Le Spleen du Cygne

Chapitre 43 : La fin des exams

Quand la sonnerie retentit, je savais que c'était la dernière fois que je l'entendrais avant de nombreuses semaines. Ce moment que nous attendions tous était enfin arrivé. C'était la fin des cours et également la fin des examens. Même si je n'avais pas faire le moindre contrôle avec beaucoup de sérieux, j'étais tout de même soulagée. Et je ne pouvais m'empêcher de sourire en repensant à toutes ces questions où j'avais répondu naturellement "je sais pas". Les profs allaient sûrement m'en vouloir à la rentrée, mais tant pis.

Comme nous en avions convenu, tout le groupe s'était retrouvé devant le lycée. Sam ne cessait de se plaindre du texte qu'il avait à peine compris et je le comprenais tellement sur ce point. Ma copie allait probablement être une des plus lamentables, mais je m'en fichais totalement.

Rapidement, on emboîta le pas jusqu'au cinéma le plus proche. Saphira ne cessait de se plaindre du dernier exam, persuadée de l'avoir raté et ne pas avoir la moyenne. Rachel essayait de la rassurer du mieux qu'elle pouvait. Et je n'osais pas dire quoi que ce soit, parce que je n'arrivais pas à me mettre à sa place. Je me fichais de ses exams et des potentielles notes que je pourrais avoir.

— Vous comptez venir à la fête de demain ? demanda Sam à Lucine et moi.

— Hum... Aucune idée. Le problème c'est qu'il va y avoir des gens que j'ai pas trop envie de voir...

— C'est le risque, affirma-t-il. Je pensais quand même y faire un tour. Au moins pour l'ambiance.

— Je doute que l'ambiance soit amicale... À la limite, on devrait plutôt faire quelque chose de notre côté. Genre on se retrouve chez quelqu'un ou on se pose dans un parc.

Immédiatement, l'idée sembla lui plaire et en fit part à tout le groupe. Rachel et Saphira étaient elles aussi très intéressées.

— Et on se retrouve chez qui ? s'enquit Rachel.

— Chez qui on peut, rétorquai-je.

Sam et Lucine se retirèrent aussitôt à cause de leurs parents qui étaient chez eux tout le week-end. Saphira ne semblait pas très à l'aise avec cette idée. Et comme nous avions déjà fait un tour chez Rachel, je me proposai. Normalement, ma mère n'avait aucune raison de faire irruption, devant encore s'occuper des tas de problèmes de stars. Puis Maria ne verrait sûrement rien contre tant qu'on restait dans ma chambre et qu'on ne foutait pas trop le bordel. J'étais quasiment sûre qu'il y avait peu de chances que ça dégénère.

En une dizaine de minutes, on arriva au cinéma qui était encore assez vide à cette heure-ci. Néanmoins, nous n'étions pas les seuls à avoir eu cette idée. Je pus apercevoir Cassandre et sa coupe courte à quelques mètres. Nous échangeâmes un bref salut d'une main.

— Tu connais des terminales ? s'étonna Saphira.

— Oui... Pas beaucoup non plus. C'est surtout si on se retrouve en colle ensemble, expliquai-je brièvement. Tu la connais ?

— Vite fait. Mais ce n'était pas à une colle.

— Dommage, les colles, ça rapproche les gens, plaisantai-je.

On échangea un bref rire et la discussion prit fin lorsqu'on dût acheter nos places. J'abandonnai alors le groupe pour acheter un paquet de pop-corn qu'on allait bien évidemment tous partager entre nous. Dans la queue, je croisai Cassandre, cette brune avec qui j'avais passé de nombreuses heures de colle. Elle m'avait simplement abordé en parlant de mes cheveux et à quel point elle appréciait ma couleur. Je lui avais aussitôt retourné le compliment, parce que je l'avais déjà admiré elle et ses cheveux courts dans les couloirs du lycée.

— Ça y est ! C'est les vacances ! m'exclamai-je, tout enjouée.

— Parle pour toi, je dois trouver du travail de mon côté, que j'aie mon diplôme ou pas.

— Tu ne continues pas tes études ? m'étonnai-je.

— J'ai pas vraiment les moyens... Et j'aimerais bien travailler dans le maquillage, ce qui va être compliqué sans argent et aussi sans un nom. En attendant, j'ai quand même ouvert une chaîne YouTube. On ne sait jamais et puis c'est plutôt amusant.

— Il faudra que tu me passes le nom de ta chaîne, je te ferai de la pub, m'enthousiasmai-je.

Elle m'assura qu'elle me l'enverrait dans la soirée par message et chacune d'entre nous rejoignit sa salle. Le groupe avait choisi des places un peu en hauteur et au centre. D'ailleurs, il y avait suffisamment peu de monde pour nous gêner la vue.

Si seulement il n'y avait que Lucine et moi, je l'aurais prise dans mes bras ou aurais posé ma tête sur son épaule. Enfin, j'aurais fait n'importe quoi pour me rapprocher d'elle. Néanmoins, j'osai quand même prendre sa main quelques instants dans la pénombre. On échangea un bref sourire et fit rapidement comme si de rien ne s'était passé. Personne n'avait dû nous remarquer, ils étaient tous bien trop concentrés sur le film...