Post 11

19 4 2
                                    

Et je me surpris à songer à ce baiser que nous avons échangé ce soir-là où nous avions sans doute un peu trop bu, toi qui m'exposais ta vision de l'amour et moi qui sur un coup de tête posais mes lèvres sur les tiennes. Oh, ce n'était pas la première fois que nous nous embrassions tous deux enivrés des vapeurs et des fumées emplissant ton studio et nos cœurs. Pourtant je suis encore nostalgique de cette étrange conversation que nous avons eu et où au détours d'obscurs sujets qui échappent à ma mémoire tu me confias soudainement ton désir. Nous étions étendus côte à côte dans le noir et peut-être est-ce cet aveu faisant écho en moi qui me poussa à me pencher sur toi pour goûter doucement ton souffle court contre le mien. C'était un baiser à peine esquissé, un frôlement, un soupir, mais l'instant de flottement qui suivit fut bref avant que tu ne me ramènes à toi. Il ne s'est rien passé entre nous ce soir-là si ce n'est ce baiser doux et brutal à la fois, fébrile et hésitant, appuyé, léger, profond, effleuré. J'en garde un souvenir diffus, la clarté des sentiments qui nous envahissaient. Un bien-être, le silence dans lequel tout se dit, et mon cœur mis à mal de toutes mes certitudes.

Trois semaines ont passé avant que l'on ne se retrouve. Trois semaines de messages, de photos, de silences. A mon retour rien avait changé, toujours les mêmes moments chez toi, les mêmes vapeurs, les mêmes fumées, le noir, un baiser. Sans vraiment comprendre ni vraiment s'expliquer c'est ainsi entre nous, cette relation particulière sans nom qui nous lie parce que et malgré nous.

Vers à la merWhere stories live. Discover now