Chapitre 25.

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Externe

Le lendemain, Thomas est sortit de chez lui à 6h dans le seul et unique but de courir des kilomètres sans s'arrêter, malgré le mauvais temps. Il a couru encore et encore, oubliant les emmerdes, oubliant Sonya, le boulot, la dépression, mais sans pour autant réussir à oublier Newt.
Son téléphone s'est mis à sonner vers 10h, c'était son père. Le brun s'est arrêté sur un banc, et a décroché essoufflé.

- Allo?
- Tom, c'est papa. Tu vas bien?
- Oui et vous ça va? Mentit le brun.
- Oui, avec ta mère on voulait te proposer de passer quelques jours à la maison pour les
vacances de Noël. Tu en penses quoi?
- Oui, c'est d'accord papa. Julia sera là?
- Oui, elle arrivera le 20. Tu viens avec Sonya?
- Ehm non.. C'est compliqué entre nous en ce moment.
- Très bien, je ne t'embête pas avec ça. Tiens moi au courant de la date, à bientôt Tom.
- Bonne journée papa.

Les deux hommes raccrochèrent, l'un le sourire aux lèvres d'avoir une réponse positive de son fils, l'autre les larmes aux yeux de penser que Newt serait seul pour Noël. Il n'arrivait pas à se réjouir de revoir sa famille, principalement sa soeur après tout ce temps, en sachant qu'il serait au chaud avec des cadeaux plein le sapin, alors que le blond errerait dans les rues de Londres.
Après avoir reprit ses esprits, le brun s'est relevé et a décidé que se balader dans la capitale valait mieux que de sombrer dans la dépression en restant affalé sur son canapé. Il repensa à ce matin. Il était sûr d'avoir vu Newt en bas de l'immeuble, mais le temps de cligner des yeux et il avait disparu. C'était peut-être un mauvais tour de son esprit, embrumé par ces longues nuits sans parvenir à trouver le sommeil.

Newt

Plus rien ne pouvait me faire changer d'avis. Plus rien, car toute trace d'espoir avait disparue. Car tout le monde s'était enfuit. Car le bonheur n'était même plus une option. Je portais un jean noir, un T-shirt à Tommy de la même couleur et mes vans. Je portais du noir, simplement parce que je vivais mes funérailles chaque jour de cette putain de vie. 

Personne ne connait le vrai moi. Personne ne sait combien de fois j'ai pleuré seul dans ma chambre quand personne ne voyait, ou dans la rue à l'abris des regards. Personne ne sait combien de fois j'ai perdu espoir, combien de fois j'ai baissé les bras. Personne ne sait combien de fois j'ai cru que j'allais craquer, mais que je me suis retenu à cause des autres. Personne ne connait les pensées qui passent à travers mon esprit quand je suis triste, à quel point elles sont horribles quand elles me hurlent dessus. Personne ne me connait.

Même pas Tommy.

Personne.

Même pas moi-même.

Il pleut aujourd'hui, la pluie tombe de plus en plus fort, et le nombre de personnes dans les rues se fait de plus en plus petit. Je me retrouverai bientôt seul, comme je l'ai toujours été. J'aime la pluie, car j'ai l'impression de ne plus être le seul à pleurer. Il me reste une chose à faire avant la fin, mais il n'est pas encore l'heure, il est trop tôt, et soit il fera tout foirer soit il ne le verra que demain, et il faut que ça soit aujourd'hui.

Thomas

J'ai cru apercevoir Newt à plusieurs reprises aujourd'hui, et pourtant ça ne pouvait pas être lui. J'avais déjà fouillé ces endroits de la ville avant, et il restait introuvable. Courir m'avait fait réfléchir, alors j'étais passé au restaurant pour parler avec mon patron.

- Thomas, comment tu vas?
- Mieux. Il savait que je mentais, mais j'avais besoin de ce job, de ce salaire pour continuer de payer mon loyer.
- Tu veux reprendre le travail, c'est ça?
- Oui, j'aimerai écourter mon arrêt maladie.
- Pas de soucis Tom !

Il m'a fait signer quelques papiers autour d'un café, je lui ai dit que j'étais prêt à reprendre dès le lendemain et je suis partis. La nuit tombait, quant à la pluie elle ne s'était pas arrêtée. J'ai fini par me diriger vers chez moi, le plus lentement possible. J'ai poussé la porte de l'immeuble, monté les marches une à une, dis bonsoir à la voisine, et je suis arrivé devant chez moi. Il était venu. Newt avait déposé un chocolat chaud sur le pas de ma porte. Quelque chose n'allait pas. S'il avait voulu me dire quelque chose il m'aurait téléphoné, il n'aurait pas encore dépensé le peu d'argent qu'il lui restait.
J'ai pris le mug de chez Starbucks, et j'ai lu.

Can I still get into heaven if I kill myself?

Les larmes ont dévalées mes joues si rapidement que mon cerveau n'a pas eu le temps de comprendre. J'ai ouvert l'appartement, posé le mug sur la table et attrapé mes clés de voiture. J'ai couru comme un dingue jusqu'au parking, et tenté de démarrer ma Jeep cinq fois avant qu'elle ne se décide à fonctionner.
J'ai appelé Newt, mais aucune réponse. Il ne pouvait pas être trop tard. Mes mains tremblaient sur le volant, j'ai composé une nouvelle fois le numéro de Newt quand un long coup de Klaxon m'a ramené à la réalité. J'ai vu une voiture foncer sur moi et j'ai rapidement tourné le volant pour l'éviter. Newt ne répondait toujours pas. J'ai traversé Oxford Street à fond, sans le voir. J'ai été jusqu'à son ancienne planque, toujours rien. Je me suis arrêté quelques minutes sur un trottoir, les coudes sur le volant, les mains sur mon visage. Il fallait que je me calme, que je réfléchisse.

Mon cerveau m'a repassé tous les moments passés avec Newt, quand la réponse m'est arrivée en pleine face. Qu'est-ce que je pouvais être con. C'était évident. J'ai redémarré la voiture, et roulé le plus vite possible jusqu'au London Eye. J'ai trouvé une place rapidement, fermé la voiture et couru  dans les nombreuses rues jusqu'à la grande roue. Il devait être là, ça ne pouvait pas être autrement. J'ai scruté le rebord en briques près de la roue où je l'avais déjà retrouvé une fois, mais rien. Personne. J'étais entrain de perdre espoir quand j'ai aperçu une silhouette sur le Westminster Bridge reliant la grande roue à Big Ben.

Aucun doute, c'était lui.



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Hello !

Tout d'abord je voudrai vous remercier pour tout le soutien que vous m'apportez, j'espère que je ne vous déçois pas dans mes chapitres !
Je suis assez émotive aujourd'hui en vous postant ce chapitre, parce que ça fait une semaine que j'ai réalisé mon rêve : voir Dylan et Thomas, à moins d'un mètre de moi. Je voulais juste vous le partager, est-ce que certains d'entre vous étaient à l'Avant Première ? Si oui, j'espère que vous les avez bien vu ! Si non, je vous souhaite de tout mon cœur de vivre ça vous aussi.
Voilà, encore merci pour tout ❤️
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I Hated The Place, Tommy.Where stories live. Discover now