chapitre 16

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Le repas qui devait durer une petite heure s'est étalé sur au moins une bonne moitié de l'après-midi. Ken a finit par aller faire un tour pour prendre l'air, et Framal a allumé la playstation qui traîne chez moi pour tenter de m'humilier sur FIFA. Il a vite oublié que je ne traîne qu'avec des garçons depuis mes quinze ans.

Aux alentours de dix-neuf heures, j'ai réalisé à quel point la journée que j'ai passé a été éprouvante. C'est pourquoi je me retrouve dans ma cuisine à hésiter entre un verre de vodka et un verre de vin. Un détail me trotte dans la tête depuis le début de l'après-midi, l'appel de Framal et Ken ce midi. Je l'ai trouvé étrange, comme si il avait chercher à le faire venir ici. Peut-être pour me changer les idées, mais ça ne fait que renforcer mes inquiétudes à son sujet. Je veux mettre des distances avec lui pour ne pas tomber amoureuse de lui. Au vu du contenu de mon cerveau, je me dis qu'un verre d'alcool pur ne serait pas de refus. Tout en réfléchissant davantage, je me sers de la vodka dans mon verre.

- Oh arrêtes, stop ! Doucement, intervient une voix masculine derrière moi

Je lève la tête et je vois Ken me prendre la bouteille des mains. Quand je plante mes yeux dans les siens, il me regardait déjà. Une pensée me traverse l'esprit : je dois paraître pitoyable au possible devant lui actuellement. Ses yeux sont habités d'une étincelle incroyable.
- Je ne sais pas si c'est une très bonne idée de boire autant
- C'est juste un verre
- Un gros verre pour le coup

Je hausse les épaules en regardant la quantité d'alcool versée. Ken attrape un verre vide et y verse la moitié du mien dedans. Il entrechoque nos contenant et d'un trait, avale la vodka qui s'y trouvait. Je l'imite sans attendre avant de déposer mon verre dans l'évier. Le beau brun recule pour s'adosser contre l'évier en ne lâchant à aucun moment mon regard. Je finis par baisser les yeux pour ne plus sentir mon corps chauffer. Pour dissimuler ma gêne, j'entame une conversation.
- C'était cool ta balade ?
- Oui, très... instructif
- Comment ça ?
- J'ai énormément réfléchis, dit-il en sortant une cigarette, tu en veux une ?

J'attrape entre mes doigts la cigarette qu'il me tend avant de l'allumer avec son briquet.
- Et j'ai été coupé dans mes monologues intérieurs par Mekra qui m'a appelé pour me dire qu'on faisait la soirée chez toi finalement
- Ah bon ?
- Oui, désolée c'est mieux chez toi, dit une voix aiguë dans mon dos

Je me retourne et la petit tête de Mathilde apparaît derrière moi. Elle me fait un sourire auquel je ne peux pas résister, et au final ça ne me dérange même pas que tout le monde vienne chez moi ce soir plutôt que chez Framal.
- Tu m'en veux ? Demande-t-elle
- Est-ce que j'ai le choix ?
- Pas vraiment
- Bon alors, dis-je en souriant
- T'es la meilleure
- Ken tes cendres je vais t'en mettre une
- Une quoi ?
- Une grosse claque dans ta gueule, nettoie !
- Ah je pensais que cendrer par terre c'était autorisé

Mes yeux roulent sous mes paupières tellement je suis irritée par ce mec. Je m'apprête à répondre mais j'entends un énorme bruit dans l'entrée.
- C'est quoi encore ce bordel !

Quand j'arrive dans mon entrée, je vois Alpha et Antoine en train de faire rentrer des grosses enceintes dans mon appartement. J'entrouvre la bouche pour râler, mais je suis tellement habituée par leurs conneries que les voir ramener des enceintes dans mon appartement, dans le but, je pense, de faire trembler tout l'immeuble ne m'étonnes même pas. J'affiche une miné vaincue et amusée avant de replacer mes cheveux derrière mes oreilles pour récupérer la pile de pizza qui vient d'arriver.
Au moment où je ferme la porte d'un geste de la main, Framal la retient avec son pied. Derrière lui, Deen et Louis tiennent des sacs remplis de bouteilles d'alcool. Ils ne se sont pas foutu de nous quand ils nous ont promis un nouvel an alcoolisé. Enfin, on sait tous ici que la nouvelle année n'est qu'un prétexte pour faire la fête et qu'on en a rien à faire du décompte.
- Comment vous avez pu acheter tout ça putain ? Dis-je en les aidant à tout mettre dans la cuisine
- On s'est carrément ruinés
- On boira jamais tout ça, vous le savez hein ?
- C'est ce qu'on verre, Lance Ken en me faisant un clin d'œil

En à peine quarante minutes, la fête était déjà lancée. La musique résonne dans tout le quartier, et les bouteilles ne sont plus qu'à moitié pleines. La table de la cuisine n'est même plus exploitable tellement il y a de bouteilles dessus. Et la table basse du salon ressemble à un squatte miniature. Des mégots, des cendriers pleins, des verres vides, pleins, cassés, renversés. Enfin, c'est un désordre sans fin mais c'est une bonne soirée qui s'annonce.
J'étais en train de me servir un verre quand Antoine s'est approché de moi.
- Comment tu vas blondie ?
- ça va et toi ?
- Super, tu me sers tu veux bien ?
- Avec plaisir

Pour ne pas changer, je verse dans le verre de mon ami du coca, sans rien d'autre. C'est le papa de la bande, jamais il ne touchera une goutte d'alcool. Il préfère surveiller.
C'est au tour de Ken de s'approcher de moi, Antoine n'est même pas encore parti.
- Tu me sers ?

Je le fusille du regard, non seulement il me prend pour un barman, mais en plus il ne me le demande même pas poliment.
- S'il te plaît, ajoute-t-il

A l'entente de la politesse, je lui rempli son verre. Il le fait entrer en contact avec le mien avant de dire dans un sourire :
- Merci bébé

Il mérite des claques ce mec. J'en meurs d'envie de plus en plus chaque jour. Même quand il est dos à moi j'ai envie de le frapper. Antoine s'approche de moi.
- Arrête on dirait que tu vas le manger
- Qui ça ?
- Ken, fais pas comme si on avait pas déjà eu cette discussion, mais ça n'a pas l'air d'avoir avancé depuis
- Non
- Tu as besoin d'aide ?
- Pour le sortir de ma tête oui, avouai-je à mon ami

Risible amour_NekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant