Digne fille d un guerrier .

Chapitre trois

    Ce matin-là, ce fut un son grave et sourd qui réveilla Aliénor en sursaut. Elle reconnut immédiatement le bruit de la trompe royale qui ne sonnait que pour des rassemblements importants; c'est-à-dire très rarement. La pensée de la lettre inconnue revint tout de suite à la tête de la jeune fille qui, ne voulant rater aucun événement, se leva et pris dans sa grosse armoire une robe légère jaune qui la serrait à la taille. Ensuite, afin de ne pas attraper froid, elle couvrit ses épaules d'une capeline noire qu'elle attacha avec un fermail d'argent. Elle chaussa des bottines en daim et attrapa au vol une broche grise qu' elle fixa dans sa chevelure afin de retenir la mèche rebelle qui lui barrait le front .

La première personne qu'elle croisa sur la place principale du royaume fut son frère Gauvin qui attendait impatient le message de Howard .

-Bonjour sœurette bien dormi ?

- Oui merci. Les sourcils froncés elle fixait le trône d'or qui dominait la foule .

-Tu sembles inquiète moi je pense qu'il n'y a rien de grave. Il attrapa le bras de sa sœur, et tout deux s'en furent sur une petite butte  qui leurs offrait une vue de toute la foule.

- Gauvin , je te retrouve bien par là, tu as maintenant vingt ans, et tu es toujours aussi optimiste. Heureusement que tu es là pour me remonter le moral.

Le frère et la sœur était très unis aussi, dès que l'un etait accablé par un souci, il confiait son angoisse à l'autre. On aurait dit des jumeaux. Sans cesse on les voyait se taquiner ou bien se promener dans le village.

La trompe d'Ivoire sonnait toujours. Aucun oiseau ne chantait, terrassé par ce son si sourd. De tout côté les gens accouraient : Boulangers, Tanneurs, Sculpteurs,Domestiques, Soldat et bien d'autres professions se tenaient droites, attendant ce qu'Il y avait de si important, espérant que ce rassemblement ne soit pas inutile car leurs magasins était sans surveillance.Les "Ouinne" ,c est comme ça que s' appellaient les habitants du 5eme royaume , bougeaient tellement qu'on se serait cru dans une fourmilière en pleine effervescence !

Soudain, un silence profond s'installa parmi la foule...

Les larges vantaux de bois du palais s'ouvrirent pour laisser sortir Howard. Celui-ci avait couvert ses épaules d' une large cape pourpre et tenait entre sa main droite gantée le parchemin de la veille. Il inspira profondément, regarda la population et déplia lentement la lettre.

Aliénor regarda son frère. Elle savait qu' Howard ne dirait pas toute la vérité et avait honte de le regarder; elle avait honte pour lui surtout.

-Mon peuple, mon très cher peuple, je vous ai tous réunis aujourd'hui pour une certaine raison que je juge assez importante.Je vois déjà l étonnement sur vos visages . Il est vrai que je l'étais également lorsque j'ai reçu ce message hier matin très tôt . Je vais vous lire ce que mon père et mon frère Arlite m'ont écris où plutôt vous ont écris, car cette requête vous concerne particulièrement.

Après un bref arrêt, il lut d'une voix forte l'écrit qui était couchée sur le papier brûlé et fripé.

-Cher peuple d'Ouinne et seigneur Howard                     pour des raisons particulières, j'ai une faveur à vous demander. Je sais que parmi vos jeunes guerriers quelques uns doivent maintenant être experts dans l'art des armes; et c'est pourquoi, afin de renforcer mon armée, j'ai besoin de volontaires forts, braves et courageux pour soutenir la Grande Armée. Je compte sur votre générosité. Penser à l'honneur, à l'honneur de servir votre grand roi, votre patrie, votre royaume et votre famille ... Vous serez attendus à la pleine lune à la forteresse des veilleurs pour suivre quelques entraînement et des tests d'aptitude. Il y aura des guerriers de tous les royaumes , vous ne serez pas seuls. Sur ce, en espérant que vous comprendrez, je vous salue bien bas et espère prospérité et Joie au peuple d' Ouinne ainsi que force aux jeunes volontaires.                                                                                                Arlite .