The Devil's Taste

Chapitre 23: Caroline

Je le déteste! Ce n'est qu'un connard...! Il s'est amusé avec moi et maintenant... Maintenant il me jette comme si tout ça n'avait été qu'une blague. J'ai l'impression que tout ça n'était qu'un rêve qui a viré au cauchemar. J'aurai dû m'y attendre. Je savais bien que c'était ce genre d'hommes. Ça a toujours été un homme qui aimait s'amuser sans aucune attaches mais moi, j'ai pensé que s'était différent avec moi. J'ai vraiment pensé qu'avec moi, c'était du sérieux. J'imagine que toutes ses conquêtes ont dû penser ça aussi mais est ce qu'elles ont toutes pleuré comme moi? Est ce qu'elles ont toutes été aussi faible que moi?
Je me trouve pitoyable... Je suis là, sur mon canapé, depuis bientôt deux heures, en train de pleurer. Je sais que je devrais sortir, regarder la télé, aller sur l'ordinateur ou je ne sais quoi encore pour oublier ce qu'il s'est passé ce matin mais je n'y arrive pas. J'aimerai tellement que ce ne soit qu'une blague qu'il m'as faite mais je sais bien que c'est impossible. Il était plus sérieux que jamais... Il ne m'as même pas appelé par mon prénom, il ne m'as même pas prise dans ses bras... Il a à tout prix voulu garder une distance entre nous alors qu'hier encore, il m'embrassait et me disais qu'il ne me lâcherait plus jamais. Tout ça n'était donc que des mensonges? J'ai été baladée de A à Z comme ça? Est ce que j'ai vraiment rêvé ce rapprochement entre nous?
Je suis vraiment une idiote...
C'est alors que quelqu'un frappe très fort contre ma porte. Pendant un instant, une lueur d'espoir naît en moi. J'espère que c'est Brian qui vient me chercher pour s'excuser et m'embrasser mais je déchante immédiatement en entendant la voix de Mélodie.

- CAROLINE! IDIOTE! POURQUOI TU N'ES PAS VENUE À NOTRE RENDEZ VOUS?!

J'essaie d'arrêter mes sanglots pour ne pas qu'elle m'entende mais je n'y parviens pas.

- CAROLINE? TU PLEURS?!

Je ne lui réponds toujours pas mais c'est alors que la porte s'ouvre. En levant le visage, je vois qu'elle tiens la clé que je cache dans un petit compartiment de la sonnette. J'essaie de cacher mon visage le plus rapidement possible en l'enfouissant contre mes genoux mais c'était trop tard, elle se précipite sur moi. Je la sens s'assoir en catastrophe sur le canapé pour poser ses mains sur mes jambes.

- Caroline?! Qu'est ce qui t'arrive?!

Je me retiens de pleurer pour ne pas me montrer plus faible que je ne le suis déjà mais c'est totalement idiot de ma part parce que je sais qu'elle ne se fera pas avoir par mes vaines tentatives de masquer ma tristesse.
Elle prend soudainement une voix douce.

- Caroline, raconte moi tout...

Je me laisse finalement aller et me précipite dans ses bras.

- C'est terminé... Tout...! Je ne suis qu'une idiote...! J'espérais tellement que ce soit vrai...! Mais il m'as menti...
- De quoi tu parle? Caroline, essaie de te calmer parce que je ne comprend rien là.

Elle commence à caresser ma tête délicatement et, à ce geste, mon coeur se serre, me rappelant le soir du réveillon où il me tenait tendrement dans ses bras, la main sur mon cuir chevelu qu'il caressait avec "amour".

- B-Brian... I-il m'as... Il m'as...

J'essaie de me calmer du mieux que je le peux mais c'est bien plus difficile qu'on ne pourrait le croire.

- Brian? Tu veux parler de Brian Smith? Ton patron?
- Ce n'est plus mon patron!

C'est si douloureux...!
Mélodie se crispe en entendant ma phrase. Je m'éloigne d'elle pour enfin lui dire ce qu'il s'est passé, les yeux dans les yeux.

- Ce matin, je suis arrivée à l'agence plus heureuse que jamais parce qu'il m'avait dit qu'il voulait être le seul pour moi et que j'étais la seule pour lui! Il m'avait dis qu'il me voulait rien que pour lui et il m'as marquée "pour que tout le monde sache que tout le monde sache que j'étais à lui" mais ce matin... Il m'as renvoyé! Sans même que je ne sache comment cette idée lui est venue, il m'a virée! Il n'as même pas voulu parler avec moi!
- Hey... Calme toi. Comment ça, il t'as renvoyé?
- Je ne travaille plus chez Brian Smith! Je ne suis plus sa secrétaire!
- Mais... Vous vous êtes disputés?
- Non! Même pas! Je ne comprend pas... Hier il... Il était si gentil, protecteur, doux... Et aujourd'hui... Aujourd'hui il ne m'as presque pas regardé...