Des aveux

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Brianna, enfin, ma mère... non, Brianna venait de m'accueillir chez elle, un grand sourire sur le visage. Dire "maman" ou utiliser l'adjectif possessif "ma" c'est trop lourd pour moi. Donc, Brianna venait de m'accueillir chez elle à bras grands ouverts. C'était une belle petite maisonnette dans laquelle respirait la vie de famille à plein nez. Heureusement qu'il n'y avait pas de chien sinon j'aurais comparé cette baraque à une maison de magasine... il n'y a que moi qui vois le côté péjoratif d'avoir une vie de famille semblable à celle des magasines ou à la télé ? La superficialité, ça vous dit quelque chose? Je n'arrivais pas à être heureux en voyant tout ça. En la voyant m'accueillir avec ce grand sourire dans cette belle maison quatre chambre salon cuisine garage grenier et j'sais pas quoi. Brianna garde son langage immobilier même dans des conversations basiques. Quand elle m'a parlé de sa maison j'avais l'impression qu'elle voulait me la vendre. Vraiment, pour être franc, j'avais plus le seum qu'autre chose. Je convoitais à mort cette vie de famille parce que j'aurais voulu pareille, j'aurais voulu grandir avec une mère et un père. Là j'ai juste l'impression qu'on a spoiler mon enfance. Ses enfants qui sont en fait mes demi-frères d'après une explication tout à fait scientifique sont partout et par partout je veux dire sur tout les murs du salon. Tu tournes la tête et hop tu tombe sur Jarell, Lilly ou Ryan. J'en avais la chaire de poule.

C'est pourquoi lorsqu'elle s'est absentée pour aller chercher un plateau de thé, je n'ai pas une seule seconde levé la tête pour croiser un portrait de l'un d'eux. Je ne me sentais vraiment pas à mon aise. J'avais l'impression d'étouffer. Jamais j'aurai dû venir ici seul. Et puis, pourquoi je passe mon temps à vouloir que quelqu'un m'accompagne? Je ne sais pas ce que je veux.

Elle est revenue quelques minutes plus tard avec deux tasse une boîte de thé, des biscuits et de l'eau chaude. Le délire c'est que je ne bois même pas de thé. Ça ce sont les bails de... de Inès. Pas mon truc. Ah tiens, en parlant d'elle, aucune nouvelles. J'aurais aimé l'appeler mais... non j'déconne. Je l'appelle pas elle.

-Il y a du thé vert, du thé noir, du thé à la menthe, aux fruits rouges, à la camomille, au-

-Menthe. Je l'interrompt brusquement.

-Excellent choix. Elle sourit avant de mettre à préparer les infusions. Alors dis moi, qu'est-ce que tu veux savoir exactement?

-Tout. Toute l'histoire du début jusqu'à maintenant.

Son sourire disparaît légèrement et son regard reste centré sur les tasses fumantes dans lesquelles elle venait de verser de l'eau bouillante. Je la regardait et attendais. Soudain elle pris une grand inspiration avant de fixer son regard au miens puis de commencer son récit.

-Je t'ai eu quand j'avais 17 ans. Et je t'ai appelé Bryson parce que le nom de ton père était Bryan. Je l'aimais énormément mais il était plus vieux que moi... et c'était le genre d'homme né dans une famille stricte. Nos familles nous ont obligé à nous marier... J'ai dû arrêter l'école. Mais j'ai toujours été une tête de mûle tu sais.. et tu m'excuseras si je t'ai refilé ce character là. Mais je ne pense pas, j'ai l'impression que tu ressemble beaucoup plus à ton père. Très observateur et qui agit en silence.

Je baisse la tête et souris doucement. Elle n'a pas vraiment tort sur ça.

-Peut-être. J'affirme vaguement en haussant les épaules.

-Alors je suis partie, je me suis enfuie avec toi. Parce que je ne voulais pas restée là bas, je n'aimais pas la soumission, j'étais une fille très rebelle.. et puis j'avais un rêve, je voulais devenir agent immobilier. Et la famille de ton père ne voulait pas que je travaille, ils voulaient que je reste bien sagement à la maison à élever mon enfant. Elle ricanne avant de reprendre son sérieux. Je me suis Donc enfuie. Je ne voulais pas retourner chez mes parents, ils m'auraient vendus chez ma belle famille. Je suis allée loin et je me suis trouver de petits jobs. Ton père et moi étions toujours en contact mais je l'avais supplier de ne rien dire à personne. Il m'envoyait un peu d'argent pour toi et pour moi. Mais entre nous il n'y avait plus rien. Il m'a fait comprendre qu'il avait trouvé quelqu'un d'autre mais que ça ne changerait pas ses responsabilités envers toi. Aux yeux de la loi nous étions toujours mariés mais il n'y avais plus rien entre nous.

For us [Bryson Tiller] tome IIWhere stories live. Discover now