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Patrouilles 4

  Harry leur sourit. « Et elle est d'accord ? » demanda Neville juste comme Hannah disait « Ben tu aurais pu commencer par ça. »

Ils échangèrent un regard et se sourirent.

« Elle le sera, dit Harry. Je pense que j'ai été plutôt convaincant.

— Tu penses, hein. »

Seamus n'avait toujours pas l'air convaincu, visiblement pas pressé de devenir un Casse-Couilles.

« Ecoutez, dit Harry. Ça va être chiant et ça ne va pas vous rendre populaire auprès des autres élèves. Et franchement, il y a des chances pour que la personne qui a jeté un maléfice à Tommy soit partie depuis longtemps et ne revienne jamais. Et les Carrow... qui sait s'ils étaient vraiment à Pré-au-Lard ou pas ? Mais, s'il y a la moindre chance qu'un autre élève soit blessé à nouveau, à vous de me dire si ça vaut pas le coup de faire ça. Vous avez protégé Poudlard par le passé, vous pouvez le faire à nouveau. Un jour, on pourra peut-être se laisser aller. Mais pas maintenant. Et je crois que c'est précisément ce qu'on a tous fait. Trop tôt. »

Anthony Goldstein leva la main. Parvati eut l'air bizarrement agacée par ça. Anthony fit un grand sourire à Harry.

« On aura des privilèges de préfet, non ? On est officiels, maintenant. Je vois pas de problème avec ça. »

Parvati répondit avant que Harry ne puisse le faire.

« Bah, oui, mais je suis sûre que ça veut pas dire qu'on peut se balader et balancer des sorts à tous les gens qu'on croise. »

Anthony protesta en disant que ce n'était pas ce qu'il suggérait mais Harry couvrit sa voix :

« Bien sûr que non ! On aura le droit d'être hors de nos salles communes jusque onze heures, mais pas seuls. Vous devez avoir un partenaire. Vous pourrez remplir des rapports sur les étudiants qui refusent d'obéir et ils perdront des points ou auront une retenue. Cela vous donnera de l'autorité, mais vous ne devez pas utiliser la force. S'il y a un problème, allez chercher un professeur pour qu'il s'en occupe.

— Des Casse-Couilles et des rapporteurs, déplora Seamus.

— Seamus, dit Harry avec irritation. Tu n'es pas obligé de le faire.

— J'ai pas dit que je le ferais pas, se dépêcha de répondre Seamus. C'est juste que ça ne me plaît pas.

— Bien. Ça ne me plaît pas non plus. »

Harry jeta un regard à Anthony.

« S'il vous plaît, rappelez-vous que nous sommes là pour protéger les élèves. Enfin, si vous êtes d'accord pour faire ça. »

Personne ne broncha et Harry ajouta :

« C'était une question. »

Ron et Hermione levèrent la main et bientôt tout le monde suivit leur exemple. Harry respira un peu mieux.

« Parfait ! On va pouvoir établir un emploi du temps maintenant. Et Hermione voulait modifier les Gallions. »

Hermione se dépêcha de prendre un morceau de parchemin et sa baguette.

« Oui, dit-elle. Si vous voulez bien tous me donner vos Gallions, merci. Je vais les enchanter pour que nous puissions envoyer des messages à une personne en particulier, et pas juste à tout le groupe. Et j'ai déjà fait un schéma, attribuant un groupe d'élèves à chaque membre. Par exemple, quelqu'un peut s'occuper des garçons de première et deuxième année, et quelqu'un d'autre...

« Désolé, Hermione, dit Neville, mais je voulais juste demander... »

Il regarda Harry.

« Et Malefoy ? »

Harry se raidit.

« Quoi, Malefoy ?

— Et bien, on l'a tous vu se battre avec ce gamin, et ensuite...

— Drago Malefoy n'a rien à voir avec ça », dit Harry brusquement.

Il n'avait vraiment pas besoin que tout le monde se mette contre Malefoy et commence à le harceler.

« Il était avec moi sur les escaliers quand ils ont bougé. Il a failli y passer. Ce qui me rappelle... »

Harry souhaitait changer de sujet le plus vite possible.

« On est aussi là pour protéger les élèves de Serpentard. Les protéger, pas leur extorquer des points. »

A part Ginny et Luna, ils étaient tous là pour les classes préparatoires aux ASPICs, et de ce fait ne pouvaient pas gagner ou perdre de points, mais ça ne voulait pas dire pour autant qu'ils se moquaient de qui gagnerait la coupe.

Quelques personnes eurent l'air indignées, comme si elles étaient vexées par la leçon de morale de Harry, ou peut-être qu'elles étaient déçues. On risque d'avoir un problème, là.

« Mais qui se chargera de les compter ? demanda Parvati. Je veux dire, on a personne de Serpentard ici. »

Harry remarqua que Lavande jeta un regard aigu à Parvati. Son petit ami, Anthony, ne semblait pas non plus ravi qu'elle s'inquiète pour les Serpentard.

« Ils ont des préfets, lui rappela Harry. Il faudra faire avec. »

Pour maintenant.
Le reste de la réunion se déroula sans problème, même si Hermione faillit les tuer d'ennui avec ses graphiques. Une autre personne fit remarquer que Tommy avait été attaqué en plein jour mais Harry souligna que l'école était presque vide à cause du match au moment où c'était arrivé. Il admit cependant qu'ils devraient garder l'œil ouvert et surveiller les traînards pendant la journée aussi.

En dépit du fait qu'il était heureux que ses amis aient accepté de surveiller le château, les plaintes de Seamus lui laissaient un goût amer. C'était injuste qu'ils soient forcés de réduire à néant les petits moments de bonheur des élèves de Poudlard et de régenter leur temps libre, mais ils étaient tellement inconscients du danger.

Comme tu l'as été lui rappela une petite voix. Et c'était vrai, mais penser à un élève de première année qui aujourd'hui rôderait dans le château à essayer d'attraper des Mangemorts ou de trouver un Basilic ou de tenter le destin d'une façon ou d'une autre lui faisait horreur. Harry aurait détesté avoir une armée d'élèves plus âgés essayant de l'arrêter à chaque tournant. Et il les aurait encore plus détestés s'ils avaient essayé de l'empêcher de passer du temps avec sa petite amie.

Mais ce n'était pas à lui de décider de ces choses, à l'époque. Il n'était pas responsable, même si ça lui avait plu de penser qu'il l'était. Mais maintenant... En y retournant, tu pourras faire en sorte qu'il y ait moins d'âmes mutilées, moins de familles déchirées. Si cela en vaut la peine à tes yeux, alors disons-nous au revoir pour l'instant. C'était ce que Dumbledore lui avait dit. Il avait dit à Harry qu'il avait le choix. Et Harry avait fait son choix. Il était revenu. Il était revenu et avait vaincu Voldemort et avait sauvé des vies. Il ne pouvait pas s'arrêter maintenant. C'était pour ça qu'il était revenu. Il est important de se battre, et de se battre encore, et de continuer à se battre, car c'est la seule manière de garder le mal à distance, même s'il ne sera jamais totalement éradiqué. Et c'était ce que Harry comptait faire. Après tout ce qui s'était passé, si un élève de Poudlard perdait la vie et que Harry ne faisait rien, il aurait aussi bien pu rester à la gare de King's Cross.

Une heure plus tard, Harry, Ron et Hermione prenaient le chemin de la tour de Gryffondor. Neville s'attarda en arrière pour discuter avec Hannah puis pressa le pas pour les rattraper. Hermione sourit largement quand il arriva à leur hauteur.

« Quelqu'un ici a l'air heureux. »

Neville toussa pour se donner une contenance

« Heu, oui. »

Il baissa la voix.

« Elle est plutôt géniale. Vous savez que j'ai trouvé un Voltiflor – avec une fleur bleue ! – sur ma table de nuit l'autre jour ? Ça fait une éternité que j'en voulais un. Ils sont très rares. Hannah a dû me l'envoyer. Elle dit que non, mais c'est la seule à qui j'en ai parlé. »

Il eut un soupir heureux.

« Géniale ! »

Et puis il fronça les sourcils en regardant devant eux.

« Oh, Lavande est là. C'est ma partenaire. Je ferais mieux de la rattraper pour organiser la patrouille de ce soir. »

Il fit quelques pas en avant et puis s'arrêta d'un coup.

« Harry, dit-il sérieusement, on ne laissera personne être blessé.

— Heu, ok. Merci. »

Neville hocha la tête, donna une tape dans le dos de Harry, et partit en courant.

« Hé ben, quelqu'un ici est hyperactif », commenta Hermione.

Harry hocha la tête, suivant Neville du regard. Il y avait vraiment de l'amour dans l'air.