Céline, onze ans et aveugle. [ EN PAUSE ]

Eighth chapter.

Je reste là, me sentant de trop, à regarder la petite famille se faire des embrassades. Enfin, Céline et le nouveau venu, Mélissa se contentant de les regarder, une expression ennuyée sur le visage...

Céline commence à lui parler, de tout et n'importe quoi. Je me racle la gorge au bout d'un moment, en ayant marre de me faire ignorer.

"- Ah oui c'est vrai, je ne vous ai pas présentés. Remarque enfin Mélissa. Il daigne enfin me donner un regard, impassible. Bryan, voici Chris, Chris voici Bryan.

- Bonsoir. Tu ne serais pas le fils d'Ian ?

- Euh.. vous le connaissez ?

- Une vieille connaissance, en effet." Réplique-t-il, pensif. J'en profite pour mieux le détailler, la seule ressemblance que je lui trouve avec Céline sont ses cheveux blonds. Sinon, il a des yeux verts, une mâchoire carrée recouverte d'une barbe de trois jours. Je suis légèrement plus grand que lui, mais il dégage un truc imposant.

"- T'es là pour combien de temps ?

- Pour quelques jours seulement.

- Tu vas les passer avec moi ?

- Bien sûr. Répond " Chris", froidement. Mais Céline n'y fait pas attention, et rajoute tout enjouée :

- Youpi !"

En tout cas, il y aura beaucoup d'animation dans la maison.

   *****
"- Je dois dormir où ? Entendé-je dans le salon, revenant de la salle de bain.

- Sur le canapé. C'est la voix de Mélissa, je me rapproche pour mieux entendre.

- Pourquoi ? J'identifie cette voix comme celle de Chris.

- Parce que.

- Y'a une chambre de libre à l'étage non ?

- Tu-dors-sur-le-canapé.

- Mais il y a une chambre en haut non ? Je m'approche pour voir la scène : Mélissa est debout devant Chris, qui tient un oreiller et une couverture en face du canapé.

- Tu peux pas la fermer et dormir sur ce putain de canapé !? Elle l'a crié tellement fort que j'ai reculé d'un pas, faisant tomber le vase qui était par là. Comme par hasard.

- Qui est là ? Tonne la voix grave de Chris, pendant que je me fige. J'entends des pas se rapprocher, alors j'ouvre la porte d'un placard pas loin et y entre immédiatement.

- Le vent souffle fort... Redit-il, il est juste devant la porte, je retiens ma respiration.

- Bref, dors bien sur le canapé.

- Pétasse.

- T'as dit quoi ?

- J'ai dit pétasse. Répète Chris. Je vois pas pourquoi je dois dormir là alors qu'il y a une chambre de libre.

- Pourquoi t'aurais ce privilège ?

- Pourquoi je ne l'aurais pas ?

- Tu veux vraiment que je te le rappelle ?

- Comme si tu le faisais pas assez souvent. Il soupire, pendant que je me tue à ne pas éternuer.

- Tu n'avais qu'à pas gâcher ma vie. J'arque un sourcil, la conversation commence à devenir de plus en plus intéressante.

- On en a déjà parlé.

- Non, on s'est crié dessus puis t'es sorti de chez moi en claquant la porte.