Chapitre 8

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Durant toute la nuit j'avais cogitée sur le mot que Thomas m'avait montré : "Elle est la promise. Si elle meurt, tout le monde meurt". Thomas avait tenté de me rassurer, mais cela n'augurait rien de bon. Cela devait sûrement du être l'une des raisons pour lesquelles Gally me regardait aussi mal de manière générale. Pour commencer j'étais la première fille à débarquer au Bloc et deuxièmement avec un mot incluant des menaces de mort. Évidemment que l'angoisse l'avait pris. 

Je me levai donc en même temps que tout le monde (sauf Thomas, Ben et Minho bien sûr). Aujourd'hui j'allais continuer mes travaux, et en ce quatrième jour au sein du Bloc, je choisi quelques choses de plus tranquille : je décidai de faire mon stage chez les cuistots. J'avais des courbatures aux bras et aux cuisses à cause de mon boulot parmi les sarcleurs de la veille et je ne me voyais pas faire autre chose.

"Il est temps de savoir pourquoi nos repas sont si dégoûtant. pensai-je."

Je me dirigeai donc vers la petite cabane des cuistots retrouver Frypan, le maton. En principe, il devait déjà être arrivé car il avait quitté le dortoir avant moi, et en effet, je le vis en train de ranger quelques ustensiles.

-Frypan ? lui dis-je pour l'avertir que j'étais là.

Il se retourna et me fit un large sourire.

-Salut Nélia. Tu viens pour ton stage ?

-Oui. Il se trouve que je ne l'ai pas encore fais chez toi.

-Ah oui c'est vrai. Approche !

Je contournai la petite table et m'avançai vers lui. Il m'expliqua ce que j'allais devoir faire.

-Nous allons préparer les galettes de blés pour le petit déjeuner et trier les fruits. me dit Frypan.

Il m'expliqua que tous les produits provenaient essentiellement des jardins cultivés par les sarcleurs et la consommation animale des trancheurs. Parfois la boîte remontait des aliments spéciaux comme des choses sucrées ou de meilleurs pièces de viande mais cela arrivait rarement.

 Parfois la boîte remontait des aliments spéciaux comme des choses sucrées ou de meilleurs pièces de viande mais cela arrivait rarement

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À l'heure du petit déjeuner, je pu déguster mes galettes de blés. Je ne savais pas s'il y avait vraiment une différence entre celles faite par les cuistots et les miennes, mais j'avais tout de même de quoi être fière. 

Une fois le petit déjeuner terminé, j'aidai Frypan à tout nettoyer et lui tins compagnie jusqu'au midi. Lui et son équipe de cuisiniers me faisait tellement rire, mais disons que ce boulot tournait toujours autour de la même chose : trier les ingrédients, choisir les meilleurs, cuisiner, servir à manger, nettoyer, ranger. L'après-midi, sur l'accord de Frypan, je pu donc vaquer à mes occupations, non pas que j'eu quoique ce soit à faire, mais je m'attelai à la découverte plus en détail du Bloc, et étant seule, je m'assurai d'être hors de vue de Drew. Mon exploration débuta donc par la forêt. Je ne m'y engageai pas réellement, mais m'enfonçai de manière suffisamment profonde si bien que je finis par ne plus entendre les garçons travailler au loin. C'était reposant, je marchais sans me soucier de rien, comme si tout allait bien, comme si c'était une simple forêt. J'espérai avoir des choses à raconter à Alby, j'espérais retrouver la mémoire, voir même qu'une infime partie juste pour pouvoir lui partager quelque chose, partager une parcelle de ce que le monde avait pu être avant. Peut-être que cela pourrait nous permettre d'en apprendre plus sur ce lieu, peut-être que cela pourrait nous permettre de visualiser à quoi ressemblait le monde extérieur. Je peinai à l'imaginer. Mais je n'avais plus aussi peur qu'avant, cela ne m'angoissait plus autant. Je ne pensai pas être aussi amnésique que les garçons, comme j'avais pu le penser d'eux lors du premier jour. Je me trouvais plutôt vive d'esprit, il n'y avait pas un jour où je ne pensais pas à sortir de cet endroit. Mais je me plaisais ici, de manière dérangeante à la fois. Comme si mon cerveau était partagé entre deux choses : ici c'était le calme, la tranquillité et la convivialité, ici j'étais en sécurité et je devais y rester. Mais d'un autre côté, il s'affolait et me disait qu'il fallait partir d'ici. Je ne donnais pas plus raison à un côté qu'à un autre, mais je ne restais pas passive pour autant. Les deux options valaient la peine d'être étudiées.

Le temps que je laisse divaguer mes pensées, il se passa une bonne heure et me voilà à la sortie de la forêt, du côté opposé au Bloc, face aux bâtisseurs et aux briquetons en train de prendre du bon temps. Ils étaient tous assis sur des rondins de bois, à côté de leur chantier et riaient à gorge déployée. Gênée, je me revis le soir du premier jour, à tenter de fuir avant que Newt ne me remarque alors qu'il s'adossait au tronc d'arbre que je convoitais. De nouveau, par manque de chance ou parce que je ne suis peut-être tout simplement pas discrète, un des garçons se retourna et 10 têtes firent de même à quelques secondes d'intervalles. S'en suivit donc ce moment intense de gêne et de silence. Je priai intérieurement pour que l'un d'eux brise la glace et m'invite à m'asseoir avec eux pour que je n'eu pas à justifier ma présence ici, qui est soyons honnête, complètement non intentionnelle. Mais aucun d'eux ne le proposa. À la place, Gally se leva.

-Oui ? fit-il simplement.

-Heu... Non... 

Je me sentais si ridicule. Perdue dans mes pensées, il m'était maintenant compliqué de revenir à la réalité et d'engager la conversation, surtout avec quelqu'un d'aussi fermé que Gally.

-Je ne faisais que me promener. continuai-je. Vous pouvez continuer.

Je passais à côté d'eux sans ajouter un mot, calmant ma respiration et mon esprit qui balançait des pensées dans tous les sens et je ressentis la même chose en passant près de leur groupe que lorsque le regard malsain de Drew se posait sur moi. Je sentis leurs regards insistants sur ma nuque mais rien de plus, pas un mot supplémentaire ne fus échangé. Je poursuivis alors mon chemin en passant par les prés des animaux tout en sachant que d'ici les bâtisseurs et leurs acolytes pouvaient toujours me voir et cela me força à m'éloigner plus rapidement vers les sarcleurs, où je trouvai refuge auprès de Newt. Je restai à l'écouter le reste de la soirée, incapable de dire un mot. Je ne comprenais d'ailleurs pas d'où me venait ce coup de mou. J'avais pourtant bien rigolé avec Frypan ce matin, mais à croire qu'à trop m'isoler seule, je m'étais de nouveau trop renfermée sur moi-même. 

Le soir je me couchai en repensant de nouveau au mot qui avait été glissé dans ma poche. Cette fois-ci, je fus incapable de me faire un avis dessus, que se soit positif ou négatif. Je n'avais plus la tête à réfléchir.

𝚃𝚑𝚎 𝙼𝚊𝚣𝚎 (T1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant