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Chapitre 5

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Athènes, 389 av. J.-C.

15ème jour du mois d'Elaphébolion (Mars)

alors pourquoi ne pas commencer tout de suite le labeur ?

Alexandre était un jeune homme aux épaules carrées sculptées par les travaux. Ses cheveux noirs reflétaient son manque d'hygiène et ses yeux bruns se voulaient indéchiffrables. D'ailleurs, Lys avait du mal à cerner le personnage. Elle ne savait pas s'il était de nature bonne ou mauvaise, elle n'arrivait même pas à se faire une première opinion à son propos.

Il jetait de temps à autre un regard derrière lui pour s'assurer que Lyssipée le suivait. Quant à Parîs, il semblait avoir disparu à l'intérieur pendant qu'elle regardait ailleurs.

Alexandre la fit entrer dans la demeure des Callops et elle put admirer les lieux avec émerveillement. Ils étaient venus par l'entrée se trouvant au fond de la cour et elle avait pu découvrir une sorte de mini-rue à l'intérieur même du bâtiment. Incroyable ! s'était-elle exclamée à mi-voix, ce qui avait fait faiblement sourire Alexandre. Elle prit note qu'il savait utiliser les muscles de son faciès autrement que pour parler et le suivit dans cette mini-rue intérieure.

Les murs étaient dénudés, mais propres, lisses, parfaitement seyant à des citoyens se dit-elle. Chez elle, dans son petit village, les murs des maisons étaient bossus, irréguliers et parfois même tombaient en morceaux. Elle sourit de contentement, oui elle était bien tombée !

Alexandre l'emmena jusqu'à une pièce située un peu plus loin, au centre de la mini-rue à droite et y pénétra. À son tour, arrivée à l'entrée de la pièce elle mit un pied dedans, mais on l'arrêta tout de suite.

Alexandre venait de poser sa main calleuse sur le ventre de Lys tout en regardant d'un air contrarié deux hommes qui avançaient dans la pièce.
À bien y regarder, Lyssipée comprit qu'il ne s'agissait que de jeunes hommes, moins âgés même qu'Alexandre. Ils semblaient se défier et paraissaient même être heureux de cet affrontement verbal. Ils ne parurent pas remarquer Alexandre et elle qui attendaient à l'entrée. De nature curieuse, Lyssipée mourrait d'envie de savoir ce qu'il se passait.

Elle regarda le jeune homme qui l'accompagnait, tentant de lui faire discrètement signe d'expliquer, mais celui-ci l'ignora. Il attendait patiemment que les deux autres sortent de la pièce.

Dès que cela fut fait, Alexandre fit signe à Lys qu'elle pouvait entrer.

La pièce était plutôt simple, rectangulaire, elle suivait un plan linéaire. Sur la longueur étaient alignés dans cet ordre : lit de jour, table longue basse, autre lit de jour.

Elle comprit vite que cette pièce était le lieu où se déroulaient de somptueux dîners. Elle s'émerveillait des richesses de la cité et trouvait la vie ici de plus en plus attrayante.

Tout de suite à cette pensée elle se réprimanda. Elle ne devait pas espérer une vie simple et facile, elle était esclave maintenant et on ne la laissera sûrement pas en paix avant un moment.

À la suite d'Alexandre, elle s'avança sur les dalles de pierre.

Sous ses pieds, et malgré ses légères semelles, elle pouvait sentir la fraîcheur du sol et elle frissonnait doucement en avançant.

Tous deux contournèrent le mobilier pour rejoindre une entrée sur la droite. Ils entrèrent dans une pièce plus petite et plus humide, fermée par une porte de bois. Lys cru halluciner quand elle la vit, mais elle voyait bien une planche de bois servant à séparer ces deux pièces. Elle semblait de plus en plus étonnée par les richesses des citoyens.

Esclave de sa NatureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant