FICHIER 38907

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-Qu'est-ce qu'il y a ?

Je vois son sourire rassurant, ses belles lèvres proches de moi. Trop proche.

-Rien.

Je me recule un peu, doucement. Pourquoi je fais ça ? Je vois son regard changer, moins compréhensif, plus triste.

-Arrête. Je vois bien que quelque chose ne va pas.

Il s'avance un peu, tendant légèrement les bras pour m'attraper, mais je me glisse à travers son étreinte. C'est vrai, quelque chose ne va pas.

-Je ne vois pas de quoi tu parles.

Je baisse le regard, ne pouvant supporter ses yeux déçus. Pourquoi faut-il que je brise tout maintenant ?

Il s'arrête, il a compris que ses gestes étaient inutiles cette fois. Les bras ballants, il me questionne encore.

-Pourquoi tu ne me dis rien ?

Sa voix se casse vers la fin, mon cœur aussi.

-Je pensais qu'on était au-delà des peurs et des secrets. Tu peux me faire confiance. Je t'aime.

Un temps passe, mon corps et mon esprit ne répondent plus.

-Je ne sais pas.

Je ferme les yeux, je ne veux pas voir les siens. La violence de mes propos me fait mal. Je ne veux pas de ça. Pourtant, je ne lutte pas contre les pensées amères qui se bousculent dans ma bouche.

-Je ne sais pas, je ne sais plus. Tu m'aimes ?

-Oui, tu le sais très bien.

-Et moi, tu t'es demandé si je t'aimais ? Tu as pensé à moi un jour ?

Bien sûr qu'il pense à moi, il le fait chaque jour, chaque seconde qui passe. Mais je ne contrôle plus rien, ma voix reste ferme alors que la sienne devient de plus en plus faible.

-Évidemment que je pense à toi. Pourquoi tu dis tout ça maintenant ? Qu'est-ce qui ne va pas ? Dit-moi !

Un point de non-retour a été passé, ses chuchotements sont devenus hurlements. Il a perdu son sang-froid, celui que j'admirais tellement chez lui.

-Je ne sais pas.

Les larmes me montent aux yeux et me piquent violemment, comme pour me rappeler à la raison.

-Tu ne sais pas ? J'ai l'impression que tu ne sais jamais !

Avec courage, je lève mon regard sur lui. Il est aussi en pleurs. Il n'en peut plus de mes doutes, surtout quand je me ferme autant. Je le comprends, je suis insupportable.

-Arrête un peu de te poser des questions. Arrête de réfléchir avec ta tête folle, mais avec ton cœur lucide.

Il a raison, je le sais. Je deviens un peu fou, à cause de mes doutes. Mais lui aussi, à cause de moi. Je vois ses lèvres se mouvoir, tenter de me parler, mais plus rien ne m'atteint. Ses mots, ses gestes, ont de plus en plus d'impacts sur la réalité dont je cherche à m'échapper.

***ERROR***

***FICHIER CORROMPU***

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