19. Carla

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PDV Emilio :

L'heure des retrouvailles a enfin sonné. Je me tiens devant la boutique Sublimation et à travers les vitrines, je la vois courir un peu partout. Ces cheveux se livrent une bataille alors qu'elle court entre les rayons du magasin. Elle sourit toujours autant et semble rire en permanence. Elle gesticule dans tous les sens et fait de grands gestes aux clientes. Quelle clown alors !

Mon petit sourire en coin pourrait faire tomber les étoiles, j'en suis sûr. Je m'avance, traverse la route et rentre dans la boutique. Une femme m'aborde toute souriante et je ne vois en elle qu'une touffe violette. Qui est assez fou pour se teindre les cheveux en mauve, franchement ?

- Bonjour et bienvenue à Sublimation. En quoi puis-je vous aider ? me demande t-elle, pour une première fois je ne me fais pas draguer.

- Je cherche un cadeau à offrir à mon épouse. Une tenue pour nos retrouvailles surprises.

Ses lèvres forment le plus grand sourire que j'ai pu voir de ma vie et ses yeux se remplissent d'étoiles.

- Elle a quel âge, taille, couleur de cheveux et surtout, quel style ? elle commence à arpenter les rayons de tous les sens.

- Elle a 28 ans, elle fait 1m71, ses cheveux sont châtains et son style... Streetwear pur et dur. Entre grunge, emo et classe. Elle voue un culte aux bottines et aux baskets et a bannis les jupes et les robes de son vocabulaire. Sa manière de s'habiller est en totale opposition avec son elle-intérieure. Elle est très conservatrice mais elle peut sortir avec juste un crop-top et un jean boyfriend si elle se trouve à l'aise avec. Elle rend de simples bouts de tissus en oeuvre d'art. Ma femme est...

La jeune femme semble m'admirer comme la septième merveille du monde alors que je me touche le menton. Je rigole de sa tête.

- Vous êtes vraiment fou amoureux d'elle. m'avoue t-elle. 

- C'est peu de le dire.

Elle me montre un ensemble et j'imagine déjà Eli avec. Hm... B.A.N.D.A.N.T.E.

Je balaie ma tête pour qu'elle me montre quelque chose d'autre. L'objectif c'est lui faire plaisir, pas moi.

- Et que pensez-vous de ça ? me redemande la vendeuse.

Elle me montre un pantalon bleu foncé taille haute qui est déchiré à quelques endroit, un crop-top blanc où il est inscrit en gras et surtout en flammes TRASHERS, un paire de Dr Martens rouge vintage et une paire de lunettes de soleil ronde. Elle rajoute une veste et je ne peux qu'acquiescer de son choix.

- C'est l'une de mes collègues qui a choisit, elle aussi a ce genre de style.

- Ah oui ? je fais l'étonné.

- Oh oui, notre Eliza est notre petite maman rebelle à nous.

Je règle la tenue avant de parcourir le magasin de fond en comble. Depuis que je suis rentrée je ne l'ai pas même pas aperçue. J'entends quelqu'un me suivre, je me retourne, c'est la vendeuse qui se prend pour Poppy dans Les Trolls.

- Il vous manque quelque chose ?

- J'aimerais rencontrer celle que vous appelez Eliza.

- Oh... Elle doit être... occupée.

Elle évite visiblement mon regard. Une autre vendeuse s'approche, plus petite.

- La pauvre est encore aux toilettes. lui chuchote t-elle sans me voir.

- Faudrait peut-être qu'elle change son régime alimentaire maintenant...

Eli est malade ?

- Que ce passe t-il ? je fronce d'un coup les sourcils.

- Notre collègue est enceinte et elle ne se sent pas très bien. m'avoue la nouvelle venue.

Enceinte ? Elizabeth ? Mon Eli ?

- Me revoilààààà.

On se retourne tous vers la voix qui nous a rejoins. Elizabeth me regarde et son corps se suspend en me voyant.

- Je pense qu'on a beaucoup de chose à se dire, n'est-ce pas ?

Je la fusille du regard sous la colère. Rien que l'idée qu'un homme l'ait touché me fait perdre la raison. Ce bâtard vient à peine de naître et il ose déjà toucher la femme d'un autre ?

Les deux femmes nous regardent tour à tour alors que l'une d'elle, Poppy, nous montre du doigt.

- Que fais-tu ici Emilio ? me demande Eli froidement, sans osciller.

- Moi ? Je fais juste des petites courses dans l'une des boutiques que j'ai acheté la semaine dernière.

- Te fous pas de ma gueule, tu vas pas m'dire que t'as fait l'voyage juste pour acheter des vêtements.

La tension est à son comble et l'air est plus froid que dans le nord canadien.

- Tu veux dire en Grèce ? Je suis venue fêter l'anniversaire de mon fils.... Tu sais, Jackson.

Les trois femmes me dévisagent alors que ma joue se chauffe. Je la caresse et regarde Eli de haut en bas. De toute ma vie, il n'y a que 2 personnes qui ont osé me baffer : mon père et ma femme.

- Les filles, vous nous laissez ?

Les  deux femmes nous laissent en un clin d'œil.

- Je t'ai donné 3 semaines avec ton fils, tu n'en as pas profité. Tu n'as jamais joué avec, tu ne le regardais même pas et maintenant tu ...

Elle lève les yeux au ciel pour ne pas que ces larmes coulent et j'attends patiemment le jugement.

- Tu penses que venir comme une fleure de papaye te donne un quelconque droit ?

Elle appuie son index sur mon torse et me regarde, ses yeux sont remplis d'éclaires.

- Tu m'attaques en justice pour un enfant que tu n'aimes même pas.  me reproche t-elle.

J'avoue que je ne portais pas cet enfant dans mon cœur avant de savoir que c'était bel et bien le mien. Je m'apprête à lui répondre alors qu'elle reprend :

- Tu couches avec tous ce qui bouge et tu me reproches de t'avoir été infidèle ? Va te faire voir Emilio !

Elle a définitivement terminé de me parler car elle tourne les talons. Elle s'arrête pour m'écouter mais je sens qu'elle le regrette amèrement.

- Tu sais, je désespérais à te retrouver encore une fois. Je remercie la destinée car elle t'a mené à déposé ton cv dans l'une de mes nouvelles acquisitions. Le jour où j'ai appris que tu bossais dans l'une des boutiques d'Hayes, j'ai su que la vie m'offrait une dernière chance. Jackson est mon fils, je rattraperais le temps perdu, je te le promets.

- Oh ta gueule merde ! Va voir ta pute et laisse-moi tranquille.

Elle continue sa route alors que je ne peux pas m'empêcher de sourire mais surtout, de rire. Ta pute... Depuis que je connais Eli, si il y a bien une chose que j'ai appris c'est que toutes les femmes qui s'approchent un peu trop de moi sont des péripatéticienne. Je frotte mes mains entres elles, sort du magasin avec le sac en main et le sourire aux lèvres.

Les affaires reprennent mon gars !

Comme on dit souvent "là où il y a jalousie, il y a sentiments". Moi aussi je t'aime bébé.

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1. Divorcée et en fuiteWo Geschichten leben. Entdecke jetzt