Chapitre 1 - Le Départ

3.1K 262 239
                                    


En média : The Bloody Betroots - Spank

En média : The Bloody Betroots - Spank

¡Ay! Esta imagen no sigue nuestras pautas de contenido. Para continuar la publicación, intente quitarla o subir otra.

LUDOVIC

Un an et quatre mois. Je sors enfin de ce centre de rééducation de mes deux ...

Putain d'accident, putain de monde, putain de vie.

Putain d'accident, putain de monde, putain de vie

¡Ay! Esta imagen no sigue nuestras pautas de contenido. Para continuar la publicación, intente quitarla o subir otra.

Ah ! chaleureux mois de juin. Bye, bye, miséreux nord natal aux constantes allures de demi-saison. Chez nous, l'automne est un roi. Un Louis XVI version très, très relou, et version in-décapitable. En plus, l'automne, il arrive toujours en avance, et part toujours en retard, et quelques fois la boucle est bouclée : quand il vient juste de partir, il décide aussitôt d'arriver. Je déteste cette saison, je déteste les feuilles qui tombent et je déteste le froid. J'abandonne mon écharpe greffée au profit des dizaines de degrés supplémentaires que le sud peut gentiment m'offrir. Aller à Marseille ne m'enchante pas des masses, mais j'étouffe en Bretagne. J'y purge une peine indéterminée depuis seize ans. Mes rares évasions se sont soldées par les punitions de ma mère un peu vieux-jeu. Je n'ai jamais fugué, mais quand je le faisais, ce n'était pas de ma Lucile, c'était de Josselin, la ville – chiante — où j'habite.

Je troque donc les « beaux paysages littoraux » contre ces immeubles grisonnants et pourraves qu'on appelle les HLM : Habitacles Littéralement Merdiques. Certes, Marseille ne se résume pas qu'à ça, mais ne prenons pas les gens pour des cons. Plus Belle La Vie, c'est des conneries. Rien que le titre se fout de notre gueule. En temps normal je ne généralise jamais, mais quand je généralise, je le fais sans filtres.

Heureusement, tous les HLM ne se traduisent pas pareil, et on y vit très bien ... j'imagine. J'imagine qu'on essaye de vivre comme on peut dans ce monde.

— Alors Ludovic, excité à l'idée de voir enfin la plage, le sable ... les filles ? me demande ma tante, les deux mains sur le volant, droite comme si elle avait un balai dans le cul.

« Alors Ludovic, excité à l'idée nananère » ... oh la ferme, toi.

— Tant que je ne vois pas l'ombre d'une croix ... dis-je, las, aplatît contre la vitre, tandis qu'on traverse la frontière de la « Gaule Celtique ». Quel nom séduisant.

NOS CORPS AMBULANTS [TERMINÉ]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora