☀Chapitre 6☀

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Mon amour,

Cela fait deux mois depuis ma dernière lettre et j'en suis sincèrement désolé mais il s'est passé tellement de choses ici que je n'ai même pas eu le temps de coucher des mots sur une lettre. Peut-être m'as tu écrit pendant ce temps et malheureusement je ne la lirai jamais. Je ne suis plus chez nous Jungkook, j'ai dû fuir et je déteste ça.

C'était un soir banal où l'air était glacial et où nos visages étaient gelés. Beaucoup de gens avaient déjà fui le village à cause de la famine mais nous étions encore une cinquantaine à garder espoir que la guerre serait bientôt fini. Je ne voulais pas quitter notre maison, c'était inimaginable pour moi. De plus, je n'avais plus de tes nouvelles alors je ne pouvais pas partir sans savoir comment tu allais. Nous étions  tous réuni sur la place du village pour nous partager le peu de nourriture que nous avions quand soudainement des horribles cris se sont fait entendre derrière nous. Puis le silence est revenu. Nous n'osions plus bouger, la peur nous pétrifiait. Je tremblais et j'ai fermé mes yeux de toutes mes forces en espérant disparaître. Mais un coup de feu s'est fait entendre et la personne à ma gauche est tombé en hurlant.

Nous avions tout fait pour fuir la guerre mais elle était quand même venue à nous.

Des soldats du nord ont jaillit du rue sombre où ils étaient cachés l'arme au poing. Mon cœur battait à la chamade : je ne voulais pas mourir. Je ne pouvais pas mourir maintenant. Est-ce que c'est ce que tu ressens à chaque fois que tu leur fais face mon tendre aimé ? Nous étions encerclés. Je me suis senti impuissant, tellement impuissant. Les femmes pleuraient et imploraient de la pitié tandis que les hommes essayaient de protéger les enfants. Les soldats nous faisaient reculer vers une barricade en nous menaçant avec leurs fusils. Nous ne pouvions qu'obéir. 

J'ai plongé mon regard dans celui du soldat du nord en face de moi. J'y ai lu du regret et de la honte. C'est la preuve qu'il n'y a pas de méchants dans cette guerre, nous sommes tous des victimes. Monsieur Choi m'a soudainement attiré vers lui en me murmurant à l'oreille de reculer vers les enfants et qu'il avait un plan. J'ai acquiescé, ma gorge était trop serrée pour qu'un mot s'en échappe. Je reculais lentement en essayant de ne pas attirer l'attention et j'ai vu du coin de l'œil que monsieur Choi faisait de même. Une fois derrière, il murmura une nouvelle fois au creux de mon oreille :

"Taehyung, je voudrais que tu passes de l'autre côté de la barricade. On te fera passer un maximum d'enfants et je veux que tu t'enfuis le plus loin possible d'ici avec eux. Hoseok t'accompagnera. Je te fais confiance mon garçon, je sais que tu t'en sortira."

Je ne me sentais pas capable de ça. Je me sentais tellement faible et misérable que je préférais mourir à cet instant. Mais le regard rempli de désespoir de monsieur Choi me fit changer d'avis, il avait raison. Les enfants devaient vivre. Je reculais encore jusqu'à ce que mon dos se cogne à la barricade et je vis Hoseok faire de même. Je ne le connaissais pas vraiment mais je savais que c'était quelqu'un de fiable. 

J'ai pensé à toi, ton visage ne quittait pas mon esprit. Je voulais te revoir, te serrais dans mes bras et pleurais la folie meurtrière de notre monde. J'ai pensé à toi et ton grand courage, tu n'aurais pas hésité une seule seconde à sauter la barricade pour sauver les enfants. La preuve, tu n'as pas hésité une seule seconde avant de m'abandonner pour aller te battre pour ton pays. Toutes sortes d'émotions m'envahissaient et la peur me tordait le ventre. J'ai du attendre de longues secondes avant de réussir à me calmer. Je n'avais pas vu qu'Hoseok s'était rapproché de moi, je ne le remarqua seulement lorsqu'il serra fort ma main dans la sienne. Lui aussi tremblait de peur.

Soudain, il se retourna et commença à escalader notre mur de bois. Je m'empressa de le suivre, je savais que le temps nous était compté. Les soldats commencèrent alors à tirer sur la foule et des hurlements digne de l'enfer s'élevèrent vers le ciel étoilé. J'explosai en sanglot quand j'atterris de l'autre côté parce que j'avais compris que je ferais parti des seuls survivants. Je voyais qu'on portait des enfants vers nous. Je les attrapais aussi vite que je pouvais avant de leur indiquer de suivre le chemin qui menait à la forêt. Certains refusaient et appelaient leurs parents en pleurant. J'entendais le bruit sourd de corps qui tombent derrière la barricade. J'attrapa les derniers enfants qu'on me tendait pour de les prendre dans mes bras avant de partir vers la forêt en courant. Hoseok m'emboîta rapidement le pas.

Une fois à la forêt, je me suis rendu compte avec malheur que tous les enfants n'avaient pas pu être sauver. J'ai pleuré en faisant des bandages aux enfants et en les nettoyant du sang qui leur collaient à la peau. Je le conforte comme je pouvais. Nous avons du nous remettre en marche rapidement. Mon coeur se tordait de douleur au fur et à mesure que je quittais le village où nous avons toujours vécu et que je laissais en proie aux flammes.

Jungkook, je t'en prie, ne meurs pas. Je ne dors presque plus depuis que tu ne m'envoies plus de lettres. J'ai peur, j'ai tellement peur pour toi. Reviens moi en vie vite mon amour. Je t'aime tellement tellement et tellement. 

-Ton Taehyung qui t'appartient pour l'éternité et qui t'aimera au delà même de la mort.


Kwukwu ! Je pose ça vite vite pendant mes révisions ;-;

Je pense rajouter un peu de récit au passage, ça vous plairait ?

Je voudrais que vous alliez lire l'histoire de ma @Anjashun qui mérite vraiment le détour ! C'est un vrai bijoux !♥

Bioussssssss

À la fleur de ton fusilWhere stories live. Discover now