Partie 5

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Quand il eu finit de manger, Abel repartie en direction du bâtiment des enfants. En arrivant là-bas, un de ses supérieurs l'empoigna par le bras.

J'ai à vous parler soldat Abel. Dans mon bureau. Tout de suite.

Abel le suivit en direction d'un autre bâtiment, inquiet. Le supérieur Michloreinz l'invita à s'asseoir dans son bureau.

Soldat Abel, nous avons un petit problème.

A oui ? Demanda-t-il sans comprendre. Et le quel ?

Vous êtes trop tendre avec les...prisonniers. Vous êtes soldat ! Pas nourrice ! Vous travailler à Auschwitz-Birkenau, le plus grand camp de concentration et d'extermination jamais conçu. Alors remuez-vous ! Au prochain problème, la prochaine fois que je vous vois êtres tendre avec l'un d'eux, vous serez accusé de trahison envers le partie nazi. Vous savez ce que cela signifie soldat ?

Non. Répondit Abel ne tenant pas à connaître la réponse.

Une balle dans la tête. Est-ce que c'est clair soldat ?

Oui. Très clair.

Bien. Vous pouvez retourner à votre poste, mais je vais vous accompagner pour vous surveiller.

Abel sortie donc du bureau suivit de très près par son supérieur. Après cinq minutes au bâtiment des enfants, il y avait déjà un problème. Deux gamines d'environ douze ans sortirent de leur bâtiment de travail en courant et se rapprochèrent de lui. Une des enfants, une brune aux yeux bleu magnifiques posa une main sur son bras. Abel, n'ayant plus l'habitude des contactes physiques, sursauta. Elle se rapprocha de lui :

De l'eau... S'il vous plaît... De l'eau... Chuchota-t-elle.

Abel l'observa de plus près ; elle était vraiment mal en point, cette enfant était à deux doigts de tomber. Il voulait l'aider. Abel regarda autour de lui pour trouver le point d'eau le plus proche mais il tomba sur le regard de son supérieur Michloreinz. L'homme fixait Abel, une main poser sur son Nambu. Abel n'eus pas le choix, il savait que sa vie tenait à sa réaction envers cette fille. Alors Abel la poussa par terre. L'autre enfant aida la fille à se relever puis cria à Abel :

Pourquoi vous ne l'aidez pas ! Elle est malade ! Vous n'êtes qu'un monstre ! Un sale monstre !

Abel se tourna vers Michloreinz qui maintenant pointait son Nambu vers eux ; mais il ne visait pas la petite fille en train de crier, non, il visait Abel. Alors cette fois, le jeune homme de dix-huit ans avait comprit qu'il n'avait pas d'autre choix que de tuer cette enfant s'il tenait à rester en vie. Rapidement, Abel sorti son fusil et le pointa sur la petite fille, une larme lui brûlait la joue. Abel regarda la fille et dit « Je suis désolé. » . Puis il tira en fermant les yeux.

Une fois le corps à terre, Abel ne pouvait plus décoller ses yeux du cadavre de cette fille ; il lâcha l'arme du crime tellement elle lui brûlait les doigts. Son supérieur n'était pas partie, il en était sur.

Sans comprendre ce qu'il c'était passé, l'autre enfant avait récupéré son fusil et le pointait dans sa direction ; le premier reflex d'Abel fut de montrer ses mains. Il pensa ensuite que c'était ridicule, que ce n'était qu'une enfant et que Michloreinz les observait, qu'il ne la laisserait pas faire. Abel soutenait le regard de la petite ; pendant un instant elle tourna des yeux, regarda de l'autre côté de la cour, puis il prit une balle dans la tête. Il toucha le sol à son tour, n'osant rien faire tellement la douleur était grande.

La petite fille se pencha sur lui :

Je voulais juste de l'eau. Et à la place tu as tué mon amie. Dit-elle froidement.

Alors qu'il ne lui restait plus qu'une minute sans doute, Abel décida d'avouer sa véritable identité ; d'avouer son camp, celui que son cœur avait choisi. Ce n'était qu'une enfant, mais il était sur, au fond de lui, qu'elle se souviendrait de ses paroles :

Je n'avais pas le choix. Je suis comme toi, comme tout les autres ; je suis juif.

Tendit que ses yeux se remplissait d'eau, la fillette déposa le fusil puis disparu en courant.

***

Le 27 janvier 1945, les troupes soviétiques découvrent le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, à l'ouest de la Pologne ; c'est la libération du camp.

Esther avait survécu jusque là. Sans savoir pourquoi, le SS l'ayant vu commettre un meurtre l'avait couverte. Il avait parlé d'un accident, sois disant qu'Anouchka l'avait tué elle-même. Esther ne savait que penser de sa réaction, n'ayant plus aucune barrière entre le bien et le mal ; elle se répétait à longueur de journée cette phrase : « Ils nous font du mal, nous aussi. »

Donc en janvier 1945, par miracle, Esther fut libéré du camp d'Auschwitz. À sa sortie, elle ne connaissait plus personne. Comme beaucoup d'autre, c'était devenue une enfant orpheline.

Elle quitta d'abord la Pologne pour retourner en Allemagne ; là-bas, elle retrouva son oncle. Elle vécu avec lui pendant quelques temps, puis au bout de cinq ans, alors qu'Esther devenait majeur, elle partie découvrir le monde.

Pendant des années entières, elle fit des cauchemars, les un pire que les autres ; mais le même revenait à chaque fois. Esther se revoyait, à l'âge de douze ans, tirer sur ce garde. Cette image la hantait toute les nuits. Alors après être arrivée en France, elle repartie direction de la Pologne, pour retourner à Auschwitz. Revenir là-bas était une horreur pour elle, cet endroit était vide, mais la puanteur des cadavres était toujours présente.

En fouillant dans les bureaux des SS, elle trouva des registres avec des photos de tout les gardes qui travaillait à Auschwitz pour chaque année de la seconde guerre.

Elle se souvenait de ce soldat, celui qu'elle avait assassiné de sang froid, son visage, elle ne l'oubliera jamais. Au bout d'une heure de recherche, elle le trouva enfin ; Abel Kessman. Dans son dossier, il était écrit qu'il avait fait les jeunesses hitlériennes et qu'il avait travaillé quatre mois au camp d'Auschwitz ; il était écrit aussi qu'il était mort le 11 août 1943 ; il n'y avait pas la cause de la mort ; cet autre SS ce jour là, avait bien couvert Esther. Curieuse, la jeune femme rechercha aussi le nom de cette homme ; après une heure et demi ; elle trouva : Oliver Michloreinz. Il avait travaillé au camp d'Auschwitz depuis sa construction jusqu'à sa fin ; à son actif, il avait tué 3 245 juifs. Il n'était pas écrit s'il était mort ou vivant ; juste son adresse. Sur la feuille d'Abel il y avait également une adresse ; Esther savait qu'elle ne pourra pas avancer dans sa vie tant que tout cela ne sera pas derrière elle ; il fallait qu'elle se rende là-bas. Elle prit les deux feuilles de registre, puis partie en direction de Munich.


Deux Anges PleureursWhere stories live. Discover now