NOS CORPS AMBULANTS [TERMINÉ]

Chapitre 22 - Impossible

En média : The Cinematic Orchestra - Arrivals of The Birds

LUDOVIC

Impossible : Qui ne peut se faire, se produire.

Lumière.

Plafond.

Bip.

Plastique.

Lumière.

Plafond.

Bip.

Plastique.

Horloge.

Lumière.

Plafond.

Bip.

Plastique.

Horloge.

Voix.

Bip.

Dark Vador.

Lumière.

Plafond.

Bip.

Plastique.

Horloge.

Voix.

Bip.

Dark Vador.

— Il se réveille ... il se réveille !

La machine qui m'aide à respirer semble essoufflée. Son bruit est similaire à celui d'un Dark-Vador-obèse-qui-court-le-marathon-de-Paris. Le bip incessant qui cafte que je suis encore en vie, mélangé au respirateur, pose un rythme particulier et réconfortant. Je vois des gens qui me parlent, qui s'adressent à moi comme un enfant, mais je n'en comprends pas la moitié. Une horloge qui fait tic, puis tac, dans un rythme essoufflé. Je sens une puissante et infecte odeur de plastique et de sang. La machine-à-bip s'emballe quelque peu à mesure que je réalise où je suis, dans un endroit inconnu, avec des gens inconnus, dans un corps inconnu, en dessous d'un plafond inconnu, et laid, avec des néons blancs immondes dont la lumière grésille toutes les dix secondes et qui me rendent nerveux, stressé et particulièrement agacé.

Dark Vador.

Bip.

Voix.

Horloge.

Plastique.

Bip.

Plafond.

Lumière.

Des souvenirs explosent dans ma tête comme des feux-d'artifice, tous les évènements passés se remettent en ordre et je viens de me rappeler qui je suis. Mais malgré tout ce à quoi je devrais penser sur le moment présent, c'est-à-dire à la douleur, à l'inquiétude, ou encore à ma mère, je ne pense qu'à une seule chose, une question, celle que je me pose depuis plusieurs longues heures. Suis-je vivant ?