chapitre 44

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Aujourd'hui Ken est réquisitionné dans les bureaux de son édition. Il a demandé à ses potes de vider son appartement pour s'installer dans le mien. On a prit cette décision sur un coup de tête hier soir quand il me disait qu'il n'en pouvait plus de son vingt-huit mètres carré.
Mekra compte parmi les amis qui sont là, mais Framal est resté chez lui, ne voulant probablement toujours pas me voir. Ses silences en réponse à mes textos confirment ma théorie.

Pendant que les garçons montent les cartons, Mathilde et Danaé sont assises sur mon canapé et Adèle fume une cigarette avec moi.
- Tu sais qu'il faut que tu réduises la clope pour le bébé ? Dit-elle en tapotant mon ventre
- Je sais, mais il est toujours aussi plat, alors j'ai dû mal à adapté mon mode de vie tu vois bien Ken emménage aujourd'hui
- Ouais, d'ailleurs ça sort d'où ça ?
- Hier soir, on est allés faire ses cartons cette nuit, et ce matin il est parti au bureau et moi je suis revenue là
- Il est au bureau là ?
- Ouais
- Putain c'est rare, il doit se passer un truc, genre une publication bientôt peut-être

Je hausse les épaules, je sais ce que fais Ken comme travail, mais impossible d'avoir des détails sur ce qu'il fait. C'est agaçant presque, mais je crois que je préfère ne pas savoir en fin de compte.
Je passe la tête dans mon salon quand j'entends Deen et Antoine râler.
- Quoi encore ?
- Vous nous aidez pas là ? Demande Antoine
- Non pas là, désolée, dis-je, ironique
- Fais la maligne, tu vas voir toi, lance Théo

Je lève les mains pour faire l'innocente et je me retourne pour écraser mon mégot dans le cendrier. J'entraîne Adèle et les deux filles avachies dans mon canapé, dans la chambre pour ranger quelques affaires de Ken. Mais rapidement, cette activité se transforme en discussion de filles.
- Vous avez une idée pour le prénom ? Demande Danaé
- Pas du tout, mais on a le temps je crois
- Je suis sûre que ça va être une fille
- J'aimerais bien un mini Ken moi, dit Adèle
- Bah c'est pas toi qui va vivre avec les deux, connasse !
- J'avoue la pauvre, non il vaut mieux une fille, dit Mathilde

Notre discussion est interrompu par quelqu'un qui frappe à la porte avant de l'ouvrir.
- Je dérange ?
- Tiens, tiens, le prince charmant est rentré, lance Adèle

Je souris à sa remarque et Ken embrasse le haut de mon crâne avant de saluer mes copines. Il nous remercie d'avoir monter ses cartons, et évidemment, nous prenons toutes responsabilités de cet emménagement pour nous pour embêter les garçons.
- On va chercher un café en bas, tu viens ? Demande Ken
- Vous voulez quelque chose les filles ?
- Je pense que Mekra va vouloir rentrer se doucher, dit Danaé
- Ouais Deen aussi je pense
- Euh, bah moi le mien il va sûrement squatté ici, donc je veux bien un café, dit Adèle en riant
- Pas de soucis

Je descends dans la rue avec Ken pour rejoindre le Starbucks en bas de ma rue et commander quatre cafés à emporter. En attendant nos cafés, Ken passe sa main sur mon ventre en signe d'affection. Il me raconte, étonnamment, un peu de sa journée au travail. Je l'écoute attentivement, chaque mot qu'il dit est important pour moi.
En balayant la salle de mes yeux, je suis tombé sur un visage familier, mais un visage que je n'aurais jamais voulu revoir.
Pierre est là, assis à table avec une fille. Mon cœur s'emballe et mes jambes menacent de céder sous la peur qui envahit mon corps. Ken me sert contre lui et me dit :
- Ça va pas bébé ?
- Non pas trop, on peut s'en aller ?
- Bien sûr, tiens prends ça

Il me tend deux cafés que je mets dans leurs emplacements en carton avec les deux autres que la vendeuse nous tend. On s'apprête à sortir du bâtiment et une voix nous en empêche :
- Tu ne me dit pas bonjour Megan ?
- Lâches moi, vas voir ailleurs

Il sert mon bras dans sa main, provoquant la peur dans mon regard, ce qui le fait sourire.
- Ne me touches pas, Pierre

Ken pose nos cafés sur le comptoir à l'entente de ce prénom. Il se met à côté de moi, et je le supplie du regard de ne rien faire.
- Tu m'as manqué tu sais
- Laisse moi tranquille, qu'est-ce que tu fous à Paris ?
- Dégages mec, avant que je fasse une connerie
- Oh t'es qui toi ?
- Quelqu'un qui la respecte contrairement à toi, petite merde
- C'est toi la petite merde, t'aimes ça ramasser des pouffes dépressive ?
- T'es mort

Ken attrape Pierre par le col de son pull et l'entraîne en dehors du café. Je récupère notre commande sur le comptoir en me confondant en excuse auprès de la vendeuse. Pierre continues de provoquer Ken en lui souriant et c'en est trop pour lui, et finit par lui écraser son poing dans la figure.

Finalement, l'agent de sécurité du restaurant d'à côté les a séparer, et j'ai traîné Ken dans mon immeuble en m'assurant que Pierre soit bien parti avec sa nouvelle copine et n'a pas vu où nous sommes rentrés. Pendant que Ken presse de la glace contre son oeil et raconte à Doums et Adèle ce qu'il s'est passé en bas, j'appelle mon meilleur ami pour le prévenir. Comme je l'espérais, il a débarqué en moins de dix minutes pour me serrer dans ses bras, et s'excuser des milliers de fois pour ne pas avoir été là.
- Ne pars plus Framal, c'est tout ce que je te demandes
- Promis, je ne partirais plus

Il se joint ensuite à nous, et s'excuse auprès de Ken pour tout ce qu'il a pu dire. Notre après-midi se termine en bonne ambiance, et je suis rassurée de savoir que pour mon anniversaire, mon meilleur ami aura arrêté de bouder dans son coin.

Risible amour_NekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant