Chapitre 32

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Nathan – Saint exorciste
Chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem

Ma semi-conscience ne me permit pas de comprendre ce qu'il se passait autour de moi. Il me sembla sentir une forte chaleur au-dessus de mon visage, l'effet palliatif du flux bleuté puis des mains qui me traînèrent sur le sol sur une courte distance. Il y avait du bruit, beaucoup de bruit, et des exclamations paniquées autour de moi. La froidure du carrelage contre ma joue était désagréable tout comme la douleur paralysante que je ressentais. Ma tête tournait et j'avais envie de vomir.

— ...than.

Le son que je perçus était lointain. Est-ce qu'on m'appelait ?

— Nathan !

La voix inquiète mais sèche de Michaël fit sursauter ma conscience, alors tout mon environnement s'éclaircit d'un seul coup et je vis l'attroupement de badauds autour de notre groupe.

— Je t'entends, marmonnai-je.

Au premier mouvement, la douleur me foudroya.

— Bouge pas, m'ordonna mon compagnon. Tu dois encore guérir.

— On n'a pas le temps, protestai-je.

— On va le prendre, sinon autant te laisser mourir maintenant, le résultat sera le même.

Vaincu par ses arguments et la fatigue, j'abdiquais.

— J'ai froid, me plaignis-je.

— Pas étonnant vu tout le sang que t'as perdu, intervint Dylan tandis que Michaël m'attirait dans ses bras quand il se fut assis près de moi.

Sa main était toujours nouée à la mienne, seule chose agréable dans ma tempête de souffrance.

— Comment vous avez vaincu le deuxième démon ? m'enquis-je.

— C'est Aprilia, me renseigna Donna. On savait pas qu'elle avait l'option lance-flamme.

— Comme tous les chiens de l'Enf...

Je fus interrompu par un mouvement de panique général. Une marée humaine se déversa dans la station de métro avec des hurlements qui se mêlèrent pour former un bruit monstrueux. Les gens s'agglutinèrent contre les vitres fermant le quai, le visage déformé par la terreur. Sans même se concerter, Dylan et Michaël me soulevèrent et me soutinrent pour sortir de là avant d'être bloqués. Quand nous atteignîmes enfin l'air libre, ce fut un cauchemar qui nous attendait : une armée de squelettes envahissait les rues en tuant tous les humains à leur portée.

— On va jamais passer inaperçu, réalisa Dylan. Va falloir qu'on se fraye un chemin à travers.

— Comment ? questionna Donna, les yeux écarquillés d'effroi. Nathan n'est pas en état de combattre tout ça.

Elle avait raison, j'arrivais à peine à tenir debout et même si mon état physique s'améliorait petit à petit grâce à Michaël, je devais garder mes forces pour Bael. On devait trouver un autre moyen de passer.

— T'as une idée ? me demanda mon compagnon.

— À part Aprilia, je vois pas, répondis-je.

Mes jambes flanchèrent soudain, obligeant Michaël et Dylan à m'asseoir par terre, mouvement qui attira l'attention de la horde ennemie sur nous. Des dizaines de squelettes convergèrent aussitôt dans notre direction, nous coupant toute retraite par la même occasion. J'aurais aimé garder Aprilia dans ma manche jusqu'au dernier moment, mais je ne voyais aucun moyen de m'en sortir sans elle dans mon état. Résigné, je m'apprêtais à l'appeler quand des épées à la lame brillante fauchèrent les morts les plus proches de nous.

CDSE 3 - Le Repos des MortsWhere stories live. Discover now