Chapitre 4

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Je me réveillais doucement, chatouillé par un morceau de paille dans mon dos. Depuis le temps que je dors là-dessus, je devrais y être habitué... Enfin bref... J'ai dix ans maintenant. Peut-être que si je lui demande, Kenny voudra bien me faire dormir sur un lit. Ou du moins... un truc un peu plus confortable qu'un par terre de paille moisi...

Je me levais sans grande envie malgré ce "matelas" un peu douloureux, et me dirigea vers la salle de bain. Je me passais un rapide coup d'eau sur le visage afin de me réveiller un peu mieux avant d'aller dans la cuisine et de prendre mon petit déjeuner : un verre d'eau et un morceau de pain. Je pris le temps de savourer le peu de nourriture que je pouvais manger, pour ensuite aller faire les courses. 

- Kenny, je pars faire les courses! 

- Ouais ouais. 

Froid. Pas une pointe d'émotion... Depuis quelques temps déjà, Kenny se fiche totalement de ce que je peux faire, de ce que je peux lui dire, de comment je lui parle... Il ne réagit plus comme avant. La vieillesse l'épuiserait-il au point de ne plus pouvoir s'occuper de moi..? Même si parfois, il était détestable au plus haut point, Kenny reste mon oncle... 

Je sortis de la maison, un papier à la main m'indiquant les quelques produits que je devais prendre. Peu sûr de moi, seul dans les rues comparables à une déchetterie, j'avançais rapidement, mais pas trop non plus ne tenant en aucun à attirer l'attention sur moi. Chose difficile étant donné que très peu de gamins de mon âge sortent seuls. Mais bon... d'après Kenny : on apprend que par soi-même. 

Je sentis plusieurs regards se poser sur moi alors que je marchais, essayant de rester le plus calme possible. Je voyais enfin la supérette. J'accélérais le pas, sentant les regards insistants de certaines personnes. j'entrais dans le petit magasin, chercher rapidement les aliments inscrits sur le morceau de papier jauni. 

Je parcourais les rayons, me demandant combien de temps me il me restais avant que la paix ne soit partie. Étrangement, rien ni personne ne voulait me causer des ennuies. Alors je finis le plus rapidement possible de ressembler le peu de produits que je devais ramener à la maison, je payais pour enfin pouvoir partir de la supérette. 

Sur le chemin du retour, je ne croisais pratiquement personne. Je n'allais absolument pas m'en plaindre, bien au contraire. Je marchais donc sur le chemin boueux qu'avait créé la pluie ces derniers jours. Une horreur.. Finalement, j'arrivais à la maison plus vite que ce que j'avais prévu. Je déposais les affaires que j'avais acheté sur la table en bois du salon, avant de les ranger une par une à leur place respective. 

Ce n'était qu'une fois la tâche accomplie que je remarqua un morceau de papier posé sur la table. A l'écriture, je su immédiatement que c'était Kenny qui avait écrit ça. C'est d'ailleurs grâce à son horrible coup de stylo que j'arrive à lire toutes les écritures que je vois. Je pense que c'est l'une des seules choses bien qu'il m'ait apprit.. : Lire, écrire et compter. Je pris donc le bout de papier déchiré et commença ma lecture.

"  Gamin,
Quand tu seras rentré, je ne serai plus à la maison. Je suis vraiment désolé, mais je pense que c'est mieux ainsi. Tu as dix ans maintenant, tu es un grand garçon. Et je pense t'avoir donné tout ce que tu dois savoir. Tu a certainement pu le remarquer mais... je n'et pas la fibre paternelle. Et pourtant... je suis content d'avoir eu le rôle de père avec toi, même si je n'ai pas été le meilleur père. 
J'aimerai que tu comprennes que mon départ est nécessaire Levi. Et si je te laisse seul, c'est parce que je sais que tu vas très bien te débrouiller. Tu as parfaitement le droit de me détester... mais dans ce monde Levi, c'est manger ou être mangé. 
J'espère quand même que tu ne m'en voudras pas trop. 
Kenny."

Je ne bougeais plus. Choqué. Beaucoup trop choqué pour faire quoi que ce soit. Kenny... Est-il vraiment... partit? Sans plus tarder, je fis le tour complet de la maison, fouillant chaque pièces de fond en comble, espérant y trouver mon oncle dans l'une d'elle. Rien. Personne. Pas une seule trace de lui dans la demeure. 

Déboussolé, mes jambes me firent quitter la maison, courant dans les rues sombres et désertiques du quartier. Mes yeux n'arrêtaient pas de faire des allers-retours dans tous les sens, espérant croiser le dur regard de Kenny. Je fis cela pendant plusieurs minutes, peut-être même plusieurs heures, je ne sais pas... tout ce que je savais à ce moment là, c'est que j'ai eu le malheur de croiser "sa" route. 

Mes jambes arrêtèrent tout mouvement, comme paralysé par son regard dégoûtant. Il s'avança lentement vers moi, m'ordonnant de ne pas bouger d'un poil. Malgré mon envie de prendre la fuite, je ne fis aucun geste, incapable de bouger. Il m'attrapa le bras, me tirant vers lui avec une force que je ne lui connaissais pas. Du haut de mes dix ans, je ne pu rien faire que de me laisser emmener. J'étais impuissant face à Vito, et il allait bien en profiter. 

Arrivé chez mon agresseur, je tentais tant bien que mal de me débattre un minimum. Vito me jeta littéralement sur le lit, visiblement furieux de ma soudaine rébellion. Il me plaqua contre le matelas, m'étranglant sans aucune forme de pitié. Mon souffle se fit rare, mais Vito retira finalement sa main répugnante, me faisant tousser. 

Reprenant peu à peu mes forces, je sautai du lit, me dirigeant vers ce qui semblait être une cuisine. J'entendis Vito hurler de rage, m'ordonnant de revenir immédiatement vers lui. Faisant le tour de la pièce où je me trouvais, je décidai finalement de retourner dans la chambre où le vieux m'attendait, n'ayant pas l'air d'être de très bonne humeur. Il saisit alors le col de mon t-shirt, furax. Et il m'embrassa, sauvagement, me mordant la lèvre inférieur au point de m'en faire saigner. 

Il continua, longtemps. Peut-être cinq, peut-être dix minutes. Il continua jusqu'à être complètement essoufflé. Il nous sépara alors, me soulevant toujours par le col de mon t-shirt. Je le regardai méchamment, ce qui le fit rire. Mais... je n'avais plus envie de jouer. 

- Et bien Levi? On se rebelle? Ce n'est ton genre pourta-...

Avec toute la force que j'avais, je plantai un couteau que j'avais trouvé dans la cuisine quelques minutes plus tôt dans la poitrine de Vito. Ce dernier me lâcha instantanément, me faisant tomber sur le sol dégueulasse de sa maison. Il me regarda, se demandant sûrement comment cela était arrivé. Je reculai, incapable de croire à mon propre acte. Vito essaya de retirer le couteau avant de complètement s'effondrer au sol, gisant dans son sang. 

Je pris la fuite, courant aussi vite que je le pu loin de cette maison, loin de cet endroit, les mains ensanglantées, les larmes coulant à flot sur mes joues, réalisant qu'une nouvelle fois.. on n'avait abandonné... 

- Maman... que dois-je faire maintenant...?


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Bonjour/Bonsoir!
Comment allez-vous? 

C'est tellement compliqué d'écrire ce tome T^T
Je veux dire... pauvre Levi quoi, ça me fait tellement de la peine, c'est horrible T^T

Sinon, ce chapitre vous a t-il plu? ^^

=^~^=

EreRiren - Secret {Tome II}Where stories live. Discover now