30. Séparation

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Ces derniers jours avec la famille de Carla ont été merveilleux. Nous avons visité de nombreuses petites îles et franchement, je les préfère à Tahiti. L'air pollué et tous ces gens qui marchent dans tous les sens à New York ou Athènes ne me manquent aucunement. Ici, les gens ne se prennent pas la tête pour savoir si la personne devant est habillé en adéquation avec les saisons ou non, de toute façon il n'y a qu'une seule saison ici : l'été. Tout est en mode chill, les gens sont cool, souriants. Les rues sont un peu sales, mais rien en comparaison aux grandes métropoles. Mais ce que je retiendrais le plus, mis à part les gens et la nourriture, c'est cette culture du corps. Je n'ai jamais vu autant de femmes marché en soutien-gorge de toute ma vie ! Uniquement habillé d'une simple brassière ou d'un soutif simple et d'un paréo, les femmes et souvent les grands-mères ne portent que ça. Bien sûr, j'ai tenté de faire de même, vous savez pour me mélanger à la masse, mais je n'ai pas tenu longtemps.

Les fois où je venais ici avec Émilio, je n'avais pas eu l'opportunité de voir ce que j'ai pu voir. Avec Émilio, je passais mes journées dans les chambres d'hôtels avec lui à faire l'amour. Je ne m'en plains pas, mais quand je repense aux deux dernières semaines, je me dis que si j'aurais adorée vivre ça avec lui à mes côtés.

Après avoir dit au revoir à la famille nous avons repris l'avion pour Papeete puis nous sommes montés dans le jet d'Émilio où la même équipe qu'à notre arrivée nous attendait. Une fois à l'intérieur de la machine, je me dirige vers la salle de bain où je peux clairement voir dans le miroir que mon teint a changé et que mon corps aussi. J'ai pris des couleurs !!

- Ah, je suis crevée ! Lâche Mag en se jetant presque sur le canapé.

- Moi aussi, mais ça m'a fait un bien fou ! La suivis-je en prenant place non loin d'elles.

- Voir ma famille m'a fait très plaisir, merci beaucoup Eliza.

Carla s'approche et me serre dans ses bras sans pour autant appuyé, merci aux coups de soleil.

- J'ai adoré nager avec les poissons et manger tous ses plats ! C'est le paradis !

Mag nous parle tout en caressant son ventre qui a aussi pris du volume. Nous avons toutes pris du poids. Je n'ai jamais été très mince comme tout le monde, j'avais du ventre et de grosses cuisses, mais j'ai appris à m'aimer. Carla est un vrai mannequin et Mag est bien portante, je suis entre les 2.

- Et on en parle des cours de va'a avec des mecs plantés comme des dieux ? Du paysage ? Ou encore l'eau turquoise ? Continue Mag.

- Arrête un peu Mag, rigole Carla.

- Leur accent me donne envie de me tartiner de Nutella et de me jeter sur eux pour qu'ils lèchent chaque parcelle de mon corps, j'aurais dû le faire !

- Mais arrête sérieux !

Nous partons dans une partie de rigolade et j'en ai mal au ventre. Nous parlons de notre aventure qui a duré deux bonnes semaines avant que Morphée ne m'emporte dans un sommeil lourd.

*****

- Madame... Madame...

Je sens quelqu'un me secouer légèrement et je sors de mon sommeil. L'avion est à terre et mes amies dorment non loin de là.

- Oui ?

- Monsieur Maxwell et votre fils sont à New York, souhaitez-vous les rejoindre ?

Je ne suis pas étonnée, Timéo m'avait envoyé une photo d'eux et j'ai bien reconnu la cuisine. Je pose mon regard sur le hublot et remarque que nous sommes arrêtés sur le tarmac de l'aéroport d'Athènes. Du coin de l'œil, je vois mes amies dormirent chacune sur un canapé et bien emmitouflé dans une couverture épaisse.

- Je vais réveiller mes amies et je viendrais vous informer de ce que j'aurais décidé, d'accord.

Elle acquiesce de la tête et retourne dans le cockpit. J'essaie tant bien que mal de me lever et je suis soudainement prise de vertige et d'une folle envie de vomir. Ah, les joies de la grossesse !

Je trottine doucement vers les toilettes avant de rejeter mon dernier repas. Je me nettoie la bouche avec une serviette et sort réveiller mes amies.

- Alors ? Leur demandais-je.

- Je pense que deux semaines de vacances, c'est déjà bien, non ?

- Je ne sais pas toi, mais moi en tout cas, je vais rentrer à l'appart. De toute façon, Eliza doit revenir travailler, non ? Finit Mag.

Elles savent très bien qu'on ne se verra pas de si tôt et que je ne reviendrais pas travailler à la boutique. C'est fou comment on peut se rapprocher de quelques personnes en si peu de temps ! Même si j'étais une parfaite inconnue, elles m'ont aidée et soutenue. Je n'ai pas peur de toucher une corde sensible ou un sujet tabou en parlant avec elles. Mes amies, les seules que j'ai pu me faire depuis très longtemps, vont me manquer.

- Mag...

- Tais-toi Eliza ! Je vais reprendre le taff lundi et tu seras là en bas de l'immeuble comme chaque matin.

Les larmes lui montent aux yeux, mais garde son air de fille forte. Elle ne veut pas que ce soit un au revoir, je la prend dans mes bras et ses larmes coulent. Carla nous rejoint et de grosses larmes coulent.

- Fait de gros bisous à notre petit bébé, d'accord ? Et à ce petit ange qui est juste là, ok ? Tu nous appelleras sur nos téléphones et sur Skype, ok ?

Mag tient mon visage entre ses mains et essuie mes larmes de ses pouces.

- Et surtout, si y a une de ces gamines qui ose briser le cœur de mon petit mari, je viendrais les remettre à leurs places. Tu m'appelles et je rapplique dans la minute !

Carla rigole en pleurant et je ne peux qu'être émus de tous l'intérêt qu'elles portent à mon fils. Je les remercie et au bout d'une heure nous avons enfin réussi à nous séparer. Mon cœur se fond littéralement de plusieurs et mes larmes ne cessent de couler. De toute ma vie, je n'ai pu me faire que 4 amies, les deux premières étaient attirées par l'argent d'Émilio, alors que les deux dernières sont prêtes à le plonger dans un profond coma pour moi. L'expression "le temps ne mesure pas l'amour" prend tout son sens. Tu peux connaître quelqu'un depuis deux semaines et l'aimer d'un amour vrai, tout comme tu peux être avec quelqu'un pendant des années et ne rien ressentir.

Cette séparation a été l'une des plus douloureuses de ma vie. J'ai l'impression qu'une plaie s'est réouverte en moi et que la tristesse m'envahit.

Mon téléphone vibre un instant et j'essuie mes larmes du revers de ma main. Un nouveau mail de Timéo. Je renifle doucement et me mouche avec un tissu qui ne sert pas à ça, et alors ? Mon cœur se meurt !

"Eliiiiii ! J'ai hâte que tu rentres parce que ton fils et moi t'avons préparé mille et une surprise ! Tu vas A-DO-RER ! J'ai plein de choses à te raconter et Juan veut goûter à ton tiramisu, ça te dit un dîner chez moi dimanche ?

Je te fais de gros bisous, de gros câlins sur ton front !

Ps : ton mari, qui est aussi mon frère, est d'une humeur massacrante depuis 2 jours. Vivement que tu rentres pour le remettre en place. "

Je rigole et me calme enfin, je quitte mes amies pour rejoindre mes hommes. Que j'ai hâte de prendre mon fils dans mes bras et de le sentir auprès de moi. Mon bébé me manque et je suis contente de lui avoir ramené plusieurs petits souvenirs. J'ai aussi une surprise de taille pour Émilio, une qu'il ne pourra jamais oublier. Mais dans l'instant présent, je dois me rappeler de prendre un rendez-vous chez le médecin pour une échographie et de commencer à fouiller un prénom pour mon nouveau petit bébé. J'espère que c'est une fille, les petites voitures, c'est bien, mais si c'est ma fille qui joue avec, c'est mieux.

Même si je me suis réveillée il y a à peine 3h, j'ai de nouveau sommeil. Je demande à l'hôtesse de l'air de me servir mon repas et quelque temps après me revoilà dans l'un des nombreux lits du jet en pleine sieste. 

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1. Divorcée et en fuiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant