Partie 4

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Après avoir finie son repas, Esther retourna travailler. Sur le chemin, elle tapait des pieds, elle soupirait sous le soleil. La fatigue était présente, elle pouvait la ressentir dans chacun de ses membres. Anouchka était toujours là, derrière elle, prête à la soutenir. Le soleil tapait sur Esther, cette petite fille était malade, la fièvre lui était apparue en début d'après-midi. Après une heure de travail, Esther n'en pouvait plus ; elle avait besoin d'eau et au plus vite. Elle lâcha la vaisselle sale dans le grand évier puis quitta le bâtiment pour prendre l'air ; elle suffoquait.

Tout les après-midi, trois SS surveillaient la cour. En arrivant dans la cour, Esther se rapprocha d'un gardien, il avait les cheveux blond et les yeux bleu, comme tout les autres. Cependant, il y avait une différence qu'Esther ne pus s'empêcher de remarquer ; il avait peur. Quand la petite fille déposa sa main sur son bras, il sursauta. Esther regarda ce jeune homme ; il y avait un grand vide dans ses yeux, le même grand vide qu'Esther voyait dans tout ses hommes et toutes ses femmes en pyjama rayer. Elle se rapprocha encore un peu de lui puis chuchota :

De l'eau... S'il vous plaît... De l'eau...

L'homme la considéra, puis détourna les yeux. Il la poussa à terre, Esther s'écroula dans la saleté. Anouchka, toujours derrière elle,commença à la relever en criant au garde :

Pourquoi vous ne l'aidez pas ! Elle est malade ! Vous n'êtes qu'un monstre ! Un sale monstre !

Un autre SS qui surveillait la cour cet après-midi là pointa son Nambu vers eux ; le gardien blond sur qui Anouchka hurlait pointa son arme sur elle. L'enfant le regardait, sans comprendre ; elle ne bougeait pas, incroyablement calme. Une larme coulait sur la joue du SS. D'une voix presque audible, le soldat dit à Anouchka : « Je suis désolé. » puis appuya sur la gâchette.

Le coup de feu propulsa l'enfant un mètre plus loin d'Esther. Du sang s'écoula ;d'abord de sa poitrine, puis de sa bouche. Elle ne disait rien, ne suffoquait pas. Elle avait juste arrêté de respirer. Anouchka était partie rejoindre les siens.

Esther observa le gardien ; elle ne réalisait pas. Elle regardait la scène comme un écran de cinéma. Le gardien apeuré continuait de contempler Anouchka, ne détachant plus les yeux de sa victime. Il avait jeté son fusil à terre ; l'autre SS était toujours là, il était observait la pièce de l'autre côté de la cour.

Esther sentait la colère monter en elle, et dans un élan de folie, elle attrapa le fusil, se releva avec mal, puis pointa son arme en direction du soldat. Il leva ses deux mains en l'air, prenant un air innocent, tout en soutenant le regard d'Esther. La fillette regarda le supérieur pour savoir si c'était bien ou mal. Le SS lui lança un grand sourire, tout en hochant la tête.

Alors sans réfléchir, la petite fille de douze ans tira sur le garde. Par chance pour elle sans doute, elle réussie à toucher sa tête. L'homme s'écroula à son tour, conscient qu'il allait mourir. Esther se pencha au dessus de lui puis dit :

Je voulais juste de l'eau. Et à la place tu as tué mon amie.

Je n'avais pas le choix. Je suis comme toi, comme tout les autres ; je suis juif. Lui chuchota le soldat alors que ses yeux bleu se remplissait d'eau.

Esther trouva alors que ses deux yeux ressemblait à deux magnifiques océans. Elle le regarda un instant, essuya une larme de sa joue, lâcha le fusil au près d'Anouchka puis partie à toute vitesse.

***

Quand il eu finit de manger, Abel repartie en direction du bâtiment des enfants. En arrivant là-bas, un de ses supérieurs l'empoigna par le bras.

J'ai à vous parler soldat Abel. Dans mon bureau. Tout de suite.

Abel le suivit en direction d'un autre bâtiment, inquiet. Le supérieur Michloreinz l'invita à s'asseoir dans son bureau.

Soldat Abel, nous avons un petit problème.

A oui ? Demanda-t-il sans comprendre. Et le quel ?

Vous êtes trop tendre avec les...prisonniers. Vous êtes soldat ! Pas nourrice ! Vous travailler à Auschwitz-Birkenau, le plus grand camp de concentration et d'extermination jamais conçu. Alors remuez-vous ! Au prochain problème, la prochaine fois que je vous vois êtres tendre avec l'un d'eux, vous serez accusé de trahison envers le partie nazi. Vous savez ce que cela signifie soldat ?

Non. Répondit Abel ne tenant pas à connaître la réponse.

Une balle dans la tête. Est-ce que c'est clair soldat ?

Oui. Très clair.

Bien. Vous pouvez retourner à votre poste, mais je vais vous accompagner pour vous surveiller.

Abel sortie donc du bureau suivit de très près par son supérieur. Après cinq minutes au bâtiment des enfants, il y avait déjà un problème. Deux gamines d'environ douze ans sortirent de leur bâtiment de travail en courant et se rapprochèrent de lui. Une des enfants, une brune aux yeux bleu magnifiques posa une main sur son bras. Abel, n'ayant plus l'habitude des contactes physiques, sursauta. Elle se rapprocha de lui :

De l'eau... S'il vous plaît... De l'eau... Chuchota-t-elle.

Abel l'observa de plus près ; elle était vraiment mal en point, cette enfant était à deux doigts de tomber. Il voulait l'aider. Abel regarda autour de lui pour trouver le point d'eau le plus proche mais il tomba sur le regard de son supérieur Michloreinz. L'homme fixait Abel, une main poser sur son Nambu. Abel n'eus pas le choix, il savait que sa vie tenait à sa réaction envers cette fille. Alors Abel la poussa par terre. L'autre enfant aida la fille à se relever puis cria à Abel :

Pourquoi vous ne l'aidez pas ! Elle est malade ! Vous n'êtes qu'un monstre ! Un sale monstre !

Abel se tourna vers Michloreinz qui maintenant pointait son Nambu vers eux ; mais il ne visait pas la petite fille en train de crier, non, il visait Abel. Alors cette fois, le jeune homme de dix-huit ans avait comprit qu'il n'avait pas d'autre choix que de tuer cette enfant s'il tenait à rester en vie. Rapidement, Abel sorti son fusil et le pointa sur la petite fille, une larme lui brûlait la joue. Abel regarda la fille et dit « Je suis désolé. » . Puis il tira en fermant les yeux.

Une fois le corps à terre, Abel ne pouvait plus décoller ses yeux du cadavre de cette fille ; il lâcha l'arme du crime tellement elle lui brûlait les doigts. Son supérieur n'était pas partie, il en était sur.

Sans comprendre ce qu'il c'était passé, l'autre enfant avait récupéré son fusil et le pointait dans sa direction ; le premier reflex d'Abel fut de montrer ses mains. Il pensa ensuite que c'était ridicule, que ce n'était qu'une enfant et que Michloreinz les observait, qu'il ne la laisserait pas faire. Abel soutenait le regard de la petite ; pendant un instant elle tourna des yeux, regarda de l'autre côté de la cour, puis il prit une balle dans la tête. Il toucha le sol à son tour, n'osant rien faire tellement la douleur était grande.

La petite fille se pencha sur lui :

Je voulais juste de l'eau. Et à la place tu as tué mon amie. Dit-elle froidement.

Alors qu'il ne lui restait plus qu'une minute sans doute, Abel décida d'avouer sa véritable identité ; d'avouer son camp, celui que son cœur avait choisi. Ce n'était qu'une enfant, mais il était sur, au fond de lui, qu'elle se souviendrait de ses paroles :

Je n'avais pas le choix. Je suis comme toi, comme tout les autres ; je suis juif.

Tendit que ses yeux se remplissait d'eau, la fillette déposa le fusil puis disparu en courant. 

Deux Anges PleureursWhere stories live. Discover now