Chapitre 8

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PDV Isaac :

La vitesse augmente de plus en plus, chaque parcelle de ma peau est en contact avec le vent. Mes cheveux s'envolent dans l'air, mon sang pulse dans mes veines à une rapidité fulgurante, mon cœur bat la chamade. Je suis amoureux de l'adrénaline, de la vitesse, du danger de la moto. À chaque instant, je pourrais me retrouver sur le sol, le crâne explosé contre le sol, mais non, je contrôle tout. Tout autour de moi devient secondaire, mon attention se porte sur les lignes blanches, sur la route qui défilent rapidement devant mes yeux, sur les autres conducteurs qui me regardent ahuries quand je passe à côté d'eux. À croire que je suis fou, mais cette sensation unique est une drogue que j'aimerais subir à chaque instant de ma vie. Le vent est froid, je ne sens plus mon torse qui est paralysé par la fraîcheur, mais peu importe. Je ne peux m'arrêter. Lorelei s'accroche à moi comme si j'étais sa bouée de sauvetage, j'ai sa vie entre mes mains, un faux mouvement et nos corps seront sans vie sur le bas-côté de la route. J'aime avoir cette sensation de contrôle sur tout ce que j'entreprends, c'est une façon de me rassurer. Si je rate, je pourrais en vouloir qu'à moi-même.

Mon corps demande plus de vitesse, alors je réponds à sa demande et accélère encore sans me poser de question sur les limitations. Je double toutes les voitures qui barrent mon chemin, les feux rouges pensent pouvoir me faire ralentir mais au contraire, je trace, la seule chose qui peut m'arrêter est la police. Quand je vois au loin ma maison, je sais que ce petit instant de bonheur va se terminer. J'aurais aimé continuer des heures et des heures avec Lorelei dans mon dos, mais je pense qu'elle a un côté studieux qui n'accepterait pas de perdre du temps à s'amuser alors qu'elle pourrait aller réviser. Je m'arrête devant chez elle et lui enlève son casque. Ses cheveux sont électrisés et s'élèvent dans le ciel, ce qui me fait rire. Elle essaye de dompter sa crinière en passant ses mains dedans à plusieurs reprises mais rien n'y fait, alors elle met sa capuche sur sa tête.

–C'était sympa, tu es un vrai malade sur la route mais je ne suis pas morte donc ça va, susurre-t-elle en descendant de ma bécane.

Elle me fait un petit signe de la main et détale jusqu'à sa porte sans me laisser le temps de lui dire quelque chose. J'aurais pu l'inviter à la fête, même si je pense que sa réponse aurait été un refus catégorique. La rouquine est tellement insociable qu'on pourrait croire qu'elle a une maladie qui l'empêche d'être sociable. C'est possible après tout, si un événement l'a traumatisé dans son enfance, elle se protège avec ce bouclier autour d'elle pour ne pas revivre à nouveau un moment choquant qui pourrait détruire le peu de sentiment qui reste d'elle. Puis, ça serait une mauvaise idée d'inviter Lorelei, sachant que cette soirée se déroule chez sa pire ennemie, même si je pense qu'il y a une infime chance qu'elle accepte juste pour pouvoir aller se venger.

Je range mon petit bijou dans le garage et file dans ma chambre pour me préparer. Ma mère travaille, ma sœur est chez Émilie, je suis donc seul chez moi et je peux faire tout ce que je veux pendant une bonne heure, ce qui me laisse largement le temps de me préparer. La musique à fond, je mets du gel dans mes cheveux afin d'essayer de coiffer un minimum mes boucles rebelles. Du déodorant pour sentir un minimum bon lorsque je serais sur la piste de danse à montrer mes talents de danseur. Je m'habille simplement afin de ne pas avoir toute l'attention sur moi, un jeans noir et un tee-shirt blanc fera l'affaire. Je passe autour de mon cou une petite chaîne en or que je trimballe avec moi depuis des années maintenant. Je me sens près lorsque j'entends ma mère entrer dans la maison, les mains pleines de sac de course.

–Viens m'aider au lieu de danser comme un babouin, m'ordonne-t-elle en rigolant.

–D'où tu juges mes talents de danseur, je bouge mon bassin aussi bien qu'une danseuse de ventre, je rigole en bougeant mon ventre pour lui prouver mes dires.

Une Dernière Chance | Terminé ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant