Une Dernière Chance | Terminé ✓

Chapitre 3

PDV Isaac :

Mon réveil sonne à toute allure pour m'indiquer qu'il est l'heure de se lever et dans un mauvais réflexe, je l'attrape et le jette contre le mur en face de moi. Malheureusement, il continue à émettre ce son horrible alors j'essaye de boucher mes oreilles avec mon oreiller. Ce réveil est tellement vieux et pourtant ma haine contre lui s'accroît de jour en jour, je crois que c'était celui de ma mère quand elle allait encore à l'école. Sa sonnerie est un bip strident qui résonne dans toute ma chambre. On pourrait associer ce boucan à une alarme d'incendie tellement c'est fort. Je me renfrogne, en sachant bien évidemment que je vais devoir me lever d'une manière ou d'une autre pour me déplacer jusqu'au lycée. Est-ce que c'est raisonnable de faire semblant d'être malade dès le deuxième jour d'école ? Ma mère ne me laisse même pas le temps de réfléchir à cette hypothèse qu'elle déballe dans ma chambre et ouvre les volets en grand pour faire entrer la lumière.

–Aller grand garçon, lève-toi et va te préparer. Si dans deux minutes tu n'es pas levé, tu sais ce qu'il t'attend, menace ma mère.

Ni une, ni deux je saute sur mes pieds et cours vers ma salle de bain pour vite me préparer. Depuis que je suis jeune, ma mère nous fait lever de cette manière, moi et ma sœur. On ne veut pas se lever ? Pas de problème, elle va chercher un seau d'eau et elle nous le jette dessus alors qu'on est encore emmitouflé dans notre lit. C'est simple, rapide et efficace. Alors quand elle lance sa menace, on a intérêt à se mettre debout dans la seconde qui suit si on ne veut pas subir cette douche froide dès le réveil. Après m'être rapidement préparé, je descends pour dire bonjour à ma sœur qui mange son copieux petit-déjeuner. Je déjeune rarement le matin, ça ne m'est pas indispensable alors que pour ma petite protégée, c'est toute une histoire.

Si elle n'a pas eu son chocolat chaud accompagné de son petit pain au lait, son humeur sera insupportable et exécrable pour le reste de la journée alors que pour moi, ce n'est qu'un moment futile qui ne comptera pas dans ma matinée. De toute manière, même si j'ai en face de moi tout ce que j'aime gastronomiquement parlant, ça ne changera rien au fait que c'est un matin où je dois me lever pour aller un cours et que donc, je dois être de mauvaise humeur.

–Isaac, pourquoi je n'ai pas eu de pancakes aujourd'hui ? Demande ma petite sœur en s'imaginant déjà avec ce gourmet entre les dents.

–Parce que ce n'est plus ton anniversaire.

–Mais on pourrait faire croire à maman que c'est encore mon anniversaire pour qu'elle en prépare d'autres, me chuchote Jade à l'oreille en me faisant un petit clin d'œil.

Je rigole avec elle et lui explique gentiment et avec des mots simples que ce n'est pas possible, ce qui la met en rogne immédiatement. Têtue comme sa mère et son frère, quand elle a une idée en tête, personne ne peut la détourner de son objectif. Quand je finis de boire mon verre d'eau, j'attrape rapidement mon sac et crie dans la maison pour informer tout le monde que je pars. Comme à mon habitude, je glisse sur la voiture de ma mère et j'escalade ma moto, j'insère ma tête dans le casque et démarre. Quand je roule devant la maison des voisins, je me remémore les événements d'hier et en une seconde, elle embrume mes pensées. J'ai eu peur, et même en y repensant j'ai encore la chair de poule.

Jamais je n'ai vu une personne aussi instable que Lorelei. D'une seconde à l'autre, elle est devenue une bombe à retardement qui a explosé dans toute sa splendeur. Je ne m'attendais pas à cette réaction à une question aussi simple que celle que j'ai posée. Je ne pense pourtant pas avoir été brusque dans mes paroles, ce qui aurait pu la perturber, ou alors c'est que je ne me rends pas compte. Mais son comportement me montre qu'il faut aller calmement avec elle, sinon la petite rouquine pique une crise monumentale et incontrôlable. Pour être franche, si je dois encore une fois la côtoyer, cette information me sera bien utile. Je n'ai pas envie de devoir encore faire face à ça, je ne sais pas quoi faire pour tout stopper.