'a faite plus tôt.

Je suis rassurée lorsque je vois que ma place est vide. Je pousse un soupir de soulagement.

T'es débile ou quoi ? Il doit même plus se rappeler comment il est entré chez lui alors ses petites confessions...

C'est vrai, je suis totalement idiote ! Et puis, Hugo doit faire parti de ces mecs qui aiment tout le monde quand ils ont trop picolé. Et puis, pourquoi ça me perturbe ? J'en ai rien à foutre de Weber ! Mais à cause de ses conneries, je n'ai pas réussi à me rendormir !

Enfin ce soir, je vais tenter d'oublier l'épisode « Les confidences d'Hugo » avec mes copines. Soirée « Sexy Dance » entre meufs à la maison.

On va mater de la bonne tablette de chocolat !

Marie et Gaëlle arrivent vers 19h30. Au menu : chips, pop corn, glace et soda. Le régime parfait de la pauvre célibataire.
Déjà qu'on va reluquer Channing Tatum comme trois perverses en manque de sexe...

Faudrait peut-être que je me cherche un mec moi...

Alors que nous sommes déjà en chaleur devant la télé, de la musique affreusement forte résonne dans le couloir.

Putain, mais jamais il prévient ?

- Merde Perrine ! Va dire à ton abruti de voisin qu'il baisse le volume, râle Marie.

- Ouais, ouais, c'est bon, je vais y aller, dis-je résignée.

Je me lève du canapé sans conviction. Ce con va encore me remballer.

Ou te dire qu'il veut t'épouser... Rohhhh ta gueule Jiminy Cricket !

Je frappe à la porte plusieurs fois sans aucune réaction venant de l'intérieur.

Tu m'étonnes qu'ils n'entendent rien avec tout le bordel qu'ils font !

Bon allez, t'as des couilles ou pas ? Je pose ma main sur la poignée et ouvre la porte 13.
Oui j'ai des couilles bordel ! J'entre et tombe au milieu d'une vingtaine de personnes, quasiment toutes alcoolisées si j'en crois leurs comportements. Je scrute la pièce dans l'espoir de croiser un de ces potes que je connaisse.

- Oh mais c'est la jolie Perrine, lance une voix dans mon dos.

Je me retourne pour voir le bel associé de mon cher voisin. Magnifique !

- Nathan... où est Hugo ? dis-je poliment.

- Il est là-bas, dit-il en me désignant le couloir. Tu restes prendre un verre ?

- Non merci, dis-je en le laissant planté là.

Je trouve Hugo près de ce qu'il semble être la salle de bain.

- Hugo !

- Perrine ? Qu'est-ce que... Tu... Tu vas bien ?

- J'irai mieux quand tu feras moins de bruit, dis-je sèchement.

- Ouais, j'ai oublié de prévenir... Mais ça c'est fait comme ça. On a signé un gros contrat et...

- Je m'en tape de tes raisons ! T'es pas tout seul ici !

- T'es vraiment casse-couilles Perrine ! Au lieu de m'engueuler, tu veux pas prendre un verre et te détendre cinq minutes ?

- Tu vas voir si je suis casse-couilles !

Je me barre en trombe de l'appart' de « débilos ».
Là, je suis méga en pétard putain !

Il veut de la casse-burnes ? Il va en avoir !